De tout, de rien… et un peu de n’importe quoi
En regardant la date à laquelle j’ai mis en ligne mon dernier billet, je me dis que décidément, le temps me glisse entre les doigts en moins de temps qu’il n’en faut pour cligner de l’œil !
Cela, lorsqu’il – Mr Big Time – ne me laisse pas carrément croire qu’il s’accélère. Littéralement !
C’est pourquoi, il m’arrive fréquemment de me dire que l’un des grands manques de nos sociétés modernes, c’est peut-être vraiment cela au fond. Ce manque de temps continuel qui me donne, à moi comme à vous j’en suis certaine, ce sentiment de plus en plus permanent de me dissoudre dans un flot continu d’obligations, de listes de «il faut» et de «je dois». Une floppée de «To Do» qui laissent bien peu de place, au final, au plaisir tout banal de quelque envie inutile qui puisse se présenter -inévitablement! – au moment le moins opportun qui soit.
Car le plaisir, la vérité c’est qu’il est bien souvent dans l’inutile, n’est-ce pas ? Dans le non-commercial et dans ce qui rapporte bien autrement qu’en espèces sonnantes. Car où serait le plaisir, sinon que dans ce sentiment d’aller à contre-courant, je vous le demande!
Comme lorsque nous étions enfant.
Aussi, moi qui ai toujours voulu croire dur comme fer que je pouvais tout mener de front, sans jamais faillir au combat, je me remets depuis quelques temps en questions. Et, alors que j’ai toujours regardé avec scepticisme celles qui choisissaient de faire appel à de l’aide extérieure pour les décharger de certaines taches un peu gobe-temps – faire le ménage de la maison par exemple, ou encore, laver les fenêtres quelques fois par année- il m’arrive de me dire que ce n’est peut-être pas plus mal finalement. Et qu’au fond, personne n’a jamais reçu de médaille à la fin de sa vie pour avoir si bien tout tenu autour d’elle (parce que oui, on parle malheureusement ici d’un dossier encore trop typiquement féminin!).
Du genre? «Ci-gît celle qui fit si bien son ménage, couru tellement à gauche et à droite, qu’elle en mourut au bout de son souffle, complètement épuisée».
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Cet été, je suis tombée sur un article qui faisait état d’une étude qui avait été réalisée conjointement par l’Université de la Colombie-Britannique et la Harvard Business School. Une étude qui visait justement à se pencher sur cette fameuse question de savoir si le fait de s’affranchir de certaines tâches jugées moins intéressantes – tondre le gazon, laver les fenêtres, cuisiner à la limite – était plus susceptible de nous rendre plus heureux que l’acquisition de biens matériels en tant que tels. Et cela, même si bien souvent, on hésite un peu à débourser un certain montant d’argent pour faire faire par quelqu’un d’autre une tâche qu’au fond, on pourrait très bien faire soi-même.
Étonnamment – ou pas? – l’étude qui s’est penchée sur les habitudes de plus de 6,000 personnes aux revenus et professions les plus variés a révélé au final que les personnes qui dépensaient des sous pour s’offrir un peu de temps libre avaient en général tendance à se dire plus heureuses et plus positives dans leur vie en général. Et qu’en bref, le proverbe qui dit que l’argent pouvait faire le bonheur, au moins en partie, n’avait peut-être pas tout faux.
Le plus étonnant, comme en fait mention cette étude, c’est que bien que les gens qui dépensent un certain montant d’argent pour s’acheter du temps plutôt que des biens se disaient plus heureux, il s’est avéré que seul un maigre 2% des personnes interrogées penseraient d’office s’acheter du temps dans la vie de tout les jours…
On a parlé de cette étude fort intéressante dans cet article de Slate. Mais aussi dans Le Figaro.
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Il m’arrive fréquemment de me dire, comme je l’ai dit en début de billet, que l’un des grands manques de nos sociétés modernes c’est justement le manque de temps.
Celui qui s’il était transigé à la bourse, s’envolerait assurément à prix d’or! Et cela, même si convenons-en, il est plutôt difficile d’évaluer la valeur réelle d’une expérience ou d’un moment, celui-ci fut-il volé à la folie d’un quotidien sous stéroïdes…
Mais qu’à cela ne tienne! J’ai décidé que ce midi, j’allais vivre une expérience !
Je vous en parle…demain !
Oui! Oui! Je sais! Vous voudriez savoir tout de suite ! Mais, et le plaisir de l’attente, bordel!
Mais je vous le promet! Il y a un lien !