Deuil…
Je vous disais vendredi dernier qu’une révélation m’avait traversé l’esprit selon laquelle le moment était peut-être venu pour moi d’enfin enterrer mon père…
Soyez rassurés ! Je n’ai pas sa tête dans mon frigo !
Ni nul ne part d’autre d’ailleurs !
Mais bien que mon père soit mort depuis trente-deux ans maintenant, il me semble parfois que certains deuils soient plus difficiles à faire que d’autres…
Celui-ci notamment !
Peut-être parce qu’il implique pour une large part la chose la plus difficile au monde: le pardon !
Et à ce titre, je me demande ces temps-ci… Et si le pardon, tel que le qualifie l’auteur Paul Young dans son livre « Le Shack », n’était rien d’autre que le fait «d’enlever nos mains autour du cou de celui que nous aimerions parfois égorger tellement il a pu nous faire de mal» ?. Car en effet, selon l’auteur, nul n’est besoin de nous mettre à aimer cette personne, mais le fait de nous libérer de la charge et du lien négatif qui nous unissent à elle pourrait en soi nous permettre d’en récolter d’immenses bénéfices…
J’ai pour ma part l’impression ces temps-ci que j’en sois rendue là dans ma vie. Pas tant pour mon père que pour moi !
Et j’ai un peu cette impression aussi que le processus s’est sans doute enclenché en décembre dernier lorsque je suis allée à Prague. M’étant arrêtée à l’Église Notre-Dame-de-la-Victoire ou « réside» la statue du petit Jésus de Prague, celui qui est reconnu pour réaliser les souhaits de quiconque lui demande, j’ai pour ma part émis le souhait qu’il prenne soin de mon père… Chose pour laquelle je n’ai pu m’empêcher de sourire après coup, réalisant qu’ainsi et à cause de moi, mon père qui n’avait jamais cru en rien, se retrouvait dès lors «pris» avec le petit Jésus de Prague sur les talons…pour l’éternité !
Mais bon ! Il faut ce qu’il faut j’imagine !
Et puis, je pense que cette nécessité de pardonner ait commencé à germer dans mon esprit lorsque j’ai découvert il y a quelques mois dans quelles conditions mon père était né. Je vous en parlais d’ailleurs l’automne dernier, tout juste ici.
C’est à ce moment je crois que j’ai réalisé que mon père…n’avait jamais existé… faisant par conséquent de moi « la fille de personne »…
2 commentaires
Charlotte
Je suis tellement touchée par ton histoire là. C'est tellement vrai en plus, le pardon, c'est pour nous-même. Pas pour l'autre. Juste pour nous. Un cadeau, une délivrance. Je comprenais pas avant, jusqu'à ce que j'y arrive, une fois. Mais ça reste quand même un processus souvent long. J'imagine qu'avec la pratique ça va de mieux en mieux.. j'espère !
La citation de Paul Young est tellement bonne, belle, juste. C'est exactement ça. Voilà.
Tu es peut-être la « fille de personne », mais tu es aussi une femme, tu es « toi ». Ton plus grand accomplissement. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. On essais de balancer le déséquilibre avec ce qu'on « gagne » au courant de la vie. Ya rien de facile vraiment, dans ce chemin-là. Mais j'imagine qu'il vaut la peine, pour soi, pour les gens qu'on aime. Pour le spectacle du soleil qui se lève, qui se couche. La première neige. L'enfant qui vient au monde. L'amour de l'autre qu'on lit dans les gestes du quotidiens.
Tu es forte. Mais tu le sais déjà.
xx
MARIE
Merci à toi Charlotte ! Rassures toi ! Je vais très bien maintenant. Je n'ai même pas pensé/parlé de tout cela pendant des années ! (par honte peut-être ? Ou par peur d'être jugée ?) Mais je trouve que ça fait du bien d'en faire des histoires et de voir toutes ces choses avec mes yeux de femmes… Ça permet de réaliser à quel point nous faisons du chemin dans nos vies, en tant qu'humain, même ci les bouts de chemins ne sont pas toujours faciles… Et surtout, de réaliser que nous ne sommes pas seuls à passer par des moments difficiles et que même si nous n'aimons pas vraiment les vivre ces moments, ce sont probablement eux qui nous font le plus grandir !
Merci beaucoup de ton gentil message !
Marie 😉