Créativité,  La vie au temps du Coronavirus

Parce que le soleil finit toujours par revenir

Enfin, même si je commençais à avoir peine à croire que ça se puisse, nous pouvons commencer à imaginer voir le bout de ce long tunnel pandémique. Dépendamment d’où on se trouve dans le monde bien sûr! Parce qu’au chapitre de la vaccination comme dans bien d’autres domaines d’ailleurs, nous ne sommes malheureusement pas tous égaux. Et à ce titre, je me sens immensément privilégiée de vivre au Canada plutôt que dans certains pays du tiers monde par exemple…

Aussi, si la dernière année aura définitivement été difficile pour nous tous, à degrés divers, je me demande, au moment où j’ai la chance d’avoir reçu ma première dose de vaccin depuis quelques semaines et ou je m’attends de recevoir la deuxième bientôt, ce qui restera de ces mois traversés à tâtons dans la noirceur.

Définitivement, j’ai envie de remercier la vie. Car même si j’ai vraiment eu l’impression à certains moments cet hiver que ma santé mentale n’en ressortirait clairement pas sans quelques accrocs, la vérité c’est que je suis privilégiée. Je n’ai pas perdu mon emploi, j’ai eu ma famille proche autour de moi (même si parfois, j’aurais bien aimé pouvoir fuir ne serait-ce que deux secondes et quart!), l’homme de la maison et moi ne nous sommes pas entretués, je n’ai pas été victime de violence conjugale, personne autour de moi n’a été emporté par le virus… Bref, j’imagine que je peux me considérer chanceuse parce que clairement, il n’en a pas été ainsi pour tous.

N’empêche! Alors que depuis quatorze mois je ne me pouvais plus d’espérer un retour à la normale, je me sens déchirée en ce moment.

Partagée entre l’appréciation de ces mois de télé travail pendant lesquels j’ai pu dormir un peu plus le matin sans me soucier de ne pas manquer mon bus. Et cela malgré le bébé chat qui est venu squatter notre maison et qui chaque jour au petit matin, miaule sa vie pour voir âme qui vive… Et semble-t ’il, je suis la seule de la maisonnée qui l’entende! Alors à moi ce plaisir de recevoir tout cet amour félin qui s’enroule à mes jambes comme une plante grimpante alors que je me rends à la cuisine à moitié endormie. Au risque de lui marcher dessus. Et, une certaine appréhension à l’idée de retourner dans toute cette folie bruyante de « l’avant-pandémie ».

Vraiment, je suis mitigée face à cette constatation que je suis définitivement un être de contacts sociaux qui s’est vraiment sentie carencée de liens depuis quatorze mois. Et, paradoxalement, cette envie finalement pas tant exacerbée de retrouver des gens que j’ai pu entrevoir sous d’autres angles pendant ces mois de crise, de restrictions et d’isolement.

Parce que je ne sais pas pour vous, mais j’ai pour ma part été un peu bouleversée de découvrir que beaucoup de ces liens que je considérais vraiment solides dans ma vie d’avant, ne l’étaient finalement peut-être pas tant. Par exemple, des amis sur qui j’aurais tellement eu besoin de m’appuyer pendant ces mois d’incertitude. Et dont finalement je n’ai qu’à peine entendu parler, un peu comme s’ils avaient simplement disparu de la circulation du jour au lendemain. D’autres encore qui étaient tellement anxieux face au virus que finalement, ça ne m’aidait pas tellement de maintenir le contact. D’autres enfin dont le discours, à la limite complotiste, me rendait un peu mal à l’aise de sorte que j’ai moi-même préféré me distancer.

Alors, en plus de la fameuse « distanciation physique », une autre distanciation, plus insidieuse celle-là puisque émotive.

Aussi, alors que j’ai passé les quatorze derniers moi à ne plus me pouvoir d’attendre de revenir à ce que je prenais pour la normalité, je suis forcée de me rendre à l’évidence aujourd’hui que rien, définitivement, ne sera plus jamais pareil. Tout banalement parce la dernière chose au monde dont j’ai envie en ce moment, c’est justement de revenir en arrière.

N’empêche! La chose que j’aurai probablement trouvée pour ma part la plus difficile au cours de ces mois ça aura sans aucun doute été d’avoir eu le sentiment de ne plus savoir écrire. Que les mots qui avant coulaient sans que ne me pose la moindre question, me boudaient littéralement. Un peu comme si eux aussi avaient décidé de m’imposer leurs restrictions.

Mais en parallèle, ce sont ces mois de restrictions, de frustrations et de manque qui m’auront d’une façon très mystérieuse ramenée vers la peinture. Une activité que j’avais délaissée depuis au moins vingt-cinq ans, convaincue depuis des décennies que la peinture et moi, c’était de l’histoire ancienne. Que les pinceaux et moi, nous avions tout simplement pris des routes différentes désormais. Et que, peindre – vraiment! – je n’y arriverais plus jamais…

Alors de découvrir que, contre toutes attentes, je pouvais encore aligner mes couleurs et qu’à ma plus grande surprise, mon style avait évolué – un peu comme si je n’avais jamais arrêté de peindre! – ça aura probablement été la plus grande surprise de l’univers (à ma minuscule échelle bien sur!). Parce que de repeindre, ça m’aura apporté la plus grande certitude qui soit. Un peu comme une révélation je dirais. Celle que pour l’écriture ce sera pareil.

Vraiment, c’est écrit dans le ciel! Ça aussi ça reviendra.

Pas comme avant bien sur!

Mais autrement. Et en mieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Enjoy this blog? Please spread the word :)

Follow by Email