La fin de l’écriture: Vraiment ?
Avec un titre pareil, je parie que je vous ai fait peur n’est-ce pas ?
Et pourtant, je suis tombée hier sur un article fascinant du Courrier International alors que la publication fait sa une d’une série d’articles dans lesquels on se questionne sur l’avenir de l’écriture. Celle que l’on pratique à la main, à l’aide d’une plume, d’un stylo ou de n’importe quel autre crayon.
Et qui visiblement, semble en voie de disparaître, avec l’utilisation quasi-exclusive que nous faisons désormais des claviers de tous ordres…
Vous savez ? L’écriture. Cet art que l’on pratiquait avec science il n’y a pas si longtemps, avant l’arrivée des claviers d’ordinateurs. Une activité qui me rappelle du coup mes années de jeune fille alors que mon plus grand plaisir était d’étrenner une nouvelle plume, rose, bleue ou verte. Avec encre au gel, moyenne, fine ou encore O ! Merveille, ultra fine!
Alors imaginez ma surprise en lisant dans ces articles que la bonne vieille écriture cursive ne fait désormais plus partie des nouvelles normes adoptées par 45 états américains, dont la Californie, et qui doivent être mises en oeuvre d’ici 2015. Cela sous prétexte que si les enfants doivent pouvoir lire l’écriture cursive….ils n’auraient pas besoin de la pratiquer…
Heu… Je l’avoue ! Je ne suis pas certaine de bien saisir cet argumentaire !!
Bien sur, le débat s’annonce houleux ! Entre ceux qui souhaitent révolutionner le contenu scolaire pour l’adapter aux nouvelles réalités de nos sociétés modernes. Et leurs parents qui ne peuvent faire autrement que de considérer l’écriture comme étant un « bagage fondamental » pour une société qui se dit instruite.
Et j’en suis !
Mais un fait demeure: nous sommes nombreux, moi la première, à ne plus savoir écrire de façon harmonieuse à la main. Pour la simple raison que nous n’écrivons pratiquement plus à la main, autrement que pour faire ces listes qu’on oublie sur le coin d’un comptoir et qu’on a peine à déchiffrer quelques jours plus tard…
Mais qu’à cela ne tienne puisqu’en Inde par exemple, des écoles proposent désormais des cours à ceux qui ne savent plus écrire à la main. En Chine, les défenseurs des caractères chinois poussent les décideurs à renforcer l’enseignement scolaire. Et cela, même si même eux, ne prennent plus la plume de façon quotidienne. Et on peut les comprendre n’est-ce pas ? La langue chinoise comportant au bas mots quelques 3,000 caractères dits d’usage courant. Cela sur un échantillon pouvant atteindre… 60,000 idéogrammes !
Mais au delà de ces évidences, une question importante se pose à mon avis ! Comment feront nos enfants, dans un avenir par si éloigné semble-t-il, pour comprendre les écrits laissés par leurs prédécesseurs. Qui eux bien sur, n’avaient pas accès aux ordinateurs !
Ainsi, les textes originaux d’écrivains classiques, par exemple, sont-ils destinées à devenir des hiéroglyphes que l’on jugera indéchiffrables? Les potentielles lettres d’amour de nos grands-parents, oubliées dans ce vieux coffres pendant des décennies, tomberont-elles dans l’oubli ?
Personne ne le sait pour le moment j’imagine !
Mais une chose est certaine, la fin de l’écriture, ce sera à mon avis le plus grand clash générationel que nous ayons pu imaginer ! Nos enfants, futurs adultes, voyant cette trace écrite laissée par leurs ancêtres…
s’évaporer comme du sable entre les doigts.
2 commentaires
Fleur d'âme
Ça fait craindre au pire… n’y a-t-il rien de plus beau et significatif qu’un petit mot écrit à la main et offert à l’être aimé? Il faut l’entretenir, c’est tellement plus puissant qu’un texte imprimé…
Marie
Je suis bien d’accord avec toi ! En cette époque de l’essentiel qui s’écrit en 140 caractères, j’imagine que que les mots écrits à la main, ça deviendra le luxe d’une autre époque. Triste !
Marie