
Rêver sa vie ou vivre son rêve: là est la question!

«Certes, un rêve de beignet, c’est un rêve, pas un beignet. Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage» (- Marek Halter)
Je ne sais pas si c’est parce que je vieillis mais depuis des mois, j’ai eu cette impression que ma vie devenait un peu beige. Un peu comme si sans m’en rendre compte, je m’étais résignée, quelques part en court de route, à entrer dans un certain moule fait de conformisme.
Vous savez ! Ce métro, boulot, dodo, fait d’obligations, et duquel il peut parfois sembler bien difficile de s’extraire…
Et cela, j’en ai vraiment pris conscience récemment, lorsque je me suis arrêtée sur cette décision de planifier un congé de six mois. Du temps juste pour moi pour ces cinquante ans que j’aurai (déjà!!!) en 2019…
Une idée qui m’a semblé bien sur insignifiante sur le coup. Mais qui rapidement, est devenu à mes yeux rien de moins qu’un phare sur lequel mes yeux se portent maintenant !
Un six mois au cours desquels je compte bien mettre de la magie ! En écrivant un deuxième livre par exemple (parce que je m’attelle ces jours-ci à venir à bout du premier!) En voyageant à l’autre bout du monde. Ou encore, en faisant une retraite d’écriture dans un trou perdu.
Dieu seul sait pour l’heure de quoi seront fait ces six mois! Et le diable s’en doute peut-être un peu !
Mais ça importe peu n’est-ce pas? Car la vérité c’est que la perspective de tout ce temps juste pour moi, déjà, ça colore ma façon d’être !
Parce qu’enfin, je me permets de rêver de nouveau!
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Récemment, je suis tombée sur cette nouvelle, d’abord racontée sur le site de la BBC puis relayée sur d’autres sites, dans laquelle on racontait l’histoire de ces grands-mères italiennes qui avaient un rêve.
Celui de voir la mer.
Après avoir tout tenté pour réaliser leur rêve en publiant par exemple un calendrier, en vendant des gâteaux et autres babioles, elles se sont rendues à l’évidence que l’argent ainsi récolté ne suffirait jamais !
Et bien vous savez quoi ?
Ce groupe de grands-mères, toutes âgées en moyenne de quatre-vingts ans, s’est tourné vers leurs petits-enfants afin de trouver comment parvenir à leurs fins.
Et la magie a opéré c’est le moins que l’on puisse dire ! Le petit-fils de l’une d’elle, Erminia, ayant suggéré à ces dames d’organiser rien de moins qu’une campagne de sociofinancement via internet.
C’est ainsi que d’une façon un peu incroyable, les dons se sont mis à affluer de partout: Londres, New-York, Australie, etc, De sorte qu’en trois jours, elles avaient recueilli plus du double du montant escompté.
Ne s’arrêtant pas en si bonne route, les grands-mères se sont ainsi mises à offrir, comme il est de mise dans les campagnes de sociofinancement, des photos, calendriers, cartes postales de même que des cours de cuisine à leurs généreux donateurs.
Et cette histoire un peu magique s’est bien terminée, il va sans dire puisque les grands-mères ont ainsi décidé de se rendre dans l’Ile d’Uglijan en Croatie en août dernier.
Comme quoi, le rêve il arrive que ça nous emporte ! Et que ça nous amène là ou on ne croyait pas aller.
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Si je raconte cette histoire, c’est que j’ai réalisé ces derniers temps à quel point il est facile de s’enfermer dans ce qu’on connaît déjà.
Et d’oublier de rêver tout simplement.
Je ne sais pas trop pour l’heure comment j’occuperai ces six mois auxquels je rêve déjà. Et puis, clairement, j’ai un peu peur de ces quatre années à venir d’ici là pendant lesquelles beaucoup d’eau risque de couler sous les ponts, comme le dit l’expression connue.
Mais une chose est certaine, j’ai envie de rêver !
Et cela, bien avant d’être grand-mère !
Allez ! Soyons fou !
Qui sait où ça peut mener ?

