À la recherche des plaisirs perdus
Je le disais hier, en ce début d’année je tente de mettre une énergie acharnée à me concentrer sur ce qui me fait du bien. Parce que la vérité, c’est qu’au fil de cette pandémie qui dure maintenant depuis des semaines, voire des mois, et qu’on pourra vraisemblement compter dans bien peu de temps en terme d’année, la réalité nous a peu à peu dépouillés l’un après l’autre de ce qui constituait nos petits plaisirs du quotidien.
Ainsi, finies pour longtemps les conversation improvisées autour de la machine à café;
Oubliées la légèreté et les escapades sur un coup de tête;
Sur la glace pour une durée indéterminée les soupers de filles que je programmais de façon sporadique avec mon amie Karla;
L’obligation d’oublier ça pour un méchant bout encore les soirées cinéma que j’ai toujours tellement aimées;
Fermés les théatres et les salles de spectacles et d’humour;
L’évidence aussi que le déjeuner pris au restaurant le samedi matin, c’est l’un des plaisirs qu’il me semble ne pas avoir vécu depuis au moins mille ans.
Et enfin, les voyages auxquels on ose même plus rêver tant ce long tunnel pandémique dans lequel on se retrouve tous semble ne plus vouloir avoir de fin.
Bref! il faut beaucoup de détermination pour garder le focus, acharnés malgré tout à s’aggriper au moindre petit plaisir, même les plus insignifiants.
C’est ainsi que ces derniers mois, je me suis mise à faire le tour de la ville à la recherche de murales à photographier. Et même si j’avoue avoir parfois l’impression que je finirai inévitablement par avoir fait le tour du jardin, je m’acharne à dénicher la moindre oeuvre urbaine que je pourrai encore repérer et capturer.
C’est ainsi aussi que je me suis remise à la peinture, une activité que je n’avais pas pratiquée depuis au moins vingts ans. Parce que se mettre les doigts dans la peinture et laisser les couleurs dégouliner pour former des effets inattendus, ça a un effet un peu hypnotique je trouve. Et, ça me rappelle du même coup ces hivers Abitibiens pendant lesquels il y a bien longtemps, enfant, je trouvais un plaisir sans nom dans la plus insignifiante des activités. Celle de voir dériver pendant des heures le moindre minuscule morceau de bois trouvé à l’extérieur dans le mince filet d’eau qui se formait, lors des journées plus douces, sur le bord de la rue lorsque la neige fondait…
Même effet magique dans les deux cas. Soit celui de voir mon esprit se dissoudre comme neige au soleil, comme si la réalité n’existait plus.
Et dans mon esprit, le temps d’un instant, cet oubli bienfaisant d’une réalité qui n’en finit plus de nous écraser de sa lourdeur.
Et vous ? Qu’est-ce qui vous réconforte ces temps-ci ?
2 commentaires
Isabelle Frappier
Effectivement, il y a beaucoup de plaisirs qui nous sont refusés depuis un bon moment, c’est parfois dur de garder le moral… Moi, je me concentre sur mon blog et sur l’artisanat pour me changer les idées et me tenir occupée, ça fait du bien.
Marie
Allo! Oui tout ce qui est créatif ça aide beaucoup! Merci pour tes visites ici. Tu en sais quelques choses, des signes de vie sur nos blogues, c’est bon pour le moral aussi :-))