D’hier à aujourd’hui comme sur deux planètes
Je ne sais pas si c’est moi qui vieilli mais il me semble que depuis des mois, il n’y en a que pour les drames et cela, partout sur la planète.
Les événements des derniers jours à Paris, par exemple, pour lesquels nous ne parviendront peut-être jamais à trouver un sens. La guerre en Ukraine qui n’en finit plus de finir. Un, puis deux avions qui s’écrasent en pleine mer d’Asie, à des mois d’intervalle. L’Ébola qui ravage l’Afrique. L’État islamique qui partout, tente de faire sa loi.
Et j’en oublie très certainement tant ces événements d’une violence inouïe sont partout, s’enchaînant à un rythme qui nous parvient en boucle, 24 heures sur 24…
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Je pense à tout cela alors que ce matin, alors qu’il se brossait les dents, mon fils m’a soudainement demandé comment elle s’appelait ma mamie à moi. Cette Jeanne dont je vous ai si souvent parlé ici dans mes billets, mais que lui n’a jamais connue puisqu’elle est décédée en 2003, bien avant sa naissance.
Puis, il m’a demandé comment il s’appelait mon papi…
Mon fils s’est littéralement esclaffé en entendant que son arrière-grand-père s’était appelé en son temps du plus invraisemblable des prénoms: Elphège. Un prénom qui parfois, devenait « Ti-piège » pour les voisins habitués de le voir amonceler sa terre de pièges à ours dans lesquels les intrus étaient bien prévenus de ne pas mettre les pieds…
Je pense que j’aurais pu dire qu’il s’appelait ciboulette et que mon fils n’aurait pas trouvé cela plus invraisemblable !
Mais de tout cet échange, c’est lorsqu’il m’a demandé si mon grand-père à moi me permettait de jouer à l’ordi autant que je le souhaitais lorsque j’étais petite que m’est apparue dans toute sa splendeur cette différence entre nos deux mondes: le siens et le miens. Lui considérant comme immémorial son monde fait d’ordinateurs, de tablettes, d’infos en continue…. Et de toute cette violence qui aujourd’hui, semble faire partie du paysage, peu importe ou l’on se trouve sur la planète.
Par rapport à mon monde à moi qui ai connu autre chose. Un monde sans ordinateur, dans lequel les nouvelles locales nous parvenaient au compte-goutte sur le journal hebdomadaire du village.
Inutile de préciser alors que le vaste monde et son chaos, nous ne pouvions que l’imaginer! Craignant beaucoup plus cette fin du monde qui était alors la hantise de mon grand-père que toutes les guerres dont les bruits nous parvenaient un peu comme le fait d’un légende un peu exagérée…
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Je ne sais pas si c’est moi qui vieilli mais il me semble que depuis des mois, il n’y en a que pour les drames et cela, partout sur la planète.
Et je me prends soudainement à me demander comment faire, en tant que parent, pour apprendre à mon fils à ne pas considérer tout cela comme normal. Et lui transmettre cette évidence qu’un jour, il ne suffit plus de s’adapter face aux changements…
Mais plutôt de s’indigner…
Et de savoir continuer d’espérer un monde meilleur.