Histoire de mariage et autres serments
Hier, alors que j’étais assise dans l’avion à Londres, attendant bien sagement qu’il me ramène à la maison, mon amie Maria-Louisa épousait son Roberto ici à Montréal; les deux tourtereaux s’étant fiancés en septembre lors d’un voyage à Hawaï et s’étant découvert depuis une hâte incontrôlable d’être certifiés « conformes » ! J’ai bien sur tenté de lui dire qu’elle ne pouvait pas me faire ce coup là et se marier alors que je serais à l’autre bout du monde mais que voulez-vous, l’amour n’attend pas !
Néanmoins, il y a quelques semaines, alors que je lunchais avec elle, Maria-Louisa me confiait-elle avoir un peu peur d’affronter le mariage. « Normal ! lui ais-je répondu. Car le mariage, après quelques années, c’est horrible » ! (Imaginez ses yeux horrifiés lorsque je lui ai fait cette remarque !!! Mais comme elle me connaît bien, elle s’est tout de même un peu doutée qu’il y avait beaucoup d’humour dans mes propos et a du coup attendu la suite de ma pensée).
Car pensez-y deux minutes ! Si au début, nous nous regardons les yeux dans les yeux, après quelques années le paysage que nous regardons chacun de notre côté peut malheureusement en venir à séparer bien des couples… Mais ce que j’ai oublié de lui dire, je pense, se trouve enfouit un peu plus profond, là ou peu de gens s’attardent à regarder… Et il me semble parfois que le mariage soit un peu comme un roman. C’est pourquoi j’aurais envie d’en parler comme le feraient certains auteurs… Imaginez en effet comment pourraient en parler Romain Gary, Marc Lévy et Chesterton, l’un des plus importants écrivains anglais du début du XXe siècle, si tous trois avaient pu, attablés autour d’un café, partager une conversation sur le mariage…
Je suis certaine que Romain Gary aurait dit « tu sais, l’amour, ce dont il a le plus besoin, c’est l’imagination » Et Marc Lévy lui aurait sans doute répondu « Il faut donc que chacun invente l’autre avec toute son imagination, avec toutes ses forces, et qu’il ne cède pas un pouce de terrain à la réalité. Et là, lorsque deux imaginations se rencontrent, il n’y a rien de plus beau » Et Chesterton aurait pu conclure ainsi en disant: « Le but du mariage est précisément de se battre pour survivre à l’instant ou l’incompatibilité l’emporte »
En ce qui me concerne, je suis tentée de dire que je souhaite de tout cœur que leur mariage soit la première page d’une magnifique histoire qu’ils n’oublieront jamais d’écrire à deux…Et que lorsqu’ils penseront avoir fait le tour de leur jardin, ils aient le bonheur de découvrir que c’est là que la vraie aventure de leur vie à deux aura vraiment commencé.
Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais la décourager 😉