Écrire,  réflexion

Ëtre ou ne pas être ou se sentir comme un imposteur devant sa page blanche

Crédit: Photo-Libre

Qu’est-ce qui fait qu’un écrivain est un écrivain ?

Qu’est-ce qui donne à celui-ci la validation de se dire tel ?

Je l’avoue, je me pose cette question depuis des années !

Est-ce parce que celui qui écrit a cette faculté de regarder la vie et le monde qui l’entoure d’une façon presque épidermique ? Ou plutôt parce qu’il a déjà écrit un livre et que par conséquent, la société le reconnaît comme tel ?

Un médecin est un médecin parce qu’il ou elle a étudié en médecine. Un avocat un avocat parce qu’il ou elle a étudié en droit. Mais qu’est-ce qui fait qu’un écrivain peut se réclamer comme tel ?

Je me questionne beaucoup là-dessus depuis quelques temps. Parce que bien sur, j’ai deux projets de livres sur ma table et que j’ai comme le sentiment d’être paralysée par ce qui semble s’apparenter au fameux syndrome de l’imposteur…

Je vois plein de jeunes auteurs qui réussissent eux à publier leur livre, sans sembler trop se poser de question, et je me sens un peu flouée… Par moi!

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une fille d’action. Non pas par courage, par audace ou quoi que ce soit d’autre. Mais plutôt parce qu’un peu paradoxalement, en me projetant dans l’action, je pouvais passer outre mes blocages…

Ainsi, je me souviendrai toujours des funérailles de mon grand-père. Je m’étais toujours fait cette promesse que le jour ou il serait décédé, j’allais parler pour lui. Parce que je l’adorais et que pour moi, il avait fait une différence réelle dans ma vie.

Le jour des funérailles, je me souviens comme si c’était hier combien je me suis sentie perdue devant mon lutrin à l’église, regardée par tous ces yeux de parents, cousins, cousines, oncles, etc, dont certains m’apparaissaient comme de purs étrangers… Je me souviendrai toujours, je pense, combien j’ai été paralysée pendant de longues et interminables secondes sur cette première phrase que je n’arrivais tout simplement pas à prononcer.

Surtout, je n’oublie pas que ce qui a fini par mettre fin à mon supplice, c’est d’avoir tout simplement escamotée cette première phrase et de m’être jetée sur la deuxième comme sur une bouée de sauvetage… Je n’étais pas parvenue à commencer mon «discours». Mais je l’avais néanmoins continué en l’amputant tout simplement de son début…

C’est un peu ce qui se passe avec ce blogue je pense. En écrivant ici, j’arrive, pour quelques obscures raisons, à oublier que je n’y parvient pas lorsqu’il est question de mon projet de livre…

J’écris sur mon blogue comme si je faisais cela depuis mille ans…

Et pourtant, devant la page blanche de mon livre, je me sens tel un imposteur…

Alors ?

Comment sait-on que l’on est un écrivain? Et ce faisant, quand cesse-t-on d’être submergé par ce sentiment d’être un intrus dans le monde fantasmé des mots?

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