
Écrire pour se conjuguer au Je

Pourquoi écrire?
Cette sempiternelle question, combien de fois me la suis-je posée ?
Avant de laisser surgir ces mille et une réponses qui vont bien au-delà des friables «pour être lu», «s’exorciser», «raconter des histoires».
Ou pour la simple, mais surtout évanescente, reconnaissance…
Pourquoi alors ?
Pour enfin me conjuguer au «Je» au lieu de cette invisible «Elle» perdue au milieu de la foule.
Pour défendre la solitude dans laquelle je me trouve.
Pour avoir ce sentiment d’exister, ne serait-ce qu’un court instant…
Avant que le cour du temps n’emporte tout.
Je crois qu’on apprend pas à écrire.
L’écriture, peut-être s’y jette-t’on tout simplement un jour, sous l’impulsion d’un banal besoin presque physique. Celui de respirer enfin.
Un geste de survie en bref.
Mais aussi, un espace à gagner sur le rationnel, un lieu de retrouvailles avec son histoire, avec sa part d’humanité.
Mais peut-être aussi, pour avoir le sentiment un bref instant d’avoir prise sur un réel qui nous échappe sans cesse…
Et dont les fragments, tels des grains de sable, nous échapperont peut-être longtemps encore…

