La charge mentale comme un saut dans le vide ou la solitude des héroïnes
On en a pas mal parlé depuis une semaine dans les médias ! Cette fameuse charge mentale dont toute femme ressent un jour ou l’autre tout le poids sur ses épaules…
Vous savez !
Ce sentiment de devoir penser à tout, tout le temps. De devoir tout prévoir, en toutes circonstances. Au prix de devoir tenir des listes sans fin de taches à accomplir. Parce que les sujets à lister, il y en a vraiment de tous les genres n’est-ce pas ? Du «qu’est-ce qu’on mange ce soir pour souper?» au pantalon d’éducation physique de fiston qui présente des trous sur les genoux… Et qu’il faudra forcément remplacer, l’année scolaire ne devant se terminer que dans un mois encore… Du lunch froid à prévoir le jeudi X pour la sortie scolaire au lunch qu’il faut rappeler à fiston de mettre au frigo, sous peine de se voir privé de son heure de dîner par une éducatrice qui en a marre de répéter la même chose à une marmaille réfractaire aux consignes…
Et je ne parle même pas ici des besoins de nos parents qui, alors que ces derniers vieillissent, deviennent plus nombreux. Ni même des taches qu’implique forcément le fait d’occuper un emploi à temps plein !
En ce qui me concerne, j’ai parfois littéralement le sentiment de gérer une PME. Au point de me réveiller parfois en plein milieu de la nuit, en sueur (Et non! Ce n’est pas la ménopause!) littéralement angoissée à l’idée de ce détail que j’aurai pu oublier dans ma journée ! Ou encore, dès mon réveil, d’avoir ce sentiment que mon cerveau ressemble étrangement à un citron que l’on aurait un peu trop pressé… Et duquel plus rien de valable ne peut être extrait !
Un peu comme si pour nous, il était normal de tout voir venir. Que par définition, la femme était par défaut la grande responsable en titre des taches domestiques. Et qu’il ne suffisait que de demander pour avoir de l’aide. L’homme de la maison, bien sur, ne se sentant nullement concerné par tout ce qui touche le domaine domestique ! Autrement que comme quelqu’un qui, en cas de débordement, peut vous aider…
En lisant sur cette «charge mentale», je l’avoue, j’ai eu envie de crier «Halleluja! Ma «maladie» n’est donc pas imaginaire ?» Tout juste un phénomène que pour ma part, je n’étais pas encore parvenue à nommer. Mais sur lequel une chercheuse de l’Université Laval de Québec, Nicole Brais, s’est justement penchée. Un peu comme pour confirmer, si besoin l’était, que je suis bien loin d’être la seule et unique à en souffrir!
Mais pourquoi parle-t-on tellement tellement du phénomène depuis une semaine ? Parce qu’au fond, depuis que le monde est monde que c’est un peu comme ça dans une majorité de foyers, n’est-ce pas ?
Rien de bien nouveau sous le soleil !
Mais voilà que la dessinatrice Emma a produit récemment une BD sur sa page Facebook, justement intitulée «Charge mentale» (Emma est aussi blogueuse et ingénieure informaticienne, en plus de dessiner dans ses «temps libres»! – Je n’ose donc imaginer la folie de son quotidien, forcément sur-booké!) traitant du sujet et que celle-ci est devenue rien de moins que virale ces derniers jours.
On en a parlé dans L’Express. Mais également sur le site internet d’Urbania. Mais aussi ici.
Très clairement, je me dis parfois que cette idée d’un partage équitable des taches ménagères relève purement et simplement du fantasme absolu alors qu’on est malheureusement bien loin d’y être!
Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, je m’évertue à me demander comment il est possible de sortir de ce modèle forcément archaïque qui au final, finirait par user même la plus organisée d’entre nous!
La charge mentale, un super pouvoir ? Vraiment ?
Parce que les héroïnes il arrive qu’elles soient à bout de souffle !