La Danse noire de Nancy Huston
Je ne sais pas pour vous mais personnellement, un nouveau livre de Nancy Huston, ça rime presque toujours avec bonheur !
C’est pourquoi lorsque j’ai découvert que dans la rentrée littéraire de cet automne il y en aurait un, j’ai fait ni une ni deux… Je l’ai commandé directement de France pour être certaine de ne pas avoir a attendre sa sortie ici !
Il faut dire que les thèmes abordés dans le nouveau livre de cette auteure que j’adore – « Danse noire » – étaient de ceux ayant un effet d’aimant, tellement ils me fascinent: la filiation, les histoires humaines qui un peu comme une broderie, tissent les destinées et, la façon dont notre identité nous définie.
Ici, trois personnages principaux qui, chacun à leur époque, vivent des destinées hors du commun. Le lien entre les trois ? Aucun ! Du moins, on a peine à en voir un dans un premier temps. Mais un peu comme la toile d’une araignée, ce lien ne tarde pas à se tisser lentement sous nos yeux d’une façon presque mystérieuse.
D’abord, Neil Kerrigan, un avocat irlandais et écrivain en devenir, ami des William Butler Yeats et James Joyce, forcé de s’exiler au Québec suite à son implication dans l’insurection de Pâques 1916 à Dublin. Puis, Awinita Johnson, une jeune indienne d’origines Cri qui dans les années cinquante, échoue à Montréal ou elle exerce le dur métier de prostituée. Et finalement, Milo, scénariste homosexuel renommé qui sur son lit d’ĥôpital, se meurt aux côtés de son amant, Paul Schwartz, un riche réalisateur qui le temps de ce livre, devient le narrateur alors qu’il imagine le scénario d’un film racontant le parcours de ces trois personnages finalement liés.
Voilà un peu la trame de départ de ce roman très riche qui avait tout pour me séduire. Le destin de Awinita surtout. Cette femme d’origines indiennes qui se retrouve dans le milieu de la prostitution dans les années cinquantes. Un milieu qui, il faut bien le dire, n’a cessé de me fasciner ces derniers mois alors que je suis moi-même partie sur la trace de mon arrière-grand-mère, elle aussi prostituée dans le Red Lights de l’entre-deux guerres…. La trame du roman trouvant une étrange résonance avec mon histoire familiale.
Demeurent ces questions: Quelle est la singularité d’un individu ? Qui est-on vraiment ? Comment se construit notre identité, au delà d’un nom ? Le genre de questions sur lesquelles, je le crois bien, il y a lieu de s’interroger pendant bien longtemps ! Et dont Nancy Huston a très certainement su percevoir toute la richesse dans son livre.
Et vous, vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?