
L’automne, la rentrée et le jour de la Marmotte réunis
Août pointe à peine le bout de son nez. La majorité d’entre nous se trouve encore en vacances ou bien est sur le pointe de l’être. Ou, comme moi, en revient tout juste. Et déjà, c’est la même éternelle rengaine dans les kiosques à journaux.
Vous savez!
Ces fameux spéciaux de la rentrée dont on nous abreuve chaque automne comme si c’était parole d’Évangile. Ces «super» articles de magazines qui années après années, nous promettent une «rentrée simplifiée». Sans oublier de nous promettre la révélation du plus grand secret de l’univers depuis celui de Fatima, rien de moins que l’équivalent du Saint-Graal! Je parle bien sûr de ces super conseils supposés nous garantir une organisation de nos maisons à toutes épreuves et des vies réglées au quart de tour.
Mieux encore que du papier à musique.
En tombant sur l’un de ces magazines la semaine dernière, j’ai eu comme la révélation que ça doit bien faire trente ans que j’en achète.
Chaque-automne-de-ma-vie!
Mais bon! Je l’avoue. Moi aussi la rentrée j’aime ça! Une période de l’année que j’ai toujours trouvée super stimulante et c’est un euphémisme que de le dire. Vraiment! Mais je ne peux toutefois m’empêcher de me demander si d’une certaine façon, ces magazines qui reviennent chaque automne aussi sûrement que la marmotte qui sort de son trou chaque printemps, ne contribuent pas à la pression indue qui est faite sur les femmes. Celle de cuisiner des bons repas, d’être productives. De penser à tout, toujours. De jour comme de nuit (que me lance la première pierre celle qui ne s’est jamais réveillée en pleine nuit, inquiète d’avoir oublié de prendre rendez-vous chez le dentiste). D’épargner. Cela, sans oublier la chose la plus importante qui soit, celle de prendre du temps pour soi.
Ouf! BONNE CHANCE n’est-ce pas !?!
La vérité c’est qu’on arrive aux fêtes sur les genoux, fatiguées et complètement dépassées. Et que pour ma part, je l’avoue, je survis en payant à l’occasion des dîners traiteurs à l’école pour mon fils. Et oui!
Entre autres «dérapages» que je m’accorde parfois en douce.
Mais ça, c’est clair, ce serait moins vendeur de l’écrire n’est-ce pas ?
La vérité c’est qu’on va nous servir ça encore année après année, jusqu’à la fin des temps. Et/ou jusqu’à ce que mort s’ensuive. Des articles de magazines qui viendront me dire comment tout réussir. Comment voir à tout, tout le temps. Comment prévoir des repas équilibrés et des lunchs variés. En dix étapes s.v.p.
Et le comble! On va prétendre que c’est facile. Qu’il suffit de s’organiser.
En bref, la meilleure façon d’être, sans nommer la chose, une parfaite femme de maison. À peu près le même discours, un peu pathétiquement, que celui qu’on servait à nos mères et à leurs mères avant elles, dans les années quarante, cinquante… Et aussi loin qu’on se souvienne.
À peu de choses près.
Aussi, lorsque l’autre jour, l’Homme de la maison, le plus naïvement du monde, a porté à mon attention le fait que fiston commençait à avoir les ongles un peu longs et qu’il faudrait songer à les couper (sous entendu: «Ma petite mère, il serait temps de t’occuper de l’hygiène de notre fils!»), j’ai eu un moment d’arrêt.
Vous savez ! Ce genre de moment de pause, comme dans les films. Cette infinitésimale seconde qui donne parfois l’impression d’être sans fin. Parenthèse qui a d’ailleurs du lui paraître d’une longueur un peu suspecte à lui aussi car j’ai senti que j’avais soudainement toute son attention.
Et, peu importe que ça puisse sembler un peu étrange, je me suis sentie soudainement comme une joueuse de golf qui s’apprête à jouer son meilleur coup! Et jouant moi aussi de toute la naïveté dont je suis capable, avec la seule réponse qui me soit venue à l’esprit je lui ai lancé mon coup fatal…
- «Oui, c’est une bonne idée de les lui couper! Go!»
En réalisant l’absurdité de la situation, il s’est mis à rire. Et le plus important, il s’est exécuté.
Mais je le réalise moi aussi. Et si le combat, il commençait justement là? En passant la balle à l’autre membre de l’équipe… Au moment ou il s’y attend probablement le moins.
Mais le plus important, et sans doute même de façon un peu révolutionnaire! D’arrêter de donner ce pouvoir aux magazines de nous formatter en parfaites ménagères.
Je vous le dis moi!
RÉ-VO-LU-TION dans nos maisons! Qu’on brûle tous les calendriers de frigo de l’univers !
Et vive l’anarchie !
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En ajout de ce billet, j’ai envie de partager cet article sur lequel je tombe ce matin et qui est le plus parfait exemple de mon discours…
Mesdames, vous trouvez que vous en faites trop ? Ici on vous montre comment faire deux-trois choses à la fois sans se fatiguer !
#EmmenezEnDeLaPression #EnFaireToujoursPlus #MaisNoubliezPasDeMusclerVosMollets
Misère !
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Note à moi-même: Ploguer dans un même billet les mots ménagères, golf, révolution et anarchie. – Fait

