Filiation,  Héritage familial

Héritage et filiation, prise 2

Photo: IStock
Vous vous souvenez, j’imagine ! Le mois dernier, je vous parlais de cette série d’articles du Journal Internet Suisse Le Temps qui pour la période estivale, demandait à des personnalités connues en Suisse de faire ce que nous pourrions qualifier de liste de ce qu’elles imaginaient avoir hérité de leur mère, puis de leur père. Et ce qu’enfin, elles estimaient ne devoir qu’à elles-mêmes… 
Je m’étais alors prêtée au jeu, histoire de faire un lien entre ce que je suis, moi, et ce que finalement, je ne peux faire autrement que de créditer à l’empreinte laissée sur moi par ceux qui sont venus avant… 
Un jeu, je l’avoue, beaucoup plus simple sur papier qu’en réalité, je vous l’assure !
Voilà que ce matin, je vous propose la version de Karla, une grande amie qui a accepté de se prêter au jeu… Une amie par ailleurs que certains d’entre vous connaissez déjà, étant donné qu’elle est devenue le personnage principal de certains de mes billets…

Et un jeu qu’elle non plus n’a pas trouvé si évident qu’il n’y paraît de prime abord !
Comme quoi, bien que nous passions la plus grande partie de notre vie à nous acharner à défaire ce que nos parents ont fait bien avant nous, vient un moment peut-être ou reconnaître certains héritages, c’est un peu comme des ponts nécessaires pour traverser la rivière…

KARLA 
Ce que je dois à ma mère (enseignante et employée de bureau)
  • Les bulles de folie et fous rires spontanés;
  • Ne jamais porter de jugement de valeurs sur les autres. Accepter les différences;
  • La fameuse sauce à fondue «à la diable»;
  • Guérir à peu près tout et n’importe quoi avec seulement de l’iode, de la Vaseline et du Vicks;
  • Mon premier abonnement à la bibliothèque;
  • Un germe de féministe qui n’est jamais complètement endormi et qui me rappelle de ne pas perdre les acquis chèrement gagnés;
  • Le modèle d’une femme forte, à l’avant-garde;
  • Ma façon de marcher;
  • Ma myopie;
  • Le plaisir de se retrouver en forêt ou en nature et simplement apprécier le moment…
  • Mon grand inconfort en société.
Ce que je dois à mon père (contremaître général)
  • Ma capacité à camoufler mon grand inconfort en société;
  • Le sens du devoir;
  • Une envie d’être excentrique, différente, non-conformiste et de l’afficher;
  • Accumuler des connaissances hétéroclites sur tout et n’importe quoi.  Ce qui résulte en une passion un peu compulsive (et parfois malsaine) pour les reportages télévisés;
  • La technique pour faire cuire des fèves au lard dans le sable;
  • Le côté bouillant de mon caractère;
  • Mon aptitude à gérer une équipe de travail.
Ce que je ne dois ni à ma mère ni à mon père
  • Mon indépendance (je l’ai gagnée toute seule, de haute lutte!);
  • Mon goût pour l’art et la musique;
  • Aimer chanter (ça, ça vient de mon grand-père)
  • Ma peur maladive des incendies;
  • Attacher mes raquettes à la manière des coureurs des bois même si je dois être la seule, parmi un groupe de papis octogénaires, encore capable de réaliser la chose (ça aussi c’est mon grand-père !).
Et vous, des ponts à construire ?

4 commentaires

  • Michèle

    Wow!!! Quel bel exercice et comme c'est beau! Je ne sais pas si tes parents lisent ton blogue mais c'est un très bel hommage que tu leur fais! Je vais le faire à mon tour un peu plus tard. Bravo!!!

    • MARIE

      Bonjour Michèle ! Effectivement, il s'agit d'un exercice beaucoup plus significatif qu'on pourrait l'imaginer de prime abord. Et plus difficile aussi ! Karla croyait au départ ne rien trouver à dire pour son père… Preuve peut-être que bien qu'on s'imagine ne ressembler à personne, parfois il est possible de se trouver des liens avec eux qu'on est prêts à assumer. Et qui nous font du bien au final.

      Une bonne journée à toi !

      Marie

  • Anonymous

    On pourrait ajouter aussi la catégorie ''ce que je dois à mes ami(e)s''. Dans mon cas, je dirais ''m'entraîner dans toutes sortes d'aventures saugrenues (telles que l'execice ci-dessus) qui, finalement, m'apportent plus que je ne le pensais au départ. Merci Marie !

    Karla

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