Prendre le temps de cuisiner et de bien manger: dernier tabou ?
Chaque année à l’automne, c’est un peu le même scénario. Je peux passer des semaines à tenter de trouver de quoi sera fait le menu de mes réceptions des fêtes.
Dans l’espoir avoué d’impressionner mes invités, très clairement ! Mais surtout, dans le but de faire de ces fêtes de Noël un moment festif dans lequel le partage de bons repas avec mes proches aura constitué une partie aussi importante – sinon plus – que tous ces cadeaux qu’on nous invite à offrir en abondance et qu’on est pressés d’aller échanger le 26 décembre…
Et pourtant, je suis très loin d’être une Martha Stewart !
Je me souviens qu’alors que j’étais jeune, ma mère qui ne savait pas vraiment cuisiner mais qui se débrouillait plutôt avec les moyens du bord avait eu la «merveilleuse» idée une année, de préparer un Noël chinois. Elle avait passé des mois à cuisiner avec ses soeurs des chicken balls, egg roll et autres «chinoiseries» de son cru.
Ne me demandez pas pourquoi, elle s’était imaginé que ça serait «original» ! Et Dieu seul sachant à quel point ma famille regorge d’êtres originaux, je puis vous assurer que ma mère a toujours été de ceux-là.
Dans les faits, la seule chose que ma mère ait pu cuisiner avec fierté c’est son célèbre pouding au chômeur. Recette qui – je dois l’avouer – a toujours eu l’air meilleure lorsque c’est elle qui le faisait.
Bref, tout cela pour dire que lorsque je suis arrivée à Montréal en 1987 pour poursuivre mes études, à l’aube de mes dix-huit ans, je ne savais cuisiner à peu près rien d’autre qu’un macaroni au fromage ou encore, du pâté chinois, dans le genre de «bouffe-réconfort» rapido-presto qui me rappelait la maison. Mais d’une façon un peu paradoxale, la vérité c’est que presque trente ans plus tard, j’ai parfois l’air d’un chef auprès de ma famille parce que je cuisine aujourd’hui du quinoa, des légumineuses et toutes ces choses que le commun des mortels ne mange pas tellement. Surtout dans une société dans laquelle, alors que nous sommes constamment en déficit de temps, le déjà tout fait des épiceries semble avoir irrémédiablement la cote !
Un peu comme si le plaisir de bien manger en cuisinant soi-même ses repas s’était un peu perdu en cours de route.
C’est pourquoi je suis toujours un peu dépitée lorsque je tombe sur des articles à droite et à gauche (comme celui-ci par exemple) ou encore, dans des entrevues à la radio, dans lesquels on raconte qu’aujourd’hui, plus personne n’a le temps de cuisiner. Un peu comme si c’était là une perte de temps inexcusable, digne de l’ère des dinosaures… Et cela, même si paradoxalement, il n’y a jamais eu autant d’émissions de cuisine à la télévision et sur les chaînes spécialisées. Ni autant de magazines dédiés à la cuisine, tant la plus festives que la plus rapide destinée à simplifier nos quotidiens échevelés. Ni même autant de livres de recettes sur les tablettes des libraires ! Des livres qui, si on en crois les statistiques, s’envolent comme de petits pains chauds en cette période de recherche du cadeau idéal….
Cette question du manque de temps pour cuisiner m’interpelle toujours car moi-même, depuis la naissance de mon fils, je me suis toujours fait un point d’honneur de planifier mes repas de la semaine le dimanche. Trois plats cuisinés que j’étale au fil des soirs de la semaine et dont les «restes» font office de lunch le lendemain midi. Avec cette flexibilité de me dire que le jeudi, je pourrai rapporter quelque chose ou encore, que nous pourrons commander de la nourriture du restaurant. Cette façon de faire ayant largement fait ses preuves au quotidien, au moment de faire face à ce véritable marathon de la conciliation travail-famille que constitue trop souvent cette heure du souper en famille!
Ayant eu à perdre pas mal de poids après la naissance de mon fils, je suis devant cette évidence que je n’y serais jamais arrivée si je n’avais pas eu à cœur de prendre un minimum de temps pour planifier nos repas. En plus de devoir subir le stress continuel de ne jamais savoir ce que nous allions manger pour le repas du soir.
Aujourd’hui, je vois comme un immense privilège de pouvoir le soir venu et«armée» d’un bon verre de vin, m’asseoir avec mon fils pour l’aider dans ses devoirs. Pendant que le repas réchauffe tout seul au four, comme un grand !
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Parce que la fin de l’année est toujours le moment idéal de réfléchir à de nouvelles résolutions susceptibles de nous simplifier la vie, j’aimerais bien vous entendre là dessus ! Et vous, quels sont vos trucs pour passer à travers ce défi de la préparation des repas familiaux ?
Pour vous, corvée ou plaisir ?
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Et finalement, j’en profite pour vous rappeler que c’est ce vendredi que je ferai un tirage au sort parmi tous les abonnés ainsi que toutes les personnes ayant commenté depuis le 14 novembre.
Le prix à gagner? L’inspirant livre «Ce dont je suis certaine» écrit par Oprah Winfrey.
Pour les détails, c’est par ici.
Le vendredi 12 décembre à midi (heure du Québec), je ferai un tirage au sort parmi toutes les personnes éligibles. J’enverrai un courriel à la personne gagnante qui aura 24 heures pour me répondre avec son adresse, faute de quoi une autre personne sera pigée.
Alors ? Qui sera le ou à la chanceux(se)?
2 commentaires
Estelle
Je suis en plein dans le sujet, à l’heure où je découvre ce message !
Je confirme que chez moi aussi, le soir, le repas réchauffe dans le four (cuisiné hier soir !), pendant que ce soir, cuisent deux plats prévus pour nos prochaines vacances au ski, que nous emmènerons bientôt après un passage par le congélateur…
Je suis persuadée que nous ne cuisinons pas que pour nous mais aussi pour nos enfants, pour leur donner le goût des bons petits plats (pas besoin d’être un chef pour ça), ce sont les souvenirs passés à manger ensemble qui font les bons petits plats !
Alors, à vos casseroles !
Marie
Bonjour Estelle ! C’est vrai que les plats que cuisinaient notre mère, peu importe avec quelle ardeur, ça demeure pour toujours relié à ce qui nous rappelle l’enfance. Et je suis convaincue que c’est une belle chose à transmettre que de prendre le temps de manger en famille. Mais surtout, de savoir ce que l’on mange parce qu’on le cuisine.
Je souhaite à votre famille de belles vacances de ski 🙂
Marie