Débordement d’imagination
Parlant de hasards, il y a des événements qui, parfois, sont tellement incroyables qu’il m’arrive de me dire que la même chose se produirait dans un film et l’on accuserait assurément le scénariste d’en mettre un peu trop ! Mais comme on dit, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Et s’il en était de même des épreuves ?
Prenez par exemple les événements actuels en Pologne ! Samedi dernier, l’avion présidentiel s’est écrasé à Smolensk, dans l’ouest de la Russie, alors qu’il transportait le président de la Pologne, Lech Kaczynski, sa femme Maria, mais aussi, une quinzaine de députés, des sénateurs, deux leaders de l’opposition, dont un candidat à la présidence, quelques sous-ministres et le président de la Banque centrale de Pologne. Sans compter le commandement de l’armée polonaise, tuant pas moins de neuf généraux, dont le chef de l’état-major, celui de l’armée terrestre et celui de l’armée de l’air.
Ouf ! Reste-t-il quelqu’un pour gouverner, aurait-on envie de demander !
Tous ces dignitaires se rendaient en fait à Katyn dans la région de Smolensk, pour y souligner le 70e anniversaire de l’assassinat de 22 000 officiers de l’armée polonaise, exécutés en avril 1940 sur ordre de Joseph Staline.
C’est un peu comme si l’endroit eut été maudit, que les seuls moments ou le monde entier en entendrait parler ce serait pour parler d’une tragédie !
L’événement me paraît tellement exceptionnel que j’ai envie de partager ici avec vous cet article tiré du Journal La Presse qui y raconte l’histoire d’un polonais, habitant maintenant à Oakville en Ontario et dont le père fut justement tué à Katyn (comme quoi, toutes les familles ont leurs histoires !) :
Mais que disent les polonais de ces événements ?
Alors qu’on pourrait les penser totalement atterrés par le caractère cruellement ironique de l’Histoire – celle avec un grand « H » – les polonais voient plutôt dans cet événement qui dépasse l’imagination un grand moment, hautement symbolique. Parce que pour la première fois, la télévision russe a diffusé en heure de grande écoute, le film Katyn du réalisateur polonais Andrzej Wajda – dont le propre père fit partie des officiers polonais assassinés… Parce que pour la première fois, le monde entier saura ce qui est arrivé à Katyn en 1940… Parce que pour la première fois, les russes ont demandé pardon aux polonais pour Katyn…
Un peu comme pour confirmer l’adage qui veut qu’à quelque chose, malheur soit bon..en autant, bien sur, qu’on puisse chausser les bonnes lunettes, celles nous permettant de voir des fleurs là ou d’autres ne verraient que des champs en ruine…
Et c’est là ce que je vous souhaite aujourd’hui !