La nouvelle cuisinière canadienne
Comme dimanche dernier, en ce 13e jour de mon calendrier de l’Avent, j’ai eu envie de vous proposer un livre qui soit aussi dans l’ère de mes Pages féminines d’un autre temps que j’aime tant!
Aujourd’hui, c’est donc du vieux livre «La nouvelle cuisinière canadienne» publié en 1865 que j’ai eu envie de vous parler.
Paru en 1840 pour la première fois, ce livre est considéré comme le premier livre de recettes écrit en français au Canada. Cette quatrième édition sortie en 1865 présente ainsi des plats français et anglais, certains intégrant des ingrédients locaux tels le maskinongé, la farine de maïs ainsi que le sirop d’érable. En ce qui me concerne, je trouve assez fascinant de découvrir ces anciens plats à travers des recettes à la méthodologie parfois un peu aproximative. Dans certains cas la marche à suivre est inexistante, le temps de cuisson semblant lui matière au jugement du cuisinier. C’est vous qui voyez en quelques sortes. Et pire, plus d’une trentaine d’unités de mesures (la pincée, la poignée, la cuillérée, la chopine, la pinte, la roquille, le gallon, le demi setier ou demiard, le mirésrable, la livre, le quarteron, l’once, le doigt, , le pied, le dé, etc) y figurent. Bref! Il y a de quoi perdre son latin! Mais surtout, un risque assez grand de se retrouver avec un résultat, disons-le, pour le moins aléatoire.
Mais ce que ce livre nous promet? Rien de moins que le bonheur éternel avec «Tout ce qui est nécessaire de savoir dans un ménage, tel que l’achat des diverses sortes de dentéres; les recettes les plus nouvelles et les plus simples de préparer les potages, les rotis de toutes espèces, la pâtisserie, les gelées, glaces, sirops, confitures, fruits, sauces, puddings, crèmes et charlottes; poissons, volailles, gibiers, oeufs, légumes, salades, marinades; différentes recettes pour faire diverses sortes de breuvages, liqueurs, etc,. etc. » (Quatrième édition, Revue, corrigée et considérablement augmentée, Montréal, 1865)
Et de fait, on y retrouve de véritables perles de la science ménagère que toute femme souhaitera bien sûr connaître.
«Le coup d’oeil bienveillant, l’aimable sourire de la maîtresse de maison et de sa fille sont l’heureux pronostic d’une cordiale et douce hospitalité. Savoir faire les honneurs de chez soi, c’est savoir oublier qu’on en est le maître. Regardez à deux fois avant d’inviter un convive; mais n’oubliez pas que dès que vous l’avez reçu, il est plus que votre hôte, il est votre ami.»
(Page 9)
Coup de foudre en ce qui me concerne! Pour la curiosité, pour la découverte de l’évolution de la langue française dans une société dans laquelle se côtoient anglais et francophones. Une belle leçon d’histoire à travers le quotidien bassement alimentaire.
Je vous laisse avec cette recette de biscuits à la madeleine.
Biscuits à la madeleine
Battez six œufs avec trois quarterons de sucre, trois quarterons de beurre défait en crème, ajoutez un verre à vin d’anis bien lavé, un demiarre de lait, gros comme un dé de perlasse, brassez le tout en semble, avec une livre et demie de farine; laissez lever deux heures près du feu : prenez la pâte par morceaux, roulez-la, et mettez sur une tôle dans le fourneau. Ou peut aussi les faire cuire dans le saindoux bouillant.
(page 125)
2 commentaires
Tremblay
Bonjour,
J’ai une édition original.
Sauriez vous estimer ça valeur?
Merci bcp
Marie
Bonjour! Malheureusement non! Peut être regarder sur des sites comme Ebay?