Deux poids deux mesures avant de tomber dans le vide
En 2014, très clairement nous aurons beaucoup parlé de sexisme! Surtout à travers cette avalanche de dénonciations de femmes victimes de viols qui enfin, ont décidé de ne plus se soumettre à la loi du silence. Ici au Québec. Mais ailleurs aussi. Et cela, à tous les niveaux de la société: les gouvernements, le milieu de la télé (l’affaire Gomeschi ici par exemple), les universités,…
Aucun secteur ne semblant être exempt de ce phénomène.
Mais ce dont on ne parlera jamais assez à mon avis, c’est ce double standard qui trop souvent, fait en sorte que la société juge beaucoup plus durement une femme qu’un homme dans une même situation.
Bien qu’elle soit décédée bien longtemps avant ma naissance, mon arrière-grand-mère Lucienne dont j’ai souvent parlé dans mes billets est pour moi le parfait exemple de ce que j’avance ici. Car alors qu’il y aura bientôt cent qu’elle a abandonné ses deux enfants pour venir vivre de la prostitution à Montréal (c’était en 1928), on ne prononce toujours dans ma famille son nom que sur le bout des lèvres.
Et encore !
Alors que – j’en suis convaincue ! – un homme qui aurait fait la même chose (et il y en eu probablement des dizaines et des dizaines à le faire!), nous n’en parlerions plus depuis longtemps !
C’est pourquoi je suis si sensible je pense au phénomène lorsqu’on en donne un exemple dans les médias.
Cette semaine par exemple, je lisais que la BBC avait récemment annoncé avoir reçu quelques 400 plaintes de téléspectateurs outrés suite au passage à l’émission The One Show de la chanteuse du groupe R.I.P., Rita Ora venue faire la promotion de la prochaine saison de The Voice U.K. dans laquelle elle doit justement participer cet hiver.
La raison de l’indignation du public ?
Un décolleté jugé trop plongeant ! Ou plus précisément, une veste smoking blanche sans rien en-dessous…
Suite à cette avalanche de plaintes reçues par la chaîne, les producteurs de l’émission ont ainsi émis leurs plus plates excuses au public par l’entremise d’un porte-parole qui s’est ainsi expliqué: «Nous présentons nos excuses aux personnes offensées… Si nous avions été consultés, nous aurions exigé qu’elle porte une tenue plus appropriée pour 19h00.»
Là ou la situation m’apparaît aberrante c’est que peu importe ou dans le monde, jamais les animateurs ne sont autant critiqués pour leur tenue que ne le sont les femmes!
Pour s’en convaincre, il suffit de mettre en parallèle cette autre nouvelle sur laquelle je suis tombée au cours de l’automne dernier et dans laquelle on racontait qu’un présentateur télé australien avait eu l’idée de tester la chose. Ainsi, Karl Stefanovic, animateur de l’émission Today Morning a-il choisi de porter tous les jours pendant un an le même costume… Cela sans que la chose ne suscite la M-O-I-N-D-R-E réaction de la part du public.
Selon lui, en raison du sexisme ambiant, une animatrice n’aurait jamais pu imaginer faire la même chose sans devenir la cible, sur Twitter par exemple, de commentaires acerbes.
Et il l’a lui même admis: lui est jugé pour son travail alors que ses collègues féminines sont jugées beaucoup plus sévèrement sur ce qu’elles font, disent ou portent!
«Tout le monde s’en tape que je porte le même vêtement pendant un an. En revanche, quant les femmes portent la mauvaise couleur, elles se font rappeler à l’ordre. Elles disent une chose de travers et aussitôt, il y a des milliers de tweets contre elles» (MétroNews)
Je vous invite à lire l’article au complet qui est vraiment fascinant !
Un phénomène dont on ne parle pas assez à mon avis !
*****
Je l’avoue ! C’est difficile de trouver un sujet de billet ces jours-ci ! Les événements s’étant déroulés à Paris dans les bureaux de Charlie Hebdo ces derniers jours étant tellement gros !
Au point de rabaisser au niveau de futilité tout le reste…
Quant on ne trouve pas les mots, peut-être parfois ne reste-t-il que le silence?
Source photo: Photo-Libre