Doute
Depuis quelques jours, je suis aux prises avec le doute. Celui, un peu comme Don Quichotte, de me battre contre des moulins à vents…
Me demandant si je ne me mens pas à moi-même en écrivant depuis si longtemps sur mes fantômes familiaux. Espérant ainsi ne plus me sentir comme dédoublée, prise entre la Marie-au-nom-composé que je présente au quotidien, et celle – virtuelle – qui ici, sur un blogue, s’imagine pouvoir tout dire…
Sans conséquence !
Parce que comme me l’écrivait avec justesse une amie, quand nous fouillons dans le passé, il ne faut pas être surpris d’en voir sortir beaucoup de poussière… Et j’ajouterais peut-être, d’avoir peine à respirer par moments…
Ce matin, un peu comme un signe, j’ai reçu le billet d’une blogueuse aux écrits de laquelle je suis abonnée. Cette citation a raisonné d’une façon bien particulière pour moi…
«Lorsqu’on veut renoncer à quelque chose, on se lie pour toujours à cette chose. Lorsqu’on lutte contre quelque chose, on lui reste attaché pour toujours. Tant que nous luttons contre une chose, nous lui donnons plein pouvoir sur nous-mêmes, autant de pouvoir que celui qu’on utilise pour lutter contre elle.
Le seul moyen de s’en défaire n’est pas d’y renoncer, mais de voir clairement cette chose. Si vous arrivez à connaître sa valeur réelle, vous ne devrez pas y renoncer; elle se détachera tout simplement d’elle-même.»
(– Anthony de Mello, Quand la conscience s’éveille )
Peut-être n’y a-t-il aucune autre alternative que de continuer d’écrire. Et de me surtout pas cesser de débusquer tout ce qu’on a voulu cacher. Même si cela doit déplaire à certains. Même, surtout, si cela doit faire tanguer les fondations faites de certitudes que d’autres avaient cru immuables jusque là…
Avec pour seul souhait que vienne ce jour ou enfin, je ne craindrai plus de trouver des « petits minous de poussière » sous mon lit !
4 commentaires
Marjo
Bonjour Marie,
Je sens de la tristesse et de l’inquiétude dans tes derniers billets – ceux concernant l’écriture de ton histoire familiale.
La température maussade que nous connaissons n’aide pas à nous remonter le moral lorsque ce dernier est bas. Mais nous avons tous de petits rayons dans notre coeur pour nous réchauffer l’âme.
Il ne faut pas que tu te tourmentes pour ce que les autres – de la famille – penseront de ton livre. Il faut parfois passer le balai sous le lit afin d’y enlever tous ces petits « minous » qui se ramassent en boule. Nous sommes allergiques à ces « minous » mais lorsque tu auras bien fait le ménage, tu vas mieux respirer. Je te l’assure gentille Marie.
Continues – et fais des pauses si besoin -, mais n’abandonnes pas par peur de déplaire à certains. Tu veux écrire ce livre depuis si longtemps, vas au bout de ton rêve.
Bonne journée à toi !
Tendresse,
Marjo xx
Marie
Bonjour Marjo !
C’est vrai que le temps gris y est sans doute pour beaucoup ! Il n’y a pas que nos pelouses qui finiront par être vertes n’est-ce pas 🙂
Clairement, je réalise que plus le temps passe, et plus je ressens ce sentiment d’être comme dédoublée. Parce que dans ma vie de tous les jours, je suis plus du genre à me conformer, à ne pas vouloir déplacer trop d’air… Alors qu’ici, depuis 4 ans, je ne me suis pas trop souciée des susceptibilités… Souvent j’ai eu envie de partager cela (mes écrits, mes découvertes, etc) avec mes proches, la famille plus éloignée peut-être même, mais chaque fois, cette crainte d’être jugée, d’une certaine façon, m’a retenue.
Même si je suis consciente que c’est un peu ridicule, que je ne suis tout de même pas Ben Laden déguisée en « bonne femme », j’ai comme un peu peur de « déranger ». La ligne est parfois bien mince entre le fait de dépasser ses propres limites. Et bousculer celles des autres!
Bref, la vérité c’est qu’en choisissant sa propre voix, on se retrouve parfois confronté au fait de ne pas avoir de modèle… C’est parfois un peu déroutant !
Une belle journée à toi (malgré la grisaille !)
Marie xx
Étoile
Bonjour Marie, Quand tu écris « je ne suis quand même pas Ben Laden déguisé en femme ». Je me reconnais là dedans. C’est ainsi que je me sentais quand j’écrivais. La grande peur de déplaire à la famille. La peur des jugements. On se met nos propres limites parfois. Moi aussi j’en ai des ti minous sous le lis je balais et parfois ils y en a d’autres et je recommence à les enlever. C’est certain que si on joue dans les souvenirs familiaux ça vient brasser des choses mais chaque personnes a à vivre avec ses propres sentiments peu importe la situation. J’ai écorché des membres de ma famille en écrivant, car pour moi c’était vital décrire. Je te souhaite d’avoir cette belle liberté dans tes écrits. Parfois quand on écrit on doit enlever des pierres sur notre route. On fait nous même notre chemin et quand on a terminé nos écritures on regarde en arrière et la joie est tellement immense qu’on y croit pas. Même quand je n’écris pas ,laisse moi te dire que parfois je bouscule les autres ans le vouloir c’est la vie quoi.
à bientôt
Marie
Bonjour Étoile ! C’est vrai qu’écrire, ça brasse beaucoup de choses: les émotions comme la poussière. Mais un bon ménage, ça fait tellement de bien n’est-ce pas ? 😉
Marie xx