Bonheur, bonheur, es-tu là ?
Ha le bonheur ! Que de questionnements en son nom !
Je sais que j’en ai déjà parlé mais j’y reviens car je suis tombée ces derniers jours sur le numéro du mois passé du magazine Psychologies dont le thème principal portait justement sur l’idée qu’il serait possible de « Décider d’être heureux »…Le genre de prémisse qui personnellement, me laisse toujours un peu perplexe…
Dans cet article, on se demandait notamment si le simple fait d’y croire ne suffirait pas pour être heureux… Le genre de pensée magique qui à mon avis donne à croire que si nous ne sommes pas heureux, c’est peut-être que nous n’y croyons pas suffisamment…
Est-ce donc aussi simple et moi la seule à ne pas l’avoir compris ?
J’ai pour ma part parfois l’impression que le bonheur, réside peut-être….ailleurs. Car n’est-ce pas qu’il serait facile pour les riches, les bien nantis ainsi que pour tous les favorisés du destin de décider d’être heureux ? Alors que pourtant, paradoxalement, c’est bien souvent le contraire…
Je me suis mise à penser à cela lorsque ces derniers jours, alors que je lui parlais par téléphone, j’ai senti une certaine inquiétude de la part de Karla à mon endroit… Il faut dire qu’elle a appris certains détails de mon histoire en même temps que vous et je pense qu’elle a pu avoir peur que je ne sois triste de tout ce que je découvrais, de ces choses que je lui ai aussi raconté sans toutefois me résoudre à les écrire… Et triste, je le suis d’une certaine façon ! Car qui sur cette terre aurait envie de s’identifier à autant d’horreurs ! Ces histoires que même moi je n’arrive pas à raconter ici, fut-ce de façon anonyme ! Ayant l’impression qu’en les écrivant, ce serait comme leur donner vie,…une deuxième fois.
Car il est vrai que j’ai longtemps tu les déboires de mes familles, maternelle et paternelle. Par honte ? Sans doute un peu… Mais peut-être aussi par incapacité de trouver ma place dans tous ce chaos. D’ailleurs en y repensant bien, j’ai toujours à l’esprit cette image d’une bonne sœur qui trouverait dans un vieux tiroir longtemps oublié des menottes et qui se dirait « Mais bon dieu, est-ce bien à moi tout cela ? » Et puis à la question « qu’en faire ? » ne trouverait qu’une seule réponse plausible: faire la morte et vivre comme si tout cela n’existait pas…
Ce que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui, sans doute…
Jusqu’à ce que j’en ai assez de me taire. D’être cette petite fille invisible, convaincue que si elle s’abstenait de respirer assez longtemps, tous les bruits et la fureur du monde se tairaient pour toujours. Et c’est alors que ce besoin de raconter, quoi qu’on puisse en penser, est monté en moi, prêt à m’immerger… Tel une noyée qui à sa troisième tentative de sortir de l’eau comprendrait d’un coup que si elle échoue, c’est la fin !
Et pourtant, contre toute attente, je ne me sens pas désespérée face à tout cela ! Libérée sans doute. Peut-être même pleinement satisfaite d’avoir su trouver ma route, même dans les moments ou j’avais l’impression d’errer plus qu’autre chose…
Et je me demande alors,..peut-être est-ce tout simplement cela le bonheur ! Savoir qu’on a tout ce qu’il faut en soi pour trouver son chemin. Malgré tout !!! Et d’avoir la chance de s’en rendre compte ?
