Faits divers ou Faits d’hier
Je suis une grande émotive. Ça, je pense que vous l’aviez compris !
Ainsi par exemple, en lisant mon journal le samedi matin – l’activité qui constitue pour moi l’un des premiers plaisirs du weekend alors que je prends le temps de savourer mon latté – je peux tout à fait me mettre à pleurer en lisant une nouvelle. Parce que celle-ci est triste. Parce que je ressens de l’empathie pour les personnes de l’histoire qu’on raconte. Parce que je ne peux m’empêcher de me mettre à la place des personnes concernées. Ou que l’histoire fait résonner autre chose en moi…
Mon frère et ma sœur, lorsque j’étais plus jeune, avaient cette habitude qui avait l’art de me faire grimper dans les rideaux de dire que j’étais une mère Thérésa… Commentaire qui avait l’art de me faire sentir encore plus ridicule vous l’imaginez bien !
Mon mari quant à lui a fini par s’y faire. Peut-être s’est-il dit que c’était là sans doute le moindre mal de vivre avec une cinglée !
Allez savoir !
La vérité c’est que c’est comme ça ! Tout simplement ! Je pleure en lisant le journal ! Et je dois avouer que c’est pire depuis que j’ai eu des enfants.
Et c’est ainsi que ce qui est une activité tout à fait banale pour le commun des mortels – lire son journal – devient pour moi une forme de thérapie. Parce qu’alors je me sens idiote bien sur ! Mais surtout, parce qu’en y réfléchissant bien, je tente alors de voir pourquoi cette histoire résonne tellement en moi.
Analytique la dame ! Vous n’avez pas idée !
Néanmoins, peut-être avez-vous trouvé vous aussi que je prenais plutôt émotivement toutes ces récentes histoires de procès. Mon avant-dernière chronique n’ayant en effet pas fait dans la dentelle alors que je parlais de déresponsabilisation générale…
Note ici. Je parie que vous êtes en train de vous dire « non, elle ne va pas encore nous parler de cette histoire ?? » Et bien non, soyez rassurés ! C’est juste une façon pour moi de vous emmener au même endroit que m’ont conduites mes réflexions… Je vous promets que vous comprendrez ou je veux en venir et que vous verrez le lien dans tout cela !
Bref, la vérité je pense, c’est que cette histoire du père qui a tué ses deux enfants et qu’on déclare malgré tout non-responsable de ses actes sous prétexte qu’il ne parvenait pas à s’adapter à sa nouvelle condition de divorcé, ça fait résonner en moi quelque de plus profondément ancré.
Ainsi donc, lorsque j’étais petite et que tel que je vous l’avais déjà raconté, ma mère subissait la violence de mon père (en ma présence !), la situation a dégénéré à tel point qu’un jour, mon grand-père maternel est venu nous chercher, ma mère, mon frère, ma sœur et moi et nous sommes allés vivre dans la maison «grand-paternelle». Une période bénie, jusqu’à mon entrée à l’école, alors que pendant ces quelques mois, je me suis sentie en sécurité. Parce que onze personnes dans la même maison, ça constitue pour un enfant je pense un bon « coussin » contre les idées noires ! Pendant ces quelques mois en effet, les sœurs de ma mère, dont les plus jeunes avaient tout juste sept ans de plus que moi, nous ont pris purement et simplement…comme leurs poupées. Des mamans, nous n’en avons pas manqué alors je vous assure ! Et des grandes personnes pour écouter ma mère non plus !
Sauf qu’au moment ou mon grand-père (du côté maternel) est venu nous chercher, mon autre grand-père (le père de mon père bien sur), a alors demandé à ma mère si pour de l’argent elle resterait….
Voilà donc ce qui résonne tellement en moi lorsque je vois ou que j’entends ces histoires ou l’on peut excuser l’inexcusable sous les prétextes les plus ridicules ! En repensant à « l’offre » de mon grand-père, je ne peux en effet m’empêcher de me demander « mais à combien évaluait-il nos vies ? 5 dollars ? Cent ? Mille ? »
Sans doute pas plus au début des années soixante-dix !
Et bien sur que ça me met en colère ! Parce que ce faisant, ce grand-père démontrait ainsi qu’il était prêt à cautionner l’inacceptable lui aussi… La violence de son fils et tout ce qui vient avec… Et en faire quelque chose de normal à la limite…
Après quoi, il aurait pu se targuer de nous avoir aidé peut-être ? Et il aurait même pu fermer les yeux en paix… et se faire croire qu’il n’avait rien vu ?
Alors voilà pourquoi la déresponsabilisation à tous vents me tue tellement !
Maintenant, vous savez !
Il n’y a pas de quoi fouetter un chat !
C’est juste comme ça !
3 commentaires
Jane
Je me dit que peut importe l'état d'esprit qu'on était… furieux, fou, triste, déficient, peu importe… on doit payé pour nos actes.
Charlotte
La déresponsabilisation. En même temps, de t'enlever le droit d'être responsable de ce que tu fais, ça t'enlève ton statut d'humain je trouve. Voilà.
Ton grand-père a fait ce qu'il croyait juste probablement. Il y a des gens qu'il ne faut pas tenter de comprendre, à moins de vouloir sombrer dans leur propre folie…
MARIE
@ Jane: malheureusement, tout n'est pas toujours juste dans la vie mais je crois sincèrement que nous avons tous des choses très précises à vivre pour évoluer. Il y a sans doute des raisons plus grandes que nous aux événements…Je veux croire que c'est son cas à lui aussi..
@ Charlotte: Comme tu le dis, la déresponsabilisation, ça enlève sans aucun doute notre statut d'humain mais surtout, je pense que ça nous prive de grandir. Et d'être fier de nos succès 😉
Marie