L’automne, la rentrée et le retour de la folie du quotidien ou l’éternel combat
Je ne sais pas ce qui s’est produit ces derniers jours mais tout d’un coup, j’ai comme ce sentiment inexplicable que l’air autour de moi se soit comme raréfié.
Alors que la semaine dernière, dans la canicule de l’été, je me suis fait cette réflexion que rentrée, pas rentrée, l’été caniculaire n’avait pas dit son dernier mot, j’ai comme le sentiment tout d’un coup que la lenteur estivale n’est décidément plus qu’un souvenir…
Tout d’un coup, le sac d’école rempli à ras bord de mon fils, les agendas qui se remplissent, tant à la maison qu’au boulot, les tâches qu’on exécute jamais assez rapidement… Et tient donc, cette rencontre de parents de l’école de mon fils qui, même pas deux semaines après la rentrée, est déjà au programme!
Tout ce joyeux fatras semblant s’être donné le mot pour, de gré ou de force, me ramener à la dure réalité du quotidien.
Chaque fois, je me dis que cette foutue rentrée, c’est un peu comme le jour de la marmotte n’est-ce pas !
Après le déni et l’incompréhension, le choc !
Puis cette évidence que peu importe ou je regarde, c’est un peu toujours la même chose ! Le retour de ce quotidien qui nous enchaîne. Et contre lequel on se débat comme des fourmis dans la confiture.
Mais, parmi tout ce bordel qui semble devoir revenir chaque année avec la fréquence d’un métronome obsessif, c’est surtout cette éternelle rengaine qu’on nous sert chaque année, l’automne venu, qui n’en fini jamais de m’étonner. Soit qu’avec cette vie de fou qui est la nôtre, il soit carrément impossible de cuisiner, d’avoir le temps pour cuisiner surtout. Cela alors que, tous autant que nous soyons, nous sommes carrément pris en carcan entre le boulot, les enfants, les devoirs de ces derniers, la gestion du quotidien, les besoins du patron, des parents vieillissants, les amis que l’on voudrait voir plus souvent… sans trouver comment.
Et j’en passe!
Tous ces éléments s’ajoutant à d’autres, inévitablement, sans qu’on les ait vu venir.
Chaque fois que je me retrouve devant ce genre d’article – sur le web ou ailleurs dans les médias – ou que j’entend quelqu’un raconter à quel point c’est impossible aujourd’hui de trouver ce temps de cuisiner, qu’eux préfèrent passer du temps de qualité en famille plutôt que d’en «perdre» à planifier des repas qui forcément, prendront des heures chaque semaine a concocter, je me dis que forcément, je dois être une extraterrestre !
Au point ou, un peu honteusement, j’hésite souvent même à dire que moi j’y parviens. Le comble, sans y consacrer des heures et des heures! De peur – un peu tragiquement! – de me faire dire que je suis cette prétentieuse qui se croit, elle, mieux que les autres. Un peu grano sur les bords. Et qui se valorise de cuisiner ses repas.
Ou pire encore! De faire la preuve dans toute sa splendeur d’à quel point je n’ai rien compris ! Et de ne même pas m’en rendre compte !
La vérité c’est que je persiste à croire qu’il est possible de bien manger sans pour autant couper sur le temps passé en famille. Que l’un ne doit pas forcément exclure l’autre. Que le plaisir de cuisiner, un peu comme la grippe, ça se transmet. Et cela, pas seulement à travers de belles paroles.
Mais par l’exemple.
Ma vérité à moi, c’est que j’ai eu il y a quelques années à perdre quarante livres (environ 20 kilos), du poids acquis au cours de mes grossesses bien sur. Mais surtout, au fil de ces années à manger du «beau-bon-tout-fait» de l’industrie. Et oui, je l’avoue, c’était bien pratique dans les faits ! Mais pas mal moins agréable quand je me regardais dans le miroir le matin alors que je désespérais d’avoir l’air d’autre chose que d’un sac de patates!
La vérité toute banale – et pas très «vendeuse» malheureusement – c’est que de prendre le temps de cuisiner, ça fait tellement la différence sur la santé! Je ne reviendrais en ce qui me concerne jamais en arrière, et cela sous aucun prétexte.
Pas même pour tout l’or du monde!
Même si je dois pour cela consacrer quelques heures de mon dimanche pour cuisiner les repas de la semaine de ma tribu.
En prime, je me requinque en me disant que pendant qu’une majorité se questionne au boulot sur ce qu’ils mangeront le soir même, que certains sont obligés de faire un détour en rentrant à la maison pour ramasser à l’épicerie un «petit dépanneur» – parce qu’il faut bien manger quelque chose n’est-ce pas? – moi, je me sers un verre de vin.
En pendant que je regarde à travers la fenêtre du four le repas qui réchauffe, je bénis carrément ces quelques heures passées dans ma cuisine le dimanche précédent à le préparer 😉
Au fond, je me dis que tout cela ce n’est peut-être rien d’autre qu’une question de chaînes finalement.
Celles que l’on accepte de porter !
Consciemment ou pas!
Avec avantages et inconvénients, d’un bord comme de l’autre.