À la vie comme à la guerre ou les mystérieux chemins du hasard
Il est assez fascinant de constater à quel point parfois nos vies – ou la façon dont les choses se présentent à nous – ça relève presque tu hasard jusqu’à un certain point…
Un enchaînement d’événements qui au premier regard ne semblent avoir aucun lien entre eux. Mais qui en regardant en arrière, un peu comme nous le ferions dans le rétroviseur, s’avèrent parfois synonyme d’engrenage infernal.
Ce weekend, l’homme de la maison et moi avons enfin reçue cette nouvelle que nous attendions depuis si longtemps et à laquelle nous n’osions presque même plus rêver… Une offre d’achat présentée par des acheteurs, autant sinon plus motivés que nous l’étions nous-même il y a presque deux ans, déterminés à acquérir ce duplex que nous avions nous-même acquis, convaincus qu’il constituerait pour nous le début d’une belle aventure de propriétaire d’immeuble locatif…
Une aventure qui pour nous, je suis forcée de le constater aujourd’hui, a semblé avoir beaucoup plus a voir avec certains chemins de croix… qu’avec l’expérience dont nous avions naïvement rêvé. Un endroit dont nous aurions pu convertir le sous-sol en appartement pour ma mère. Un lieu qui nous aurait permis d’être chez-nous en ville comme nous l’avions été en banlieue… Et qui à la limite, aurait pu s’avérer – avantage non négligeable – un bel investissement pour nos vieux jours.
Tout cela au lieu de…
…cet infernal bombardements de locataires bruyants presque en continuel défaut du paiement de leur loyer. De cette débandade de travaux urgents à réaliser sur un immeuble qui demandait visiblement trop d’amour pour ce que nous pouvions lui offrir ! Un peu comme un dépendant affectif qui ne vous laissera en paix que le jour ou vous serez complètement anéantis sous le déversement de ses demandes aussi insatiables que le plus inépuisable des puits sans fond! Et je ne parle même pas ici de la visites de nombreux huissiers à s’être présentés chez-nous à la recherche des anciens propriétaires…
Eux-aussi amateurs de défauts de paiements…
Tout cela avec comme trame de fond l’entrée de ma mère en résidence… Un événement devenu inévitable, les besoins de ma mère – comme il m’a semblé à certains moments – devenant trop criants face à un ennemi, le Parkinson, déterminé à lui donner à elle des airs de village assiégé par des rebelles…
C’est clairement une évidence que comme dans les romans, les choses se passent bien rarement dans nos vies comme nous les avions initialement prévues n’est-ce pas ? Une maxime dont j’aurais probablement du me souvenir alors, avant de plonger tête première dans ce qui est devenu presque un cauchemar au fil des mois !
Bref ! Devant cette offre reçue hier, et cela malgré le fait que nous aurons perdu quelques plumes dans l’aventure, je n’ai pu retenir un soupir de soulagement en réalisant que nous pouvions désormais envisager de nouveau un avenir. Un futur dans lequel nous n’aurons pas l’impression d’avoir les pieds pris dans le ciment !
Et dans lequel surtout, nous n’aurons plus l’impression de nous être trompés de route, un peu comme Alice dans un pays moins merveilleux qu’il n’y paraissait au premier regard…
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Il est assez fascinant de constater à quel point parfois nos vies – ou la façon dont les choses se présentent à nous – ça relève presque du hasard jusqu’à un certain point…
En regardant en arrière, un peu comme j’aurais pu le faire dans mon rétroviseur sur la route, je n’ai pu faire autrement que de me dire ces derniers jours que si nous n’avions pas perdue notre fille, il y a presque sept ans de cela, nous n’aurions jamais habité ce duplex. Pour la simple raison qu’il n’y aurait pas eu suffisamment d’espace pour une famille avec deux enfants.
Et que si ma fille était effectivement née sans que nous ayons pu savoir avant sa naissance qu’elle serait lourdement handicapée, j’aurais probablement fini par quitter mon emploi de sorte que la promotion qui a, elle, menée à un changement d’horaire de travail n’aurait jamais fait partie de l’équation. Une équation qui a consisté à vendre cette maison de banlieue que nous adorions. Ou tous nos voisins étaient nos amis. Et ou l’environnement naturel qui était le nôtre me permettait à moi un équilibre que je n’ai plus retrouvé depuis.
Un peu comme une plante que l’on sort de son milieu et qui finit par s’étioler….
Au final, rien de plus qu’un banal enchaînement d’événements qui au premier regard ne semblent avoir aucun lien entre eux. Mais qui en regardant en arrière, font penser à ce battement d’aile d’un papillon susceptible de provoquer rien de moins que des tempêtes!