Comme l’écho qui se répercute à l’infini
Nénuphar jaune (c) 2009 Pierre-Alain Bourquin PABVision.com |
Vous n’êtes sans doute pas sans avoir remarqué que je n’avais pas parlé, depuis un bon moment déjà, de mon livre…
Mais qui n’est pas pour autant tombé dans les limbes des projets morts nés, je vous assure ! Car ce projet d’écrire sur les femmes de ma famille (mais aussi sur mon père) m’habite toujours avec autant d’acuité, mais avec ce sentiment persistant que dans mon histoire, il y a forcément encore quelque chose que j’ignore. Un « détail » sur lequel je n’ai pas encore réussi à mettre le doigt… et que j’ai peut-être même devant les yeux sans le voir…
Parfois, je me demande si notre vie ne se créée pas en écho à celle des autres…. Une impression qui s’est comme incrustée en moi depuis un bon moment déjà, au moment ou je me suis mise à fouiner dans mon histoire familiale il y a deux ans maintenant. Mais une impression qui étrangement, trouve une résonance aux endroits les plus divers, comme vous le verrez…
Ainsi, comme je vous le disais récemment, j’ai entamé la lecture de la série des Rougon-Macquart de Zola. Mon amie Karla, plus souvent qu’autrement complètement dépassée par mon histoire familiale, me parlait depuis longtemps de cette série, me disant que ma famille, c’était à n’en point douter les Rougon-Marquart ! Une aïeule folle, une tare héréditaire qui se transmet comme la grippe au printemps,… Vous voyez le genre !
Bien sûr, elle le disait avec humour mais j’ai néanmoins mis du temps à me plonger dans cette série qui pourtant, m’intriguait au plus haut point ! Jusqu’à ce que je télécharge la série en entier sur ma liseuse. Et que j’y succombe, comme si elle s’adressait à moi et qu’elle avait des choses à me dire.
Je sais, cela peut paraître complètement fou mais j’ai toujours cru que ce n’était pas nous qui choisissions nos livres mais eux, qui nous choisissaient. Qui venaient à nous… Et comment en douter avec une intro comme celle de Zola qui réussit à dire en quelques lignes ce qui allait me clouer à cette série pour un bon moment !
« Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur….J’analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l’ensemble… » (- Zola, préface de l’auteur, Les Rougon-Macquart)
J’avoue que c’est justement cette « poussée générale de l’ensemble » qui me parle à moi. Qui m’amène à croire que dans mon histoire familiale (mais pas que dans la mienne !), il y a forcément un lien entre les générations qui tel un fil même presque invisible, fait en sorte que consciemment ou non (surtout non !), nous sommes appelés à pousser tous dans le même sens… À trouver une réponse quelconque à un même problème qui se répercute dans la famille avec une science presque magique de génération en génération. Chacun y trouvant une réponse plus ou moins différente. Plus ou moins pertinente.
Et ce lien, j’avoue qu’il me fascine, m’obsède presque ! Devant cette évidence qu’il doit forcément y avoir un lien entre les femmes de ma lignée alors que de génération en génération, je ne peux faire autrement que de voir des répétitions trop étranges pour ne relever que du hasard…
Comme si la réponse, nous ne l’avions pas encore trouvée.
2 commentaires
Anonymous
Je suis contente que tu nous parles de ton livre à venir. J'ai pensé – pendant quelque temps – que tu avais abandonné l'idée de poursuivre cette écriture.
Je suis tout à fait de ton avis : on retrouve de génération en génération des traits – physiques et intellectuels – de nos ancêtres.
On entend souvent dire lors de réunion de famille qu'un tel fait penser à tel ancêtre : « qu'il est aussi fendant, généreux ou ratoureux, etc, »
Si nous pouvions bien connaître chacun des êtres de notre lignée paternelle et maternelle quels beaux romans biographiques nous pourrions écrire !
Dans la famille de mon père on a longtemps chuchoté – mais pas assez fort pour que nous les enfants ne l'entendions pas – qu'un frère de mon père était déserteur durant la Deuxième guerre et qu'il s'était caché dans la forêt attendant que son père lui apporte à manger. Et que dire des nombreuses visites de la GRC à la maison !
Dans la famille de ma mère, il y a un une certaine personne (c'était toujours une certaine personne)qui avait eu la « cuisse légère. » Quel euphémisme, n'est-ce pas ? Cependant, ma mère préférait parler de son ancêtre le coureur des bois Guillaume Couture.
Moi, je dis qu'il faut essayer d'en apprendre le plus possible sur ceux qui nous ont précédés. Nous avons tous des Rougon-Macquart dans nos familles.
Bonne journée à toi Marie
Marjo
P.S. Excuse ce long commentaire.
MARIE
Ne t'en fait pas ! J'adore les longs commentaires 😉 Je trouve fascinant aussi tous ces secrets de familles que l'on cache depuis des lustres, sous prétexte qu'ils sont honteux. Sauf que ce qui était honteux il y a quarante ou cinquante ans, on se rend compte qu'aujourd'hui, ça nous fait ni chaud ni froid de les entendre. Au point ou on se dit « Était-ce juste cela ce fameux secret ??? Tout cela pour cela finalement !!! » Et puis je me dis que si je ne fais pas tout pour transmettre cette histoire à mon fils, ce sera totalement perdu car personne d'autre ne s'y intéresse dans la famille !
Quant à ton oncle « déserteur » pendant la guerre, je suis convaincue qu'il y en a eu dans chaque famille de ce genre d'histoire qu'on racontait tout bas, sinon pas du tout…. Dans la lignée de mon grand-père, c'est comme ça qu'ils sont allés coloniser l'Abitibi au cours de la guerre 14-18. Mon arrière-arrière grand-père avait acheté 5 terres pour ses fils afin qu'ils échappent à la guerre en défrichant des terres. C'est ainsi qu'une partie de la famille s'est retrouvée en Abitibi…
Je trouve cela fascinant de le savoir et surtout, de ne pas l'oublier 😉
Marie