conciliation,  femmes

L’éternelle conciliation travail famille… Encore !

Photo: IStock

S’il y a un débat qui a l’art de refaire surface avec la régularité d’une montre suisse, c’est bien celui de la conciliation travail-famille…

Il y a quelques semaines, dans une lettre ouverte dans le journal, une jeune mère de famille prenait la parole pour y dire qu’elle en avait marre de cette foutue conciliation travail-famille qui lui donnait l’impression de n’en sortir jamais gagnante.

En gros, elle disait en vouloir un peu (beaucoup !) aux féministes des années soixante-dix qui en luttant pour la liberté de choix de la femme, avaient peut-être tellement bien fait leur travail qu’aujourd’hui, ce choix parfois, ne semble plus exister. Car qui peut nier que dans notre société actuelle, deux salaires soient rarement un luxe !

Elle concluait en disant regretter ce temps ou, les femmes ayant été conçues pour porter des enfants, demeuraient à la maison pour les élever, et les hommes étant bâtis pour subvenir aux besoins de leur famille, s’occupaient quant à eux …de chasser le mammouth !

Mais voilà que ce matin, on remet la partie alors que le journal publie cette fois ci les réactions suscitées par cette lettre ouverte… Et réactions, il y a eu (comment en aurait-il été autrement n’est-ce pas ?)

Pour ma part, je ne peux faire autrement que de confesser que j’en ai moi aussi bien souvent jusqu’aux oreilles de tout ce stress occasionné par la perpétuelle course folle visant à tout concilier. Dans une société qui voudrait que je sois la meilleure au travail, la meilleure mère pour mon fils, que je cuisine les meilleurs repas pour ma famille…. Et tout cela, en demeurant moi même en santé, soignée et toujours dynamique ! Et bien sur, avec rien qui ne dépasse jamais…

Mais voilà ! Un jour, j’ai compris que je ne pourrais jamais – même si je le voulais beaucoup beaucoup – être la meilleure partout. J’ai donc accepté de ne pas être la meilleure au travail et de n’être la meilleure mère du monde…qu’aux yeux de mon fils. Ce qui dans les faits, se trouve à me suffire amplement il faut bien le dire !

Et au travail, j’ai du renoncer à faire du temps supplémentaire, ayant admis que cela ne pourrait jamais – même si je le voulais de toutes mes forces – entrer à mon agenda qui bien souvent, déborde au delà du mesurable. Un peu, je pense, comme un obèse qui s’entêterait à vouloir porter les vêtements de ses vingts ans… Et qui un moment donné, serait bien obligé d’admettre que respirer, c’est un besoin vital.

Lorsque cette lettre ouverte a été publiée il y a quelques semaines, elle m’a fait sourire. Car bien que j’ai trouvée cette jeune personne un peu naïve, nul n’est besoin d’être devin pour comprendre que les femmes d’aujourd’hui sont parfois dépassées au delà du plus simple bon sens ! Mais en même temps, je me suis dit que cette toute jeune femme (je n’ai aucun doute qu’elle le soit !), avait du avoir cet immense privilège de naître dans une famille dans laquelle ses parents avaient pu passer leur vie ensemble, dans ce que je qualifierais de « pacte de vie commune» dans lequel chacun y trouvait son compte…. Alors que bien d’autres familles ont vu l’arrivée des divorces provoquer la misère pure et simple de ces autres femmes qui se retrouvaient, elles, seules avec trois enfants à élever. Obligées d’occuper deux ou trois emplois en même temps, pour un salaire de misère. Alors qu’elles avaient tout juste un secondaire 5, ayant aussi du élever leurs frères et soeurs…

Ma mère était de celles là.

Alors oui, cette lettre ouverte m’a fait sourire. Pas de joie bien sur ! Plutôt un sourire d’incompréhension…

Car je me dis… Il serait ou mon choix à moi si je décidais de demeurer à la maison pour m’occuper uniquement de mon fils, entièrement dépendante d’un mari, qui un jour, pourrait bien décider de me plaquer pour une plus jeune ?  Ou encore ! Il serait de quel ordre ce choix lorsque mon fils aura grandi, qu’il sera prêt à déployer ses ailes et que  moi…je resterai au quai, inapte à prendre quelque train que ce soit parce que j’aurais mis ma vie en veilleuse ?

Décidément, bien que moi aussi j’aurais bien aimé passer beaucoup plus de temps avec mon fils, je suis fermement convaincue que mon choix, le miens, n’est pas pire que n’importe quel autre.

Tant pis pour tous ces porteurs de morales qui pourraient avoir envie de me culpabiliser de ne pas être qu’une mère.

Mais une femme également !

2 commentaires

  • Charlotte

    J'ai plus l'impression qu'elles ont été de grandes rêveuses, ces femmes qui ont « libérées » du foyer les générations qui suivraient… Le problème là-dedans, je crois, c'est qu'elles ne s'imaginaient pas qu'en gagnant ce « droit » de sortir de leur cuisine, faire leur vie comme elle le voulait, la gagner et être l'égal de l'homme… ben l'homme ça va lui prendre un certain temps avant de .. comment dire.. suivre le pas et prendre aussi son rôle de père et de pourvoyeur, de mari et d'ami, d'amant et de tout tout tout ce qu'il faut être pour y arriver, dans la vie. Il a besoin d'un ajustement, l'homme. Il a besoin de revoir son rôle, l'accepter.. c'est un ajustement. Et ça va peut-être prendre quelques générations avant d'être plus au point! Mais je trouve qu'il y a quand même pas mal de progrès! Les hommes participent bcp plus qu'avant à la vie de famille, le ménage, les enfants etc.., à mon avis. C'est sûr qu'on veut être les meilleures dans tout, c'est sûr qu'il y a une certaine pression de la société… c'est sûr qu'on se compare.. mais bordel, faut aussi s'arrêter un moment donné et se dire qu'on fait notre possible et qu'on peut juste pas PLUS! 😉

    Voilà !

    Super billet comme toujours Marie! Très intéressant !! 🙂

  • MARIE

    Hey Allo Charlotte ! Il y a longtemps ! Je suis d'accord que c'est loin d'être tous les hommes qui peuvent suivre aujourd'hui ! Au final, peu y gagnent en ce moment ! J'ai la chance d'avoir un mari qui participe mais je sais que c'est loin d'être la norme ! Sauf que j'ai l'impression aussi que parfois, nous aussi on se met de la pression peut-être. De vouloir que tout soit parfait toujours, ça fini par tuer ! J'ai été longtemps à vouloir que tout soit d'une propreté impeccable chez moi. Ça, c'était bien sur avant d'avoir des enfants 😉 J'ai appris à lâcher (un peu !) prise depuis et j'avoue que je ne m'en porte pas plus mal et qu'au contraire, je peux faire un peu plus de ces choses que j'aime. Comme passer du temps avec mon fils, comme écrire… Et puis la pression de la société, un moment donné il faut l'envoyer promener je pense ! Parce que le jugement, il n'est pas juste pour celles qui voudraient demeurer à la maison pour profiter des jeunes années de leurs enfants. Il est aussi et beaucoup envers les femmes qui travaillent. J'ai expérimenté cela récemment alors qu'en discutant avec un collègue, alors que nous venions d'assister à un atelier du service d'aide aux employés portant sur le bonheur, il m'a lancé tout de go que si les enfants étaient si mal en point aujourd'hui, c'était à cause des mères qui travaillent. Celles là même qui devraient rester à la maison pour avoir des bébés parce que finalement, c'est pour cela que la nature les avait créées…. Cela m'a jetée par terre d'entendre un tel discours de nos jours ! Comme si tous les malheurs du monde étaient toujours le fait des mères bien sur !

    Peut-être au fond faut il juste faire ce qu'on a a faire et se boucher les oreilles aux discours ambiants ? Demeurer à la maison si telle est notre envie. Aller travailler si c'est ce sont on a envie pour se sentir épanouie…. Il me semble qu'il doit bien y avoir de a place pour toutes les envies en ce bas monde non ?

    Enfin ! Voilà que je m'égare ! Comme quoi le sujet a cet art de m'échauffer les esprits 🙂

    Bonne journée à toi Charlotte !

    Marie

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