Une course contre la montre
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Photo: IStock |
Peut-être. Car il nous est toutes arrivées un jour ou l’autre, à nous les mères – du moins je l’imagine ! – de se sentir coupables lorsqu’au travail, de ne pas passer plus de temps avec nos enfants. Et coupables également, lorsqu’à la maison, de ne pas être plus présentes au travail…. Dans le genre sentiment de culpabilité sans fin car à ce jeu là, on ne s’en sort jamais gagnante n’est-ce pas ?
Et puis, j’ai réalisé que même dans les formations de premiers secours, on dit toujours qu’en cas d’accident (d’avion par exemple), le «sauveteur» doit d’abord penser à lui avant de penser aux autres. Et ainsi penser à s’assurer de porter lui-même en premier, un masque à oxygène, avant de penser à sauver quiconque. Car même le plus motivé des sauveteurs ne sauverait pas grand monde, s’il n’assurait pas d’abord sa propre survie. N’est-ce pas logique?
Pourquoi est-ce si difficile alors de prendre soin de soi ? De se reposer lorsque cela s’avère nécessaire ? Pourquoi ces petites choses qui nous font tellement de bien (bien manger, lire, dormir, écrire,..) sont-elles, paradoxalement, celles qu’on laisse tomber en premier devant l’urgence ? Un peu comme si parce que ça ne faisait du bien qu’à soi, cela avait du coup moins de valeur….
Peut-être parce qu’on se sent invincible ? Qu’on a l’impression que ces «choses là», tomber malade par exemple, ça n’arrive qu’aux autres ?
Et nous les femmes, n’est-ce pas que nous avons du talent pour se sentir invincibles ? Il suffit de me rappeler toutes ces fois par exemple ou alors que je revenais plus tôt à la maison, au lieu de prendre ce petit moment pour moi, je suis plutôt accourue à la garderie pour chercher mon fils. Et cela après avoir fait un rapide crochet à la maison pour partir une brassée de lavage. Tout en prenant trente seconde pour arrêter la mijoteuse que j’avais mis en marche le matin même, histoire d’avoir quelque chose de prêt pour le souper en famille…
Avez-vous déjà vu un homme vous qui stressait autant sur la gestion du quotidien ?
Moi, bien peu !
Et n’allez pas croire que je les juge ! Au contraire! Car eux ont sans doute compris bien avant nous que prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin des autres!
6 commentaires
Carina
Oh là!!! Que de questionnement en ce petit jeudi!! 🙂
J'aurais tendance à répondre que oui c'est typiquement féminin ; depuis la nuit des temps, la femme se préoccupe de sa progéniture et ce sera comme tel dans deux cent ans! C'est normal de réagir comme ça. Toutefois, il ne faut pas taper sur le clou et se culpabiliser parce qu'on pense un temps soit peu à soi! 😉 T'inquiète, je suis comme toi et comme bien des femmes mais après deux dépressions et des crises angoisses à répétitions, une bronchite et une autre, et des problèmes d'insomnie… je n'ai pas eu le choix de m'arrêter, d'écouter mon corps, et les signes qu'ils m'envoyait. Se respecter, se limiter, c'est HUMAIN! Il faut se le tenir pour dit!
J'aime ton exemple du secouriste et il ne doit jamais nous quitter. Si nous ne sommes pas en forme et en santé, quel exemple offrons-nous à nos enfants et surtout, nous ne pourrions être là bien longtemps pour les guider et connaître nos pettis-enfants! Je suis un peu loin dans mes idées mais maudit qu'on a tendance à se culpabiliser pour un rien et à vouloir tout prévoir!
Comme ma mère me disait: tu traverseras le pont quand tu y arriveras. Je crois que je vais me la tatouer dans l'front cette tite-phrase là! Hihih! Un pas à la fois, un jour à la fois, il faut apprendre à manger notre éléphant une bouchée à la fois! Et surtout, penser à soi pour mieux penser aux autres. Dans le temps, mon chum disait à son patron: un employé heureux est un employé productif! On peut l'appliquer à toutes les sphères de notre vie!
Bonne journée chère Marie et continue avec tes billets, je les lis toujours avec intérêts et plaisir! 🙂
MARIE
Bonjour Carina ! Malheureusement, j'ai l'impression aussi qu'il faut bien souvent nous aussi connaître «notre Waterloo» pour comprendre ce qui semble pourtant une évidence ! Bien souvent, je tente de relativiser les choses en me disant qu'il n'y a pas de médailles de décernées pour avoir trop pressé le citron ! Mais bon, il faut se le répéter j'imagine pour que la chose fasse son chemin 😉
Au moins, j'ai moins l'impression d'être une extra-terrestre en constatant que je ne suis pas la seule dans cette situation !
Une bonne journée à toi Carina !
Marie
Anonymous
Bonjour Marie,
Voyons donc ! Nous sommes nées – nous femmes – coupables. De quoi, au juste ? Mais de tout, tout et encore tout.
Il y avait certaines résidentes – lorsque je travaillais dans une maison pour femmes – qui avaient peur que leur conjoint ne se nourrisse pas convenablement parce qu'elles étaient parties du foyer conjugal. Je leur disais qu'en tant d'années comme intervenante JAMAIS je n'avais entendu dire qu'un homme était mort de faim parce que sa femme n'était pas là pour lui faire ses repas.
Bonne fin de journée,
Marjo
MARIE
C'est fou je trouve toute cette pression qu'on se met nous même sur les épaules!!! Mais j'imagine tout à fait combien il doit être difficile par ailleurs de travailler avec ces femmes en difficulté, comme tu l'as fait toi même, et qui elles, sont bien plus à plaindre que nous !
Disons que ça aide à relativiser les choses n'est-ce pas ?
Une belle fin de journée ensoleillée à toi Marjo 😉
Marie
Étoile
Je ne suis plus en couple depuis de nombreuses années.Par contre,j'ai plein d'amies qui elles sont en couple. On a beau dire et parler de libération de la femme sur certains points, je crois que c'est peine perdu.La culpabilité on connait ça. Moi j'ai dû être au pied du mur et très malade pendant trois longs mois pour lâcher-prise. Mon fils qui demeurait encore avec moi m'a donné un grand coup de main.Il travaillait à l'extérieur et le soir s'occupait de la maison.Je le laissais faire car je me sentais bien chanceuse d'avoir son aide. mais il y a des fois où j'aurais eut le goût de chigner sur le ménage,c'était pas toujours à mon goût. Je fermais alors ma porte de chambre et disait ma prière de la sérénité.Je me souviens d'une fois lorsque j'étais en couple,j'étais allé à une réunion de femmes qui durait toute la fin de semaine.Alors,nos maris « gardaient » les enfants. Le dimanche soir à la fin de notre rencontre, la responsable a demandé de lever la main aux femmes qui étaient certaines que leur mari avait bien gardé et entretenu la maison durant les deux jours. Plusieurs ont levé la main et moi aussi bien sur. La semaine suivante on se téléphonnait les unes les autres .Et surprise,sur 20 femmes 12 des maris avaient sorti et fait garder leurs enfants le samedi soir,Et commender du lunch à deux où trois reprises .J'étais du lot bien sur.On sentait planer un gros malaise entre nous.Je me demande encore après toutes ces années si le contraire aurait pu se produire.J'en doute fortement. On se met beaucoup de pression,on veux aussi que tout aille bien dans tous les domaines de notre vie.La barre est souvent trop haute. La vie se charge parfois de nous le rappeller n'est-ce pas? merci Marie pour ce billet,bonne fin de semaine avec les tiens et profites d'une pause soleil!
MARIE
Bonjour Étoile ! Je crois que ça fait surtout réaliser qu'il faut être plus douce pour soi même 😉 Et réaliser que ça ne fera mourir personne qu'on prenne soin de soi (au moins un peu plus ?)
Mais je trouve important également de laisser nos hommes faire les choses à leur façon. Bien souvent, nous avons le tort de « critiquer » leur façon de faire par rapport à la nôtre (avec les enfants, dans leur façon de faire le ménage,…) alors que la différence est tout à fait correcte également. Les enfants apprennent aussi de la différence, j'en suis convaincue 😉 Et nous, ça nous enlève sans aucun doute un peu de pression de lâcher prise sur certaines choses.
Une belle journée à toi !
Marie