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Vendredi 13

Crédit:: Photo-Libre.fr
Avec un tel titre, vous pourriez presque penser que je vais vous parler de Halloween n’est-ce pas ? Mais Dieu que nous en sommes loin!
Bien que…
C’est que, je pense avoir vécu ces deux derniers jours ce qui bien sérieusement, me semble avoir frôlé des sommets chaotiques à nul autre pareil…
Vous savez ce que c’est j’imagine ! Sinon, que je vous trace le topo ! Vous êtes une femme, la quarantaine, un ou des enfant(s), un parent malade (seulement qu’un si vous êtes chanceux !), un patron qui idéalement, aimerait bien vous voir au boulot de façon un tant soit peu « régulière »…
Et vous, qui avez cette impression constante de marcher sur un fil, tentant tant bien que mal de préserver cette image sur laquelle vous avez tellement investi… de celle qui contrôle tout !

Et puis « boom » ! Un jour, vous vous retrouvez dans une situation constituant le cocktail parfait pour que tout cela…vous explose en plein visage !
Pas tellement plus clair comme aperçu ?

Et bien, que je vous raconte plutôt !

C’est que ce mercredi, revenant du boulot un peu plus tôt qu’à l’habitude, comme avec cette idée de profiter d’un minuscule moment volé à juillet, je m’étais bêtement imaginée que je pourrais passer une soirée toute calme. Fiston rentrant à la maison avec moi. Maman préparant doucement le souper (avec coupe de vin à la main S.V.P.!) pendant que fiston aurait joué calmement au salon !

Mais – Dieu du ciel ! – juste de me relire maintenant, je réalise à quel point ce portrait, c’est un peu comme les vêtements taille zéro n’est-ce pas ? C’est merveilleux dans les magazines…mais vous n’avez jamais pu vous retrouver dedans !

Enfin bref, c’est à partir de ce moment je pense que les choses se sont mises à se gâter sérieusement, alors que le téléphone a sonné…. ma sœur au bout du fil, me prévenant que notre mère, qui était sortie de son CHSLD, prétendument parce que l’infirmière de son neurologue (elle est atteinte de Parkinson!) lui avait dit de se présenter à l’urgence de l’hôpital et que de là, elle serait prise en charge pour un ajustement de sa médication par le neurologue lui-même !

Sauf que… Arrivée à l’urgence, personne ne l’attendait, l’infirmière n’ayant jamais préparé l’entrée de ma mère à l’hôpital…. et les gentils employés urgentologues n’ayant qu’une envie ! La ré-expédier en taxi jusqu’au CHSLD (un centre de soin de longue durée, en jargon québécois !) ou bien sur, on s’était empressé de fermer son lit, coupure de budget ou Dieu sait quoi d’autres l’exigeant !

J’ai du passer la soirée entière au téléphone, avec la travailleuse sociale de l’hôpital qui n’y comprenait rien, avec la boîte vocale de la travailleuse sociale responsable de ma mère, avec la personne responsable du CHSLD, avec ma mère, puis la bénévole qui l’accompagnait… Puis ma sœur, pour la trentième fois…
Ouf ! J’ai fini par me coucher crevée, après avoir réussi à obtenir que l’hôpital garde ma mère pour la nuit, faute de quoi elle se serait retrouvée à la rue, n’étant pas capable de s’occuper d’elle même ces derniers temps…

Jeudi, hier matin donc, je me suis levée, et avec mon mari, nous sommes allés reconduire notre fils chez mes beaux-parents, sachant qu’en nous rendant à l’hôpital, nous ne savions pas du tout quant nous en sortirions… Et nous en sommes sortis effectivement, avec ma mère que nous avons du ramener ici, faute de ressources !

Car ne suis-je pas justement le portrait type de « l’aidante naturelle » ? Ce merveilleux concept qui je vous l’affirme, n’a tout à fait rien de « naturel » ! Mais que comme un citron, on s’imagine pouvoir presser comme un puit sans fond…

Car voilà, ma mère qui a de la difficulté à monter les escaliers doit depuis jeudi soir, dormir au salon.. « Campant » entourée de ses sacs, telle une itinérante…

Mais vous vous imaginez bien que l’histoire ne se termine pas ainsi n’est-ce pas ?

Oh que non !

8 commentaires

  • Anonymous

    Bon matin Marie,

    Nous devenons – souvent – les parents de nos parents, n'est-ce pas ! Les rôles sont inversés…

    Je suis très empathique à tout ce que tu as vécu, hier. Je t'imagine téléphonant une soirée entière afin de trouver des gens RESPONSABLES pouvant t'aider. Ce n'est pas facile – on dirait que ces personnes sensées nous aider se renvoient la balle trop souvent – pour ne pas dire tout le temps.

    Je t'envoie plein d'ondes positives. J'en ai tant que je pourrais en vendre au Bazar…

    Je te souhaite une bonne journée en espérant que tu trouveras du temps pour toi en relaxant avec un bon livre. Les livres guérissent tant de déceptions…

    Marjo

    • MARIE

      Merci Marjo, tes bons mots me touchent ! Effectivement, ce n'est pas toujours facile de constater que nous devenons les parents de nos parents, surtout quant ce rôle, on le tient depuis bien longtemps déjà ! Ce qui me désole surtout c'est le total manque de clairvoyance des services sociaux qui sont d'une incohérence totale lorsqu'il s'agit de s'assurer de la sécurité des personnes âgées. Après tout cela, je plains sincèrement ceux et celles qui n'ont personne pour les défendre!

      Je n'ai pas peur de vieillir ni même de mourir. Perdre ses capacités et dépendre du bon vouloir (et du bon sens !) des services sociaux, c'est pire encore !

      Une bonne journée à toi !

      Marie

  • Étoile

    Mais quelle histoire tu as vécue là.Je te comprends tellement Marie. C'est un manque flagrant de commucication entre les intervenants. Et tout le temps c'est contre ça qu'on doit se battre.La paperasserie quel fouillis. J'ai déjà rentré en ambulance à l'hôpital en pleine nuit.Il m'ont gardé au cours séjour,j'ai passé quelques examens et vu un médecin qui m'a dit que je devais rester à l'hôpital quelques jours.Alors je suis en bas au cours séjour,et je dors c'est la nuit. à deux heures trente du matin on vient me réveiller pour me dire de m'habiller et de m'en aller chez-moi…Je ne comprends pas. Ils me disent par contre que je devrai retourner le lendemain matin pour huit heures et que je « devrais » avoir une chambre. J'appelle alors mon fils,et lui demande si il peut venir me chercher il demeure à environ 60 kilomêtres de l'hôpital.à son arrivée j'attendais,dans le hall,nu pied, en jaquette, avec ma sacoche.Je pleurais je faisais dur.
    Alors,je comprends très bien ton désaroi face à ce que tu vis avec ta mère. Elle devient un punching bag.Je m'occupe aussi de mes parents et ces jours-ci c'est beaucoup plus difficile. Je ne sais plus où aller chercher des réponses et de l'aide.Mais crois moi j'ai la tête dure,je lâche pas le morceau.Une chance que j'ai le support de mon frère. Je te souhaite un retour au calme,malgré qu'avec la maladie et l'âge avancé de nos parents on a pas beaucoup de répit. Prends quand même du temps pour respirer et te donner du temps juste à toi.L'amour que l'on porte à nos parents est grand mais quelle aide avons nous concrètement? J'imagine que la suite de l'histoire n'est pas banale non plus? Bon courage chère Marie.

    • MARIE

      Merci Étoile ! C'est gentil ! Non mais quel système de santé nous avons ici n'est-ce pas ? C'est vraiment désespérant ! Heureusement, nous avons des amis qui viendront souper avec leurs enfants, avec nous ce soir. Baignade et terrasse au menu! Cela devrait nous redonner un peu d'énergie ! Tu as bien raison sur l'importance de prendre un peu de temps pour soi.

      Une bonne journée à toi !!

      Marie

  • Carina

    Je comprends bien l'explosion d'émotions que tu as pu vivre…

    Ma soeur s'est retrouvée dans une situation similaire. Ma mère a été malade pendant 3 ans avant de partir. Elle voulait demeurer chez ma soeur et elle voulait que ma soeur s'en occupe car elle ne pouvait plus demeurer seule, ne serait-ce que pour manger adéquatement. Ma avait la phobie d'être placée et de mourir seule. C'était difficile car les deux se toléraient à peine mais Magda l'a fait quand même… par amour ou par pitié, je ne sais pas trop. Ma soeur en a arrachée et bavée à plusieurs moments. Je voulais prendre la relève, aider mais je savais pertinemment que je n'avais pas les reins assez forts… et je ne l'ai pas fait.

    Tu es humble de pouvoir dire que tu n'as rien d'un aidant naturel. Ce n'est pas donné à tous de s’oublier totalement pour l'autre dans la maladie, d'avoir une patience à toute épreuve, de respecter l'autre mais sous les insultes, les menaces et les méchancetés, de sourire alors qu'on veut juste pleurer… même si c'est de sa propre mère qu'il s'agit.

    Je souhaite que tout rentre dans l'ordre sous peu, c'est déstabilisant pour ta mère, pour toi et ta famille aussi. Je pense très fort à vous tous! Je te dirais quand même de profiter de chaque moment, aussi bizarre que cela puisse paraître, il apporte souvent du bon et du bien! 😉

    Bonne fin de semaine Marie!

    Carina

    • MARIE

      Merci Carina ! C'est tellement vrai que c'est déstabilisant pour tout le monde ! J'imagine tout à fait combien cela a du être difficile pour ta sœur. Quant à moi, je sais bien que c'est temporaire puisque ni pour ma mère, ni pour moi, il n'est envisageable qu'elle habite ici de façon permanente. Surtout parce que nous n'avons pas les installations nécessaires et que les chambres au deuxième, ça rend les choses impensables.

      Le plus difficile je pense c'est d'être partout à la fois, d'être présente au travail (je n'y arrive pas), d'éduquer mon fils convenablement pour éviter qu'il ne devienne un tyran (je sais qu'on lui en laisse trop passer !), de trouver du temps pour écrire (ça demande de dire non à certaines choses), et d'être assez présente pour gérer les choses de ma mère…. Au final, le plus difficile c'est d'être obligée d'accepter que nulle part, je ne serai à la hauteur de ce que je voudrais. Mais comment faire autrement quant il faut être partout n'est-ce pas ?

      Une bonne journée à toi !

      Marie

  • Carina

    Je crois que ces mots sont importants : «se respecter»… c'est respecter nos limites tant psychologiques, émotionelles et que physiques. Mais aussi, savoir que l'impossible est irréalisable même en wonderwoman que nous sommes! Focuser sur l'essentiel pour toi, le reste est accessoire.

    Au travail comme pour ta mère, tu fais ton possible car tu sais que ce ne sera pas toujours comme ça et que cette situation est passagère. Je veux dire, qu'une solution à moyen et long terme sera trouvée éventuellement. Pour ton fils, t'en laisses passer et c'est correct, il ne manque de rien après tout? Tu vois à pointer une chose à la fois et à l'améliorer, le corriger – quand on parle de nos enfants, on veut tellement bien faire! Pour l'écriture, ne le fais pas pour les lecteurs, ils demeureront fidèles… si c'est pour toi, alors c'est comme se mettre une p'tite crème, c'est du bien être à l'état pur et tu penses à toi. Encore faut-il se limiter pour ne pas tomber dans l'autre extrême! Pourquoi en est-il toujours ainsi pour les femmes? 😉

    Il ne faut pas t'oublier chère Marie! Essaie ça, à chaque jour, réserve-toi des moments JUSTE À TOI et pour TON PLAISIR! Pas besoin d'une heure complète dieu sait combien c'est difficile à trouver, juste quelques minutes suffisent… tu en sortiras revigorée et reposée!

    Bonne journée à toi aussi! Un jour à la fois, un pas à la fois 😉

    Carina

    • MARIE

      Je pense que c'est ma résolution de tous les jours que d'essayer de ne pas m'oublier mais ce n'est pas toujours évident malheureusement ! Hélas ! Les journées n'ont que 24 heures. Mais je suis contente car ça commence à déboucher du côté du CLSC. Ma mère aura une place ailleurs jeudi et d'ici là, de l'aide pour manger et sa toilette. Ça nous donnera à tous un peu de répit mais aussi, à elle. Ça l'a beaucoup encouragée d'apprendre la nouvelle hier. Alors visiblement, il y a une lumière au bout du tunnel ! Et moi, je planifie déjà des massages (et les vacances au Nouveau-Brunswick qui s'en viennent !!!)

      Une bonne journée à toi Carina et vraiment, merci de tes encouragements !

      Marie

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