Pages féminines d’un autre temps…Savoir rester jeune
Mesdames ! Vous voulez continuer de paraître jeunes encore longtemps ?
Remettons-nous-en à ces précieux conseils que nous offrait le Photo-Journal en janvier 1954…
Ainsi, soyez naturelle et sans artifices. Mais, que ce soit à l’aide de diètes que vous «construisiez» ce corps qui en lui-même, est forcément imparfait !
En ce qui me concerne, j’ai beau chercher du sens, je ne vois que des incohérences dans ces forts détaillés conseils…
Mais si je retiens une chose, c’est que mes seins, je dois les tenir en laisse !
C’est le Photo-Journal qui nous le dit !
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Comment rester jeune?
La véritable jeunesse n’a pas d’âge. Rester jeune cela ne veut pas dire s’accrocher désespérément au passé, mais, bien au contraire, avoir des ambitions pour l’avenir. La vraie jeunesse n’est pas à fleur de peau, elle est dans l’éclair des yeux, dans le bondissement de la vitalité, elle est dans un magnifique appétit de vivre, qui fait sans cesse le renouvellement de la personnalité.
D’une façon générale, les hommes aiment bien exhiber en public une femme qui porte beau. Mais il faut que la femme évite d’offrir un visage de porcelaine ocre, des cheveux de laine et des griffes de laque. Les hommes n’aiment, maquillées, que les femmes qui ne sont pas les leurs. La femme qui veut rester jeune doit se préoccuper de son sommeil, de son régime, plutôt que de ses fards et de ses robes. C’est dans le négligé, le visage nu que les femmes devraient s’efforcer de paraître jeunes. Ce que les hommes détestent le plus dans l’intimité des femmes, ce sont les crèmes grasses, les masques, les bigoudis, les petits pinceaux, les crayons de couleur, le rouge à lèvres barbouillé. Fondamentalement, ils préfèrent la beauté sans artifice, sans maquillage. Une femme doit donc se soucier de «construire» sa silhouette à l’aide de diètes plutôt que de la camoufler.
Vous savez, amie, en commençant par la tête, c’est le chapeau qui amuse le plus les hommes. Un chapeau doit avoir de l’esprit. Ensuite ce qui les hypnotise le plus, c’est le corsage, c’est la poitrine. Aussi faut-il la soutenir par tous les moyens et surtout la tenir immobile. Rien n’est aussi grotesque qu’une poitrine douée d’une trop grande élasticité. Attachez-la, mettez-lui des ancres! Après la poitrine, vient la taille qui doit être fine sans vous couper en deux. Ensuite le bas! Nul ne l’ignore, les jambes ont un grand pouvoir d’attraction sur les hommes. Les bas ne supportent aucune faute, aucun pli surtout, et pas la moindre déviation de la couture.
Et enfin, ce qui les affole, c’est la lingerie, le frou-frou. Depuis deux ou trois ans, nous sommes privilégiées : nous avons vu renaître les jupons bruissants, voltigeants, les soutien-gorge brodés, les corselets, les guêpières enrubannées. Donnons-nous-en à cœur joie! Ne négligez aucune occasion de vous instruire dans l’art difficile de plaire – car vieillir, a-t-on dit, c’est se désintéresser de plaire!
(Photo-Journal, 10 avril 1954)