La famille, ce long fleuve…pas toujours tranquille
« On a coutume de dire que notre vie entière défile devant nos yeux au moment de mourir, comme un film en accéléré. Bien sûr, cela n’est pas vrai, c’est une absurdité. À quoi bon reproduire à l’extrême fin ce que nous savons déjà, ce qui a été vécu ? De toute façon, le vrai récit de nos existences ne commence pas à la naissance, non, il faut remonter bien plus loin, prendre à contre-courant le fleuve ombilical, jusqu’à la source maternelle qui, liant les générations, nous nourrit et, avec les blessures, nous inocule le poison familial. »
– Jim Fergus, Marie Blanche
Je suis présentement plongée dans ce magnifique roman de l’auteur américain Jim Fergus, Marie Blanche, dans lequel il raconte, sous la forme d’une fresque aux ramifications insondables, son histoire familiale des plus incroyables. Partant des destins tourmentés de sa mère et de sa grand-mère avant elle, sur plus de cent ans….
Vous le savez bien ! Tout à fait le genre d’histoire à laquelle je résiste difficilement… !
La vérité c’est que je suis bien tentée de croire que j’ai un genre de « don » particulier pour repérer ces livres dans lesquels la filiation porte en elle tous les problèmes de l’humanité… Un peu comme si à travers ces récits, je m’appliquais à chercher sans fin une réponse – ou plutôt une confirmation – à cette impression de ne pas avoir fait le tour de mon jardin. Qu’il me manquait un élément ou un indice d’importance à côté duquel je passerais sans cesse et sans le voir…
Et si nous venions sur terre pour répondre à une question bien précise ? Le genre d’énigme que nous nous transmettrions de génération en génération, tant et aussi longtemps que personne n’arrive à la résoudre. En quelque sorte, une « patate chaude » dont personne ne voudrait…
Car bien sûr, vous qui me lisez depuis un moment savez que cette question de la filiation m’obsède particulièrement ! Parce que ce faisant, je trouve des réponses à mes questions. Mais surtout, du sens à ce qui autrement, n’en aurait que bien peu ! Parfois pas du tout…
Quelque part, je me demande si ce n’est pas justement ce sentiment de passer à côté de quelque chose d’important qui me bloque dans l’écriture de mon livre… qui portera – est-il besoin de le préciser ? – sur cette fameuse « question » qui doit bien m’unir à ma mère, ma grand-mère et sa mère avant elle… et à laquelle, visiblement, aucune d’elles n’a su répondre jusqu’à maintenant…
Mais peut-être tout cela résonne-t-il comme du chinois ? Même pour moi, tout cela semble parfois difficile à préciser…une chose aux formes imprécises mais que je ne peux m’empêcher de chercher…

2 commentaires
Morgane
Au contraire, au contraire, c'est assez clair pour moi. Moi aussi, le besoin de ce retour en arrière se fait sentir. et j'ai puisé dans le récit de ma filiation des réponses à des questions qui m'ont apaisée. La roue tourne, mais elle se transforme. C'est bien d'avoir conscience d'y contribuer.
MARIE
Il est fascinant de constater que ce besoin, tout le monde finit par le ressentir avec plus ou moins la même intensité, à un moment de sa vie. Un peu comme si après avoir voulu croire que l'on pouvait faire sa vie en balayant tout ce qui vient de notre famille, nous nous rendions à l'évidence qu'on a besoin de ce lien. Pour comprendre. Pour avancer. Pour éviter de faire les mêmes erreurs. À moi, cette recherche m'apporte et me nourrit d'une façon que je n'aurais même jamais imaginée il y a seulement deux ans encore… Je suis contente de partager cela car ça me permet de réaliser que je ne suis pas seule à ressentir cela. Et je ne doute pas que tu comprends tout à fait, étant toi aussi dans le même cheminement je pense 😉
Merci de ta présence ici 😉
Marie xxx