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Du sable entre les doigts

Une quantité assez incroyable d’entre nous passera à travers sa vie sans se poser trop de questions. Ni même ressentir quelque besoin de trouver un sens quelconque à tout ce bruit et cette fureur inaugurés avec notre premier cri au moment de la naissance et qui meurent avec nous lors de notre dernier soupir….
Je dois avouer qu’il m’arrive parfois de presque les envier ces gens-là !

Mais il suffit qu’un événement se produise dans notre vie et soudain, on ne peut plus vivre sans cette conscience de notre finitude. Cette certitude qu’un « demain » indéfini, nous n’y seront plus…

C’est pourquoi j’ai comme la conviction qu’il y a quelque chose de presque mystérieux dans nos vies et dont nous ne sommes pas nécessairement toujours conscients…

Regardez le neuropsychiatre David Servan-Schreiber par exemple. Décédé dimanche dernier d’un cancer du cerveau qu’il combattait pourtant depuis de nombreuses années et d’une grave rechute en 2010, il s’était fait connaître pour la publication de plusieurs livres qui parlaient justement des moyens de combattre le cancer. 

Et éventuellement, d’en guérir…. 

Il avait publié en juin son dernier livre «On peut se dire au revoir plusieurs fois», ouvrage poignant dans lequel il parlait des difficultés qu’il vivait. Il disait alors «Il n’y a pas de cure miracle contre le cancer, pas de réussite à 100%. On peut mettre tous les atouts dans son jeu, mais le jeu n’est jamais gagné d’avance. Je suis heureux, confiait-il, d’avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché, à savoir la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même».

Comment peut-on réagir lorsqu’on a la conscience aiguë de sa propre mort ? Ou de son statut de « mortel » ? Quel sens choisirait-on de donner à nos vies si nous avions la chance de connaître le moment et l’heure de notre dernier souffle bien avant d’être au pied du mur ? 

C’est un peu ce genre de question existentielle que Servan-Schreiber se pose (ou qu’il suscite en nous !) dans ce dernier livre qui se veut en quelque sorte un testament dans lequel il se demande « Si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d’Anticancer ?» 

Un livre très touchant dans lequel je suis actuellement plongée. Parce que l’homme me semble avoir vécu selon ses convictions bien que la quête ait pu lui sembler vaine à la toute fin… 

Mais peut-être est-ce la vie qui est ainsi… Et si nous avions des choses a accomplir dans nos courtes vies mais que nous n’étions pas habilités à juger de leur valeur ?

On parle de l’homme et de son livre ici. Puis ici.

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