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C’est le cœur qui meurt en dernier, Robert Lalonde

Lire l’auteur Robert Lalonde, c’était un peu comme un rendez-vous que je ne savais pas avoir, tant les thèmes dont il compose son œuvre me sont chers. L’enfance dont nous ne nous libérons jamais totalement, la transmission (ce que nous recevons de nos parents, de gré ou de force !), ces choses qu’on passe sa vie à rejeter…

Puis qu’on fini néanmoins par apprivoiser…

Bref ! Le genre de rendez-vous que l’on découvre un beau matin, inévitable !

Dans ce dernier livre, «C’est le cœur qui meurt en dernier», paru ici au Québec il y a un an,  dans ce qui pourrait sembler une très longue lettre qu’il lui destine bien longtemps après qu’elle soit morte, l’auteur brosse ainsi le portrait de sa mère. Cette femme partagée entre dépression et euphorie mais assurément exubérante à ses heures. Une femme visiblement piégée par le destin en devenant épouse, puis mère, puis femme de maison. Alors qu’elle aurait souhaité tant d’autres choses (comme bien des femmes de cette époque je l’imagine!)… Et qui en fin de vie, répétait, un peu comme une litanie, « J’ai été qui, j’ai été quoi, peux-tu me le dire ? ».

Et puis, en filigrane, l’évocation à mots couverts, de son père qui lui fit subir l’inceste, un secret qui allait demeurer à jamais innommable par sa mère, un peu comme une réalité qui n’aurait pas existé «Ça allait recommencer, les rudes caresses, ses grandes mains sur moi.» Par rapport à son père toutefois, plus loin dans le livre, Lalonde confie qu’il en est arrivé avec les années à «une manière d’espèce de sorte de pardon qui, tout en n’effaçant rien, changeait tout

Finalement, un passage m’a semblé particulièrement touchant, cette toute petite phrase de fin de chapitre qui a elle seule, semble vouloir tout résumer de cette relation si bouleversante qu’il eut avec cette femme qui fut sa mère… Mais aussi, comme une constatation que de nos histoires de famille, on ne peut pas toujours fuir…

«Au fond, peut-être est-ce à la fois fatal et tout simple et chacun doit-il faire comme ça: aimer, détester, fuir, faire sa vie au loin et, à la brunante, revenir, moitié attaché moitié libre, moitié guéri moitié vengeur, sur les lieux du beau carnage.» (page 75)

Touchant !

«C’est le cœur qui meurt en dernier», Robert Lalonde, Éditions du Boréal, 2013

2 commentaires

  • Julie

    Hihi!
    C’est Robert Lalonde!
    Quel écrivain n’est-ce pas???
    Merci de tes suggestions livres…
    Quelle bonne idée.
    Tu permets que je reprenne un peu l’idée chez moi?
    Bien sûr je vais donner un lien vers ici…
    Question de faire rouler un peu nos connaissances!
    Bonne journée.

    • Marie

      OMG ! Merci de me l’avoir dit ! Je suis tellement confuse ! Non mais quel lapsus !

      J’avoue que j’aurais bien aimé tomber sur cet auteur comme professeur pendant ces années ou j’étudiais en Lettres, étant de notoriété publique qu’il enseigne au Cégep!

      Et oui bien sur, tu peux reprendre l’idée 🙂 Le salon du livre c’est fait pour partager les belles découvertes 😉

      Marie

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