Entre toutes les mères, Ashley Audrain
J’ai sans aucun doute très peu écrit au cours de la derni`ère année. Mais une chose est certaine! C’est que j’ai beaucoup lu!
Et, «Entre toutes les mères» de l’auteure Ashley Audrain, c’est sans doute le livre le plus perturbant que j’aie lu depuis fort longtemps.
Ce que ça raconte? L’histoire d’une femme, Blythe Connor qui au moment ou elle devient enceinte, n’a qu’un souhait. Celui de ne pas reproduire ce qu’elle a elle-même vécu avec sa mère. Aussi, lorsque sa fille Violet vient au monde, elle se dit qu’elle lui donnera tout l’amour qu’elle mérite.
Mais voilà! Il faut vraiment avoir déjà eu des enfants pour savoir qu’entre l’idée fantasmée que l’on se fait de la maternité avant de la vivre, et la réalité après, il y a tout un monde. Parce que véritablement, la maternité c’est l’équivalent d’un sac à surprises. On ne sait pas plus comment elle se déroulera que quel genre de mère on sera… avant de l’être.
Et je peux le certifier, il n’y a pas de meilleur révélateur de tout cela que les nuits sans sommeil, l’inquiétude qui devient soudainement comme votre ombre et enfin, ce sentiment vite acquis qu’il n’y a pas deux enfants pareils.
Et dans ce livre, c’est justement ce que j’ai trouvé si fascinant. Avec quelle justesse l’auteure a su dépeindre les émotions contradictoires ressentie par cette mère face à un enfant qui finalement, n’est pas celui qu’elle avait imaginé. Car Violet est un bébé difficile qui ne souris jamais. Très vite, la mère se demande ce qui cloche, ce qu’elle fait mal, si le problème c’est sa fille ou bien elle qui est inadéquate. Parce que la vérité, c’est qu’en compagnie de son père, la petite est toute autre. Et d’ailleurs, rapidement le père balaie les doutes de son épouse en mettant le tout sur le dos de l’épuisement ressenti par la maternité. Bref! Blythe est seule.
Et au fil du roman, en tant que lectrice, j’ai moi aussi été balottée. Par moments je me suis dit que c’était elle le problème. À d’autres, je me suis mise à me dire que c’était la petite fille qui était particulièrement perturbée car clairement, Violet n’aime pas sa mère et elle fait en sorte de le lui faire comprendre. En un mot, on se retrouve constamment à douter de ce qu’on perçoit dans cette relation entre la mère et son enfant.
Bref! C’est un magnifiquement construit, à la façon d’un thriller. Mais surtout, très perturbant parce que ça touche précisément à cette image d’aptitude presque innée qu’on aime associer à la maternité pour les femmes.
Bref! Je ne raconte pas la fin du livre mais je vous préviens. C’est un véritable choc. Parce que Blythe vivra une seconde maternité, à des années lumières de la première.
«Je me rappelle avoir un jour réalisé l’importance qu’avait mon corps pour notre famille. Pas mon intellect, ni mes ambitions littéraires. Pas la personne que j’étais, avec mes trente-cinq ans d’expérience. Uniquement mon corps. J’étais nue devant le miroir après avoir retiré mon sweat-shirt couvert de la purée de petit pois que Sam avait crachée. Mes seins étaient flétris comme la plante verte que j’avais oubliée d’arroser dans notre cuisine. »
L’évidence c’est qu’on ne peut pas demeurer de glace devant ce roman. Car si certains ont peut être `ressenti de la colère envers cette mère qui semble si peu maternelle, moi-même me suis comme mise à avoir profondément envie de la prendre dans mes bras. Parce que non, la maternité ce n’est pas ni facile ni inné. Quoi qu’on en dise! Ça vient avec une charge énorme, d’autant plus quand on traîne avec soi le poids de son histoire familiale.
Bref! Soyez prévenus! C’est un véritable «page turner»! Et je vous assure que cette lecture vous restera en tête très longtemps!
Vous l’avez lu? Je suis curieuse de savoir ce que vous en avez pensé.