Pages féminines d'un autre temps

Pages féminines d’un autre temps…De l’art de dire non

Crédit: Pexels

Parfois, en lisant de vieux journaux, je me demande comment on a pu raconter de telles balivernes aux femmes un jour….

Je n’ai pas trouvé de réponse !

Mais comme par hasard, je suis tombée hier sur cet article. Dans celui-ci, on raconte qu’à Cologne, afin de prévenir lors du prochain carnaval une éventuelle vague d’agressions sexuelles telles que celles qui se sont produites lors des célébrations du Nouvel An, on a créé une «zone sécurisée» pour les femmes. Ainsi, je me suis demandée si les choses avaient tellement changé…

Pas certaine !

*****

COMMENT RÉSISTER AUX HOMMES (Par Janette Bertrand)

Il est évident que ce cours de résistance s’adresse aux jeunes filles et aux femmes qui veulent vraiment résister aux hommes.

Mesdemoiselles, si vous « voulez trouver un mari », dites « non » souvent, et un jour devant l’hôtel, vous direz « oui ».

Mesdames, si vous voulez garder votre mari, dites toujours « non » aux autres hommes et vous aurez à dire « oui » à votre mari assez souvent.

Évidemment, ce n’est pas facile de résister. Les hommes ont des façons bien tentantes de nous présenter leurs avantages. Je considère qu’un homme, c’est aussi appétissant qu’un « Sunday » au chocolat. Ah qu’il est doux de se faire susurrer dans le creux de l’oreille :

– Vous êtes la plus belle, la plus divine.

– Vos yeux sont comme des lacs profonds ou j’aimerais me baigner.

– « Torrieu », que tu me tentes!

Oh, se faire caresser la main par une grosse patte velue.

Ah, se faire frôler la fossette par une moustache qui sent le tabac, la lotion et la bière.

Oh! Tout cette tentation, à laquelle il ne faut pas succomber, parce que l’homme est ainsi fait qu’il sot la femme légère et épouse la pure, flirte avec les « est woman » mais aime celle qui sait résister.

Pour vous aider, chères lectrices, voici quelques tactiques de résistance :

  1. Si vous avez près de vous une de ces pieuvres aux tentacules actives, manges, grignotez! Chaque fois que dans un élan il s’approche de vous pour vous embrasser, emplissez-vous la bouche et mâchez. Voici une liste d’antibaisers efficaces : kiondyques, prestzels, chips, bonbons durs et gros caramels, maïs soufflé, branche de céleri, échalote, etc. Si vous prévoyez à l’avance les attaques d’Un don Juan, croquez à même une gousse d’ail, quelques minutes avant sa venue.
  2. Si, assise sur un chesterfield, vous êtes aux prises avec un palpeux, tenez dans une main un verre bien rempli d’eau ou de liqueur glacée. Chaque fois que le monsieur s’avance, avancez aussi votre verre dans sa direction. Vous verrez, la peur d’être éclaboussé tient à respectueuse distance l’amoureux le plus enflammé.
  3. La fumée de cigarette forme un écran difficile à percer. Si vous êtes décidée à résister…allumez une cigarette et, aussitôt que votre « tout feu, tout flamme » approche, tenez votre cigarette comme une baïonnette et, d’un coup de souffle, enveloppez-le du fumée. S’il a l’âme d’un pompier et persiste à vous poursuivre, malgré le feu et la fumée, vous pouvez le brûler légèrement. Ah pas trop, juste assez pour le faire reculer d’un pied.
  4. Pour une fois, soyez agitée, nerveuse. Ne restez pas assiste, ni debout, marchez. Soyez aimable, charmante, mais tout en vidant les cendriers, tout en servant des rafraîchissements, tout en vous poudrant le nez, etc. Changez de fauteuil souvent. S’Il vous poursuit, sachez d’un phrase lui montrer le ridicule de cette course à pied.
  5. Il faut aussi parler, parler beaucoup. Mais attention, il faut trouver une conversation qui le distraira de son idée fixe. Si vous babillez, il n’aura d’autre pensée que de vous clore la bouche d’un baiser, tandis que si vous dites des choses intéressantes, passionnantes même, il faudra bien qu’il vous écoute. Chaque fois que la conversation tombe et que monte son désir, prenez ses mains dans les vôtres et d’un ton confidentiel, dites : – Alors, vous faites quoi dans la vie? – Quand vous étiez petit, étiez-vous…? – Il faut que je vous raconte le film que j’ai vu hier.Parlez et bientôt, si vous êtes habile, il comprendra que ce qui vous intéresse en lui, ce n’est pas le faux amour, mais le semblant d’amitié.
  6. Si votre poursuivant est marié, un bon moyen de le refroidir, c’est de lui parler abondamment de sa femme. Si vous ne la connaissez pas, faites-vous-la décrire au complet. Si vous la connaissez, vantez sa beauté, son bon goût, la chance qu’elle a d’avoir un mari fidèle.

Il ne faudrait pas oublier de parler aussi des enfants, de la responsabilité des parents

Un excellent truc, c’est encore de lui demander de vous montrer les photos de sa femme et de ses enfants, s’il y en a. Ces photos, bien plus que des paroles, creuseront un fossé entre le loup et l’agneau.

Si, chères lectrices, après avoir essayé toutes ces façons de résister, votre soupirant cherche encore à vous serrer dans les coins, il est temps de dire « non ».

Je sais que dire « non » n’est pas facile. Si vous le voulez bien et si le censeur du journal le permet, je vous apprendrai « comment dire : non » la semaine prochaine.

(Le Petit Journal, 8 novembre 1953)

Un commentaire

  • Yasmine

    Pffff !!!!! Perso, je suis pour l’Amour Libre 😀
    Zen soyons zen sans amour et sans haine, comme dit Zazie 😉
    C’est plus simple et meilleur pour la santé 😀
    Bisous
    Yasmine

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