En parler ou pas ? Là est la question
Parfois, en relisant certains vieux billets, j’ai le réflexe un peu étrange de me demander comment, Dieu du ciel, j’ai pu aborder tel sujet en particulier.
Ou encore, comment j’ai pu avoir aussi peu de filtre pour raconter telle ou telle anecdote. Du genre que n’importe quelle personne le moindrement saine d’esprit se garderait bien d’aborder…. Peu importe que ce soit sur un blogue que liront des gens qu’on ne rencontrera probablement jamais en personne.
Ou qui, s’ils me croisaient dans la rue, ne me reconnaîtraient même pas.
Mais, un peu étrangement, ce sont bien souvent ces sujets que j’ai hésité à aborder, parce qu’ils m’apparaissaient comme étant un peu «tabous», qui m’apportent le plus de commentaires une fois écrits. Et qui, un peu paradoxalement, m’apparaissent alors comme bien banals par rapport à la gêne initialement ressentie.
C’est pourquoi, j’hésite depuis un bon moment à parler de ce qui, un peu comme un effet parallèle qui vient avec la quarantaine (et j’ai nommé la ménopause!), est en fait un sujet si peu sexy et attrayant que sans doute j’aurais bien envie de partir en croisade pour que le seul problème de ma vie soit de nouveau d’évaluer les risques qu’un monstre sorte de sous mon lit la nuit prochaine.
Bien que, parlant de monstre…
Non mais convenons-en ! Ménopause. Quel mot affreux, vous ne trouvez-pas?
Tellement que juste de le prononcer, j’ai l’impression de soudainement faire une poussée d’acné ! (la faute aux hormones paraîtrait-il!)
Bref ! Ce que j’associais jusque là à la quarantaine – mes sautes d’humeur, mes impatiences, le sentiment de perdre la tête – me semblent de plus en plus le fait d’une autre des sept plaies d’Égypte ! La huitième et on nous l’a caché! C’est forcé ! Et j’ai nommé la ménopause.
Tellement tabou cette affaire -là que j’ai eu beau chercher sur internet, interroger mon ami Google, espérer percevoir un signe de sollicitude chez mes amies,… Bref, quelque chose me donnant à croire que je n’étais pas clairement en train de devenir folle, mais seulement en proie à un phénomène naturel – fut-ce un cataclysme majeur – j’ai du me rendre à l’évidence que de cela, on ne parlait surtout pas!
Pourquoi ?
Si je tentais une réponse, je dirais que c’est peut-être un peu parce que d’avouer qu’on en est là dans sa vie, c’est admettre du même souffle qu’on a plus vingts ans. Parce qu’on craint que le regard que les autres portent sur soi se mette soudainement à changer. Par exemple, celui plein d’intérêt d’un inconnu qu’il m’arrive de surprendre, l’espace d’une fraction de seconde ou d’un clignement des yeux. Un regard si bref qu’une fois passé, on se demande si on l’a rêvé. Ou si nous avons juste eu la chance de le surprendre au bon moment. Un peu comme une éclipse du soleil sous l’effet d’un bon alignement des planètes….
Bref, je n’en sais rien.
Mais, comme pour compliquer encore plus les choses, j’ai eu beau tenter d’aborder la question avec ma mère, ou encore, avec d’autres amies passées par là avant moi, je n’ai eu droit qu’à un «Mais non, tu es encore trop jeune pour ça !»
Alors clairement, j’ai compris assez rapidement que de parler hormones, changements d’humeur, ou encore, de ce corps qui change, c’était clairement parmi les sujets qu’il fallait absolument éviter d’aborder. Comme dans un processus de déni dans lequel on s’efforce de croire que si on en parle pas, ça n’existera pas. Ou simplement, parce qu’on ne le prend pas nécessairement au sérieux.
C’est pourquoi j’ai eu comme un moment de «non-grâce» hier matin devant ma penderie ou je tentais, depuis ce qui me semblait être une éternité, de choisir ce que j’allais porter. Cette incapacité de me décider étant de cause indéfinie bien sur! Mais probablement un beau mélange sans doute de ce mauvais pied que j’avais eu le malheur de mettre en premier hors du lit, de mes demandes milles fois répétées à mon fils de sortir du siens, mais surtout, de ces «périodes» qui se font maintenant attendre. Et cela alors que toute ma vie, j’ai été «réglée» comme une horloge !
Et il faut bien l’admettre! Voilà bien ce qui est le plus terrible et injuste dans ces changements physiques sur lesquels, nous toutes autant que nous sommes, n’avons aucun pouvoir. Ce fait qu’après avoir prié tous les saints (et non pas les seins!) toute notre vie pour qu’un miracle puisse abolir les règles, nous voilà presque à prier pour «voir les rouges débarquer en ville» !
Clairement le monde à l’envers !
Bref, j’en étais là dans mes réflexions, grommelant parce que je n’arrivais pas à choisir mes vêtements, ne me sentant bien dans aucun de ceux que je prenais en main, lorsque l’homme de la maison (et oui, celui là!), probablement plein de bonnes intentions je veux bien le croire, à voulu (selon ses dires) «calmer» la tension en y allant d’un «Tu le sais bien qu’à ton âge c’est normal de commencer a être déréglée…»
…
…
…
C’est à ce moment de mon histoire, je vous le donne en mille, que j’ai vu rouge ! Et non ! Pas le même «rouge», est-il besoin de le préciser!
Mais, comme dans ma vie, je ne peux jamais m’emporter en gardant la tête haute, à tout le moins un minimum de fierté (le Karma?), c’est aussi à ce moment ou j’ai voulu mettre l’homme de la maison hors de «ma» chambre (non mais vraiment, quel âge pense-t-il que j’ai celui-là !!!), que je me suis retrouvée, alors que je tentais tant bien que mal d’entrer dans mon soutien-gorge, dans la bien «malaisante» posture de me voir un bonnet pris à côté d’une oreille et l’autre sous le bras…
Complètement R-I-D-I-C-U-L-E ! Je vous le concède, alors que même en colère, je ne parviens pas à avoir la moindre crédibilité !
Et c’est là que j’ai réalisé que peu importe que je parle ménopause ou pas sur mon blogue, mon orgueil est foutu de toutes façons !
2 commentaires
Helene
Oh comme je te comprends ! Et comme je me suis ennuyée de te lire 🙂 J’ai du temps maintenant, alors je vais pouvoir être plus assidue à te lire, et à reprendre l’écriture. La ménopause…ou la pré-ménopause car avec le petit pré en avant, on se sent peut-être moins dans le champ ! Pour ne pas faire de jeu de mots 🙂 Je suis en plein là-dedans aussi et tout comme toi, auparavant réglée comme une horloge, les batteries commencent à faire des ratées ! Et pourquoi faut-il que cette période tombe en plein pendant la crise d’adolescence des enfants ? Et même pré-adolescence car ma fille de 11 ans ne donne pas sa place non plus ! Ouf ! Merci pour ce billet qui m’a fait sentir moins seule dans cette belle aventure qui commence 🙂 À bientôt !
Hélène (anciennement Bijoux Poésie, maintenant Fashionista en cavale)
Marie
Allo Hélène ! Comme je suis contente de te lire aussi !! Mon fils aura 11 ans bientôt lui aussi ! Je comprends tellement ce que tu veux dire ! Prises entre mes hormones et celles de notre de pré-ado, l’Homme de la maison n’a qu’à bien se tenir n’est-ce pas ! J’ai vu que tu étais sur Instagram ou je te suis 😉 Je ne partage pas grand chose mais je suis bien là !
À bientôt alors!
Marie