À la recherche du temps (et de l’inspiration!) perdus
Depuis quelques temps, je cherche désespérément l’inspiration. Mais je me retrouve toutefois forcée de me rendre à cette évidence que l’actualité et les médias sont horriblement vides de toute lumière par les temps qui courent. Tout autant que le quotidien à certains moments de nos vies, comme j’en ai parfois le sentiment.
Entre la campagne électorale qui se tient actuellement au Québec, totalement dépourvue d’ambition, d’audace et de vision et les mauvaises nouvelles qu’on nous sert en quantité industrielle, impossible de débusquer la moindre parcelle d’inspiration.
Les derniers mois, je les ai passé à faire le va-et-vient entre le travail, la maison…et la résidence où ma mère, atteinte de Parkinson, se trouve. Des journées passées à tenter de résoudre l’insoluble, à tenter de contre-carrer les effets du temps et de la maladie (comme si je le pouvais!). À tenter de trouver avec les divers intervenants des pistes de solution de nature à me permettre ce qu’on pourrait considérer comme un caprice de nos jours: reprendre mon souffle.
Mais aussi ?
À jongler avec mes horaires comme avec un casse-tête dans lequel on s’évertue à trouver une place pour ce dernier morceau qui ne semble, comme s’il voulait me narguer, n’entrer dans aucune case. Tout cela à l’image d’un combat perdu d’avance…
Et par-dessus tout, ce sentiment de faire cavalier seul (est-ce que ça se met au féminin cette affaire-là?) Parce que personne d’autre que soi, dans cette fratrie que l’on a pourtant, ne semble se sentir concerné…
Et c’est ainsi que mes vacances, je les ai passées, soumise aux tremblements de ma mère. Mais aussi, à m’obstiner avec ces intervenants d’un système cruel qui ne se soucie pas de laisser les vieux mijoter dans leur urine pendant des heures ou de sauter le «bain hebdomadaire» sous prétexte que «Que voulez-vous ma bonne dame! Vous savez, c’est la faute des coupures! Nous, on ne peut pas outrepasser les protocoles établis»…
Alors inutile je pense de préciser que le temps et sa gestion sont devenus au fil des semaines dans ma vie un véritable combat. Et que la simple envie d’en dégager une parcelle pour parvenir à écrire, c’est à peu près devenu l’équivalent de la quête du Saint-Graäl! Une quête qui a entraîné avec elle, comme dans un effet domino, une autre des sept plaies d’Égypte pour quiconque aime écrire (la huitième et on nous l’aura cachée!): l’inspiration qui se fait de plus en plus rare.
Car c’est connu n’est-ce pas ? La créativité, un peu comme la femme de votre vie Monsieur, si on la néglige, elle finit par aller se faire voir ailleurs. Laissant derrière elle, vous et votre quotidien devenu soudainement trop beige et terne pour elle…
Alors, parce que je ne me résous pas à m’avouer vaincue, je me dis qu’en venant écrire ici, je remettrai le mouvement en marche. Que les mots, seuls chacun de leur côté, se mettront de nouveau à chanter et chahuter. Et pourquoi pas, à me réveiller la nuit?
Comme des enfants incapables d’attendre leur tour.
Trop heureux d’exister. Trop contents de s’éclater.