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Les Foley, Annie-Claude Thériault

Si vous êtes de ceux qui fréquentez depuis longtemps mon salon, vous n’êtes pas sans savoir à quel point j’aime les histoires de familles pleines de secrets. Vous dire alors à quel point j’ai succombé au livre dont je vais vous parler dans ce billet, ce serait vraiment au-delà de ce que les mots pourraient en dire.

Le livre en question? Celui de l’auteure acadienne Annie-Claude Thériault – «Les Foley» que je me suis procuré pendant les vacances et duquel je n’ai fait qu’une bouchée. Un livre, je dois bien le dire, qui s’enligne sérieusement pour être mon coup de coeur de l’année! Et c’est peu dire!

Ce que ça raconte ? C’est en fait un livre qui se présente un peu sous la forme de nouvelles je dirais. Chacune écrite sous le «Je» d’une femme, comme autant de portraits à travers les époques.

L’histoire commence en 1847 en Irlande avec Evelyne Foley, pendant ce qui fut la Grande famine qui a mené plusieurs familles à émigrer en Amérique. Après avoir trouvé un coléoptère dans son champ de pommes de terre, Evelyne décide ainsi d’exiler en Amérique son fils et ses petits-enfants, un peu en secret. Les autres membres de la famille la croyant clairement devenue folle à la vue de cette grand-mère qui crie et s’époumone dans les champs «La guigne, la guigne!» à la vue de ce qu’elle voit comme un envahisseur venu ravager son champ de patates. D’une génération à l’autre, le fil conducteur de cette saga, ça devient justement cette «bibitte à patates» qui réapparait régulièrement au fil des histoires un peu comme un symbole de ce qui lie ces femmes entre elles.

Cette histoire se poursuit ainsi sur les pas de ces aïeules de l’auteure au Nouveau-Brunswick, avec des arrêts dans le temps à Pokeshaw en 1880, à Black Rock en 1910, à Inkerman en 1940, puis à Caraquet en 1963.

Le liant de cette histoire c’est Laura qui se retrouve obligée de quitter Philadelphie en 2019 après avoir commis une faute professionnelle. Et qui se retrouve ainsi obligée, un peu comme une punition, de s’installer à Miscou au Nouveau-Brunswick pour y étudier la Sarracenia Purpurea. Plante carnivore de laquelle sont constituées les fameuses tourbières acadiennes qui l’automne, prennent des couleurs franchement surréelles. Un paysage que j’ai d’ailleurs eu le bonheur immense de voir de mes propres yeux l’an dernier.

Vraiment, j’ai adoré ce livre qui à travers les époques, brosse ce qui est un peu le portrait de l’évolution de la condition des femmes à travers le temps. Chacune étant un peu le reflet de son époque. Chacune aussi à son tour et à sa façon un peu victime de la dureté du temps et des bouleversements de l’Histoire. J’ai d’autant plus craqué et succombé à l’univers d’Annie-Claude Thériault je pense que ma belle-famille est elle-même originaire de cette Acadie. Inévitablement, ma lecture s’est donc accompagnée du souvenir de ces lieux que j’ai moi-même pu visiter régulièrement au cours des seize dernières années. Des paysages sentant l’air salin et le vent du large et qui m’ont semblés particulièrement familiers.

Cette histoire est tellement bien écrite! On dirait presque de la dentelle par moments avec des indices distillés subtilement et qui permettent de saisir les liens entre les personnages. Vraiment, c’est l’un de mes coups de coeur de l’année!

Si vous l’avez lu, je suis curieuse de savoir ce que vous en avez pensé. Sinon, il s’agit là d’une lecture bouleversante que je vous recommande mille fois !

«Les Foley», Annie-Claude Thériault, Marchand de feuilles (2019)

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