La route qui défile sous mes yeux et mes pensées qui se dispersent
Hier, en route vers le Nouveau-Brunswick, j’ai fait un arrêt à Québec pour voir l’exposition du Musée des Beaux-Arts, « Au pays de merveilles, les aventures surréalistes des femmes artistes au Mexique et aux États-Unis », portraits de Frida Kahlo, de Lee Miller et d’une quarantaine d’autres femmes artistes qui ont majoritairement élaborée leurs œuvres sur une période allant des années 30 aux années 70…
J’avoue avoir été fascinée par ces femmes qui ont ainsi su trouver leur place dans un monde qu’elles savaient fait sur mesure pour les hommes… Cherchant dans le mouvement surréaliste, crée par et pour des hommes, une voie qui leurs soit propre, qui puisse se conjuguer au féminin…
Dieu que j’aurais aimé vivre à cette époque ! Être l’une d’elles. Et chercher moi aussi un sens au monde duquel je suis issue… Bien qu’il ne fasse aucun doute que pour cette époque ou les femmes créatrices étaient vues comme des sorcières, nous n’ayons aujourd’hui, que fort peu à regretter…
Lorsque j’écris, j’ai aussi ce sentiment de toucher du bout des doigts un monde parallèle, presque secret, constitué de portes donnant les unes sur les autres et dont je serais la seule à détenir les clés…. advenant bien sur que je ne commette pas l’erreur de passer devant sans les voir…
Telle une aveugle.
Comme je voudrais avoir cette discipline d’avoir constamment à portée de main un petit carnet dans lequel je pourrais noter la moindre idée à venir tourbillonner autour de moi, tel un papillon éphémère…. Alors que trop souvent, je me retrouve plutôt à tenter de remettre de l’ordre dans ce qui m’est venu à l’esprit cinq minutes plus tôt, et qui déjà, se disperse, un peu comme le sable qui file entre les doigts…
En regardant ces femmes, je me dis que visiblement, il existe quelque chose au delà de la mort, une réalité qu’il est facile de sous estimer. Alors que nous passons nos existences à considérer de façon prétentieuse nos vies comme étant tout en elles-mêmes…
Et après moi, le déluge n’est-ce pas ?
Je n’ai jamais craint la mort… Peut-être est-ce cette conscience de mon état de finitude qui fait en sorte que je ressens si fortement ce besoin d’écrire ? Pour laisser une trace de mon passage ici. Pour que l’on sache, un peu comme sur ces longues routes bordées de rochers barbouillés de graffitis laissés par des voyageurs d’un jour, que moi aussi « J’y étais »…
Finalement, peut-être est-ce seulement la beauté de ces magnifiques paysages qui défilent sous mes yeux à la vitesse des secondes puis des heures de ma vie? Ou encore, la vision de la mer qui chaque fois que je la vois, me semble plus belle que la précédente? Ou peut-être encore, le défilement de ces maisons acadiennes toutes plus colorées les unes que les autres et qui chaque fois, me donnent envie de sortir ma caméra et de tenter d’en percer les secrets cachés derrières leurs façades parfois décrépies ?
Pour toutes ces questions, je n’ai pas de réponses bien sur. Mais peut-être suffit-il de se dire que le voyage, assurément, en valait la peine ?
2 commentaires
Luc mister no stress
Bonjour Marie,
Ton texte est très zen et en conscience de l'instant présent…
J'adore !
Merci pour ce petit voyage papillon sur les fleurs de tes pensées.
Bravo et à bientôt
Luc Mister-no-stress
MARIE
Bonjour ! Contente de votre passage ici ! En me relisant ce matin, j'ai un peu l'impression d'être partie dans tous les sens en écrivant ces quelques lignes… L'avantage d'être sur le siège, côté passager, c'est qu'on a pas nécessairement besoin d'être cohérent n'est-ce pas ? 🙂
Une bonne journée !
Marie