Folie furieuse
Il y a parfois, je pense, certains événements qui semblent relever du plus pur des hasards. Mais parfois aussi, d’un je-ne-sais-quoi de plus mystérieux encore, comme semblant vouloir initier un mouvement de recherche d’une vérité qui refuse de se taire plus encore...
Un exemple ? Ce livre qui est entre mes mains actuellement !
Dans les faits, il m’arrive assez régulièrement d’aller faire l’achat de livres pour ma mère. Atteinte du Parkinson, elle sort de moins en moins de la maison et pour des périodes qui ne lui permettent pas toujours de se rendre en librairie. Elle me donne alors les titres des livres qu’elle désire et c’est moi qui me charge alors de les lui trouver.
Et c’est ainsi qu’il y a quelques mois, j’ai fait l’achat d’un livre pour elle pour lequel je ne me suis pas attardée sur le moment mais qui maintenant, me semble s’être présenté sur ma route, attendant, par un phénomène que je ne saurais expliquer, le bon moment pour atterrir entre mes mains…
Dans ce livre, dont le titre en est « Textes de l’internement -Manuscrits asilaires de Saint-Jean-de-Dieu », l’auteure-chercheuse Michèle Nevert qui est également professeure au Département d’Études littéraires de l’Université du Québec à Montréal s’est donné comme mandat, avec son équipe, de fouiller les archives des patients internés de 1873 à 1950 à l’asile Saint-Jean-de-Dieu (aujourd’hui Louis H-Lafontaine à Montréal) afin d’y répertorier les productions « littéraires » de ces « oubliés du siècle ». Ce qu’elle y a découvert ? Des écrits bien sur mais aussi…des lettres que ces personnes avaient écrites à leur proches (ceux qui savaient écrire forcément !). Des lettres qui n’ont cependant jamais été envoyées à leurs destinataires et qui ont ainsi été « oubliées » dans ces vieux dossiers d’archives poussiéreuses…
Au moment ou j’ai fait l’achat de ce livre pour ma mère, j’avoue n’y avoir porté aucune attention.
Jusqu’à ce que je découvre il y a quelques semaines, ce document indiquant que mon arrière-arrière-grand-père Édouard était décédé lui aussi dans un hôpital psychiatrique à Québec, tel que je vous le racontais récemment.
Chose dont nous étions bien loin de nous douter, il va sans dire !
Comme vous le savez, j’en suis alors venue à la conclusion qu’atteint d’Épilepsie, une maladie souvent confondue avec de la folie à cette époque – ou pire encore, comme un signe de la possession diabolique ! – Édouard a ainsi tragiquement du être « oublié » lui aussi, jusqu’à sa mort, au milieu de fous furieux…et de d’autres qui probablement, ne l’étaient pas plus que lui !
Je me demande… Et si lui aussi avait laissé des lettres qu’Adeline n’aurait jamais reçues ? Et si son dossier existait toujours lui aussi ?
Je me suis donc empressée d’aller faire quelques recherches sur le site Internet de l’Hôpital Robert-Giffard (anciennement Saint-Michel-Archange de Québec, là ou est décédé Édouard en 1918) et j’y ai découvert que nous avions le droit d’obtenir les dossiers de personnes mortes et à qui nous sommes liés par le sang. Sous condition bien sur d’inclure à notre demande les copies d’extraits de naissance prouvant cette filiation.
Pouvez-vous imaginer ??? Et si Édouard avait lui aussi laissé quelque chose ?
Et surtout, si ce quelque chose n’avait pas été détruit et qu’il reposait toujours dans de vieilles archives poussiéreuses ?
3 commentaires
Jane
Oh wow!! Se serait génial!!
Anonymous
Incroyable ! comme ton histoire est intéressante et tellement bouleversante.
J'espère que tu retrouveras les documents – s'il y en a – de ton arrière-arrière grand-père Édouard.
Marie-Jo
MARIE
J'avoue que ce serait vraiment incroyable de tomber sur quelque chose après tout ce temps ! Ce livre de Michèle Nevert est incroyable et tellement passionnant en ce sens ! Il semble tomber vraiment à point dans mon projet, comme pour lui donner une direction. C'est clair que j'irai voir se de tels documents existent toujours ! À suivre…