Perdue dans mes pensées,  réflexion

En cours de route, trouver son chemin

Crédit: IStock

J’ai toujours pensé que nos choix de lecture étaient un peu comme une route sur laquelle nous nous engagions. Peut-être, en quelques sortes, ce reflet de nos questionnements intérieurs…

Car bien sur, ce livre X qui m’a fait vibrer aura tout aussi bien pu ennuyer royalement tel autre lecteur n’est-ce pas ?

Et vice-et-versa !

Et puis, je me dis… Comment expliquer autrement que comme un route ce processus qui nous emmène d’un livre à l’autre ? Un peu comme sur la trace des cailloux laissés par le Petit Poucet derrière lui afin de tracer le chemin.

Je repense à cette analogie qui m’était venue à l’esprit il y a longtemps car ces jours derniers, comme par un étrange phénomène de synchronicité, je suis tombée sur deux ou trois articles, ainsi que sur quelques émissions de télé, qui semblaient tous avoir en commun de parler de la vie. Du sens à lui donner. De ce qui fait une vie réussie. Et ce que nous en ferions de cette vie si nous avions seulement la plus petite idée d’à quel point notre temps pouvait être compté…

Par exemple ?

La Presse qui cette semaine, à l’occasion de la Saint-Valentin, proposait une série d’articles sur l’amour à notre époque. Et plus particulièrement cet article publié en début de semaine dans lequel une femme, mère de quatre enfants, écrivait une lettre à son conjoint emporté par un cancer… Avec qui à la fin, elle avait pu réaliser combien dans (ou avec) la maladie, tout  – surtout les choses les plus banales ! –  devenait tout à coup important… Un texte vraiment touchant !

Et puis, en allant récupérer mon courrier, un soir cette semaine,  j’ai pu constater que dans son dernier numéro, le magazine Châtelaine auquel je suis par ailleurs abonnée, traite ce mois ci de la question de savoir ce que cela signifie exactement de réussir sa vie. Et d’être heureux.

Question à un million qui avouons-le, fait largement vivre quantité de publicitaires et de libraires !

Mais être heureux qu’est-ce que c’est finalement ? L’absence de malheur ? Un divan blanc et une maison immaculée ? Le dernier I-Pad ? Le fait d’obtenir tout ce que l’on a pu désirer ? Ou bien cette constatation que malgré le fait que notre vie ne soit pas nécessairement ce que nous avions imaginé qu’elle serait, nous avions toujours eu en nous – sans le savoir – cette capacité de faire face.

Et de trouver notre voie malgré les chemins de terre battue… La traversée de certains déserts. Et quelques détours dont nous nous serions aisément passé.

En ce qui me concerne, je me revois à vingts ans, au moment ou j’ai quitté mon premier petit ami. J’étais alors convaincue qu’à vingts cinq ans, je serais mariée, que j’aurais des enfants, que j’aurais terminé mes études depuis longtemps et que j’aurais une carrière.

Ne manquait que la maison, le chien et tout le tralala pour avoir un portrait digne des plus beaux scénarios !

Bien sur, les choses ne se sont pas nécessairement déroulées telles que je les avais prévues… Même si dans les grandes lignes, me marier et avoir des enfants par exemple, mon aujourd’hui ressemble pas mal à ce que j’avais pu imaginer, à l’époque, que mon futur serait !

Aujourd’hui, je me dis que le bonheur, c’est peut-être cela finalement. Tout simplement d’accepter d’être conduits par la vie là ou nous n’aurions jamais imaginé aller. De cesser de chercher à avoir. Et s’acharner à être. Cesser de vouloir. Et faire un peu plus souvent. Voir les épreuves comme des occasions de chercher plus loin, et risquer d’y trouver mieux encore que le bonheur.

Notre vérité.

Ce qui, on ne peut en douter, peut largement occuper une vie entière !

6 commentaires

  • Marjo

    Bonjour Marie,
    Ton beau texte m’a donné à réfléchir sur le sens d’être heureux. Lorsque nous sommes heureux, nous ne nous posons pas toujours la question à savoir si nous le sommes.. C’est lorsque le bonheur nous délaisse qu’on se met à penser « aux temps heureux » comme le dit la chanson.

    Je crois qu’être heureux c’est plusieurs petits bonheurs à la fois : la naissance d’un enfant, un repas en tête-à-tête avec son amoureux, un livre qui nous fait vibrer de bonheur parce qu’on s’identifie à un personnage.

    Il y a aussi des moments heureux qui sont tristes. J’ai et j’aurai toujours en tête la dernière journée de mon mari. Moi, aussi – comme le texte de cette femme qui a perdu son mari d’un cancer et qui le trouvait beau – je trouvais mon homme beau. Je me suis couchée près de lui dans son lit d’hôpital et je lui parlais ne sachant pas très bien s’il m’entendait à cause d’un peu de morphine qu’on lui avait donnée la dernière journée pour soulager ses douleurs.

    À un certain moment, après lui avoir dit qu’il serait toujours dans mon coeur et que je l’aimais, il a penché sa tête sur mon épaule. J’ai su qu’il entendait ce que je lui disais et ce fut l’un des moments les plus heureux de ma vie malgré le fait qu’il était à la fin de son séjour ici-bas. Alors, je crois que l’on peut être heureux et vivre un chagrin incommensurable en même temps.

    Ne dit-on pas que le bonheur est comme le civisme – fait de plusieurs petites choses ?

    Bonne journée à toi et sois heureuse le plus possible. Nous le méritons tous, n’est-ce pas ?

    Marjo

    • Marie

      Bonjour Marjo ! Je l’avoue, j’ai pensé à toi en lisant ce texte de La presse… C’est tellement vrai que le bonheur – et les moments heureux ! – c’est bien loin de l’image du bonheur que nous vendent les magazines à outrance ! Car ce qui compte vraiment au bout du compte, c’est peut-être bien plus les moments de complicité avec nos proches, de dépassement dans les épreuves ou bien les surprises que nous réserve la vie (des petites choses finalement), que tout ce que les publicitaires imaginent devoir nous vendre comme image du bonheur. Et comme toi, je pense que certains moments tristes, que nous n’aurions jamais au grand jamais accepté de vivre si nous avions eu le choix, se révèlent au final de beaux moments de nos vies. Ça semble paradoxal mais pourtant… Je me souviendrai toujours de ce jour ou je me suis rendue à l’hôpital pour accoucher de ma petite fille qui, je le savais, ne serait pas vivante ! Et que j’ai néanmoins tenue dans mes bras. Ça semble horrible bien sur ! Mais malgré tout, je suis heureuse de ce moment qu’il m’a été donné de vivre avec elle. De la trace de ses mains et de ses pieds laissé sur du papier. Et si j’avais la possibilité de revenir en arrière et de choisir de nouveau, et bien je voudrais encore revivre cette expérience qui pourtant, a été au delà de ce que j’aurais imaginé pouvoir vivre. Parce que sa présence m’a transformée. Qu’elle m’a aidée à changer mon regard sur la vie. Parce que probablement, j’avais besoin d’elle… Même trois secondes et quart !

      Alors je comprends tellement ton sentiment d’impuissance et de vide face à ton mari, parti lui aussi ! Mais j’en suis certaine, tu n’effacerais absolument rien n’est-ce pas ?

      Passes une belle journée et prends soin de toi !!

      Marie xx

  • Le Papou

    En te lisant, j’ai fait ouch ! Pas aouch, ouch ! Le bonheur fait partie de ces questions éternelles dont chaque réponse est différente. L’évolution, l’âge venant, est importante. Au lieu de tout vouloir tout de suite, je suis passé à essaie de changer ce que tu peux changer mais évite de te battre pour ce qui es impossible à modifier. Le passé, par exemple (ou la météo 🙂 )

    Le Papou (philosophe)

    • Marie

      Bonjour Papou ! Je suis d’accord que c’est là un bien grand sujet pour lequel personne ne peut prétendre avoir LA recette ! Mais c’est vrai aussi qu’avec l’âge, nous apprenons à choisir nos combats et à laisser tomber ce qui finalement, nous semble moins digne d’y mettre de l’énergie. En ce sens, et à mes yeux, ne plus avoir vingts ans, c’est parfois un cadeau 😉

      Marie

  • Onee-Chan

    Je crois que déjà trouver son chemin et son bonheur c’est comme son nom l’indique écouter ce que nous on veut et pas tenir compte de ce qu’est le bonheur pour les autres. Ne pas avoir peur de faire ce que l’on peut et veut en faisant abstraction du regard des autres : c’est un bon début 😉
    Bisous

    • Marie

      Bonjour Onee ! Je suis d’accord avec toi qu’il est important de d’abord plonger en soi afin de voir ce que nous, nous avons envie. Je dirais que c’est presque révolutionnaire aujourd’hui alors que des prétendues recettes, il en pleut ! Mais c’est tellement plus efficace de chercher chez-soi plutôt qu’ailleurs !

      Bonne journée à toi !

      Marie xx

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