La magie des mots et le pouvoir de rêver
Noël, c’est un peu beaucoup la fête des enfants non ? Et même si nous avons bien souvent tendance à penser que Noël, ça rime forcément avec «cadeaux» (au pluriel, inutile de le préciser !), certaines histoires ont l’art parfois de nous ramener à l’essentiel…
Comme cette touchante histoire sur laquelle je suis tombée en lisant la version Internet du Courrier International ce matin. Une histoire vraie vécue par l’écrivain syrien Michel kilo qui l’a racontée récemment sur une chaîne télévisée de Dubaï. Dans un endroit de notre planète ou justement, l’enfant est roi.
Prisonnier dans les années quatre-vingt (parce qu’un écrivain, parfois, ça a de drôles d’idées capables de déranger pourrait-on imaginer!), un geôlier s’était pris d’intérêt pour lui, ayant entendu dire qu’il était ce qu’on pouvait qualifier d’«intellectuel».
Une nuit, dans le plus grand secret, le geôlier vint donc le voir pour lui demander une faveur. Celle de se rendre dans une cellule voisine ou se trouvait une jeune femme dont le fils de cinq ans, né en prison, était par conséquent lui aussi prisonnier… Il lui demanda donc qu’en sa qualité d’ «intellectuel», il raconte une histoire à l’enfant.
«Ne sachant que dire, mais pressé par le gardien, l’homme a commencé une de ces histoires qu’on raconte aux enfants de chez lui: «Il était une fois un oiseau…» Et l’enfant de demander: «C’est quoi, un oiseau?» « Comment voulez-vous expliquer un oiseau à celui qui n’a jamais vu d’oiseau? Comment parler d’une fleur, d’une étoile ou même de la lumière du jour à ce petit être privé de liberté dès la naissance? A quoi servent les mots quand ils ne se rattachent à aucune réalité? Ce n’était pas une faveur que le geôlier avait demandée au prisonnier. Il lui avait posé un défi. Il voulait confronter l’ «intellectuel» à sa propre impuissance en le mettant dans une situation où le langage n’a plus aucun pouvoir, même pas celui de faire rêver.» (Courrier International)
Au moment ou dans nos sociétés, nous aimons sourire à l’idée de ces cadeaux les plus affreux que nous ayons un jour reçu (Mea Culpa!), il est bon de se rappeler qu’ailleurs sur notre planète, il n’y a parfois pas de plus grand cadeau que les mots.
La capacité à les exprimer.
Mais surtout, le pouvoir de rêver.
Est-ce là le vrai sens de Noël? Peut-être bien!