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Pas facile, l’étonnante histoire féministe de la rupture amoureuse

On l’oublie mais la rupture amoureuse, s’entend cette possibilité pour les femmes de choisir leur partenaire, de rompre lorsque une relation amoureuse ne répond plus aux besoins – à la limite, de divorcer et, ultimement, de choisir un autre partenaire – c’est extrêmement récent dans l’histoire moderne.

C’est un peu là le postulat de départ à partir duquel l’auteure Kelli Maria Korducki à écrit cet essai, « Pas facile, L’étonnante histoire féministe de la rupture amoureuse » que j’ai lu récemment.

Et, c’est un fait que d’un point de vue historique, les femmes n’ont ce « luxe » de pouvoir choisir leur partenaire que de manière excessivement récente, tout au plus le fait d’une génération derrière nous, celle de nos parents. Pour les générations précédentes, il fallait que les choses soient vraiment graves pour que l’idée du divorce puisse même être évoquée: Et encore! Il fallait alors démontrer qu’il y avait sévices (physiques et/ou psychologiques). Ou « pire »! Qu’il y ait eu adultère ou bestialité….

L’auteure s’est donc penchée sur cette thématique alors qu’elle vivait elle-même, à 28 ans, la fin d’une relation de neuf ans de vie commune avec un « bon gars ». Un homme à qui à la limite, elle n’avait rien d’autre à reprocher qu’un amour qui avait fini par s’éteindre avec le temps. Une rupture qui, paradoxalement, se déroulait au moment même où, comme il lui semblait et de façon un peu surréaliste, son entourage au complet se « passait la corde au cou ».

Inutile de dire donc que j’avais super hâte de lire ce petit essai sur une thématique qui m’intéresse particulièrement, soit les us et coutumes en matière de vie domestique à travers le temps. À preuve, toutes ces vieilles coupures de presse reflétant un code domestique et de vie qui nous semblent tellement dépassés aujourd’hui. Des coupures de presse jaunies par le temps que je m’amuse à partager ici depuis des années avec un plaisir toujours renouvelé.

Ainsi, en posant son regard d’auteure et de journaliste sur les fonctionnements législatifs et sociaux du mariage et du divorce ainsi que sur les rituels de séduction qui ont eu cours à travers le temps, Korducki nous montre à quel point, la chose est récente. Et, que pour une femme, mettre fin à une relation constitue rien de moins qu’un acte radical dont on oublie à quel point il relève presque de la révolution.

En ce qui me concerne, ça m’a ramenée au divorce, puis à l’annulation du mariage de mes parents lorsque j’étais toute jeune…. Rien de moins qu’un cataclysme sismique dans l’Abitibi des années soixante-dix! En lisant ce bouquin, j’ai réalisé à quel point ma mère avait pu être révolutionnaire pour son époque dans notre fin fond de campagne. Ceci en même temps qu’elle s’insérait dans un mouvement plus large qui, avec l’instauration aux États-Unis de la loi du « sans faute » en matière de divorce (Reagan) et la sortie du livre de Betty Friedan (La femme mytifiée) ont faire figure de ce qui a pu être vu comme une bougie d’allumage qui allait mener à l’explosion des divorces de façon finalement beaucoup plus globale en Amérique.

« Pas facile – L’Étonnante histoire féministe de la rupture amoureuse » Kelli Maria Korducki, Éditions Marchand de feuilles (2020)

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