La vie au temps du coronavirus…Trop de temps pour penser
Jour 38
Je me questionne beaucoup ces temps-ci.
Sur la situation actuelle. Sur l’humanité qui chancelle. Sur l’aptitude de l’humain à savoir analyser une situation alors qu’il a les yeux collés sur la réalité, au point de peiner à voir plus loin que le bout de son nez…
La vérité, personne ne pourra le nier, c’est que nous nous trouvons tous, peu importe ou on se trouve sur la planète, dans une drôle de période. Une époque qui nous a plongés d’un coup dans un univers dans lequel plus aucune des règles que nous considérions comme raisonnables jusque-là ne tiennent. Désormais, le danger semble être partout dès lors qu’on sort de la maison. Et contrairement aux grandes guerres que les générations précédentes ont pu connaître, l’ennemi est aujourd’hui invisible à l’œil nu. N’empêche, on le craint comme la peste mais sous un autre nom.
Alors, en confinement parce que j’ai la chance de faire du télétravail depuis le 16 mars dernier, je ne peux m’empêcher de me questionner sur ce qui m’apparaît comme une crise réelle qui aurait dérivé dans une certaine forme de folie collective maintenant hors de contrôle.
Mais je le sais bien, l’époque n’est pas aux discours qui prônent la réflexion n’est-ce pas? Et, je suis par conséquent très consciente qu’en osant émettre la moindre objection sur toutes ces mesures de confinement et de distanciation qui s’éternisent, c’est moins le Coronavirus qui risque de me tuer. Que les roches que je risque de recevoir…
N’empêche! Vraiment, je ne peux m’empêcher de me questionner. Et, justement ce matin, je suis tombée sur un article tellement intéressant qu’il a contribué à mon impression que peut-être qu’au fond, j’ai raison de me questionner.
Dans celui-ci le journaliste explique que dans toute cette crise du coronavirus, il y a certaines vérités qu’on ne dit pas assez. Par exemple, que sur les plus de 1000 décès du coronavirus au Québec – majoritairement à Montréal, quelques 850 se sont produits dans les CHSLD (Centre d’hébergement et de soins de longue durée), ces endroits dans lesquels les aînés en fin de vie vont finir leurs jours.
Et cette donnée, à mon sens, elle parle beaucoup plus que tous les points de presse et toutes les analyses de Pierre, Jean et Jacques qui sur les médias sociaux et ailleurs dans la sphère publique, viennent nous dire qu’en restant chez-nous, « on sauve des vies ».
Parce que la vérité comme je la perçois, c’est qu’en restant chez-nous, on ne fait rien d’autre que de se cacher dans notre tanière et de regarder sans intervenir mourir ceux qui sont réellement les plus vulnérables face au virus, les personnes âgées. Une population chez qui, comme on l’explique dans l’article, la charge virale est infiniment plus grande que chez les populations plus jeunes.
Mais qu’importe n’est-ce pas?
On a seulement à entendre la plus petite allusion du Premier Ministre à l’effet que les écoles pourraient rouvrir leurs portes prochainement et c’est rien de moins que la levée de boucliers et la ruée dans les brancards! Comment peut-on imaginer ouvrir les écoles et mettre en danger la vie des gens en libérant ainsi dans la nature tous ces enfants qui « assurément » vont constituer des contaminants qui vont d’un coup tuer rien de moins que l’humanité au grand complet? Comment peut-on ainsi mettre en danger la vie des gens ?
De sorte que le Premier Ministre recule. Ou à tout le moins, qu’il fait un pas derrière pour dire que l’école sera optionnelle, que les parents pourront choisir d’y envoyer leur enfant ou pas. De sorte que l’évidence que j’entrevois c’est que ce sera un grand n’importe quoi. Quelques enfants, peut-être la moitié qui s’y rendront. Et des professeurs qui choisiront de s’y rendre. Ou pas.
Entre ça et ne prendre aucune décision quant aux écoles, à mon sens, c’est la même chose…
En lisant cet article ce matin, je n’ai pu m’empêcher de me dire que nous faisions peut-être un peu pas mal fausse-route en nous en tenant à cette unique stratégie de rester confinés chez-nous. Cela alors que la vraie guerre, comme on le voit, c’est plutôt dans les centres pour personnes âgées qu’elle se vit en ce moment même alors que les aînés y tombent au combat d’une façon assez effrayante. D’où, je l’avoue, mon malaise indéfinissable face à ce message qu’on nous répète en bouche et Ad Nauséam à l’effet qu’en restant chez-nous, les bras croisés face à un risque pour nous bien moindre, nous sauvons des vies…
Sérieux? S.V.P!
Mais je le précise! Bien loin de moi l’idée de banaliser l’impact de ce virus sur quiconque ! Et je suis cruellement consciente que mon discours pourra sembler déconnecté à vous lecteurs qui pourriez habiter l’Italie ou l’Espagne ou les victimes se comptent en milliers.
N’empêche! La réalité ici au Québec en ce moment (peut-être que je dirai autre chose un moment donné mais pour l’heure c’est ma réflexion face à notre réalité québécoise) c’est que la guerre, c’est auprès des personnes âgées qu’elle se joue. Dans des CHSLD ou les services sont déficients depuis la nuit des temps. Ça, on le sait, on nous le répète, on en est parfois même témoins lorsqu’un de nos proches doit aller y recevoir des soins de fin de vie. Des centres ou les préposés sont sous payés au regard de la tâche colossale qui repose sur eux et qui s’en vont néanmoins au « front » sans l’équipement médical le plus élémentaire. Ça, c’est la réalité crue et brutale. C’était vrai avant le Covid-19. C’est criant en cette crise.
Bref! Pour ma part, il faudra me convaincre qu’en sortant de chez-moi, je cours vraiment un réel danger. Et honnêtement, j’aurais envie de dire que cette idée de porter un masque et de céder à l’anxiété anxiogène qui a remplacé l’oxygène de la planète, ce sera mon acte de désobéissance civile.
Ce sera sans moi.
Parce que si ces héroïques préposés vont au combat pour prendre soin de nos aînés et cela, sans grand soutien, je ne craindrai pas de mettre le nez dehors. Sans bien sur oublier d’utiliser mon gros bon sens en étant rigoureuse avec les règles les plus élémentaires d’hygiène que commande hélas cette époque hors du commun.
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Parce que j’adore avoir des points de vue rigoureux et qui reposent sur des réflexions un peu plus réfléchies, j’aurais aussi envie de partager cet article du Magazine Québec Sciences qui explique qu’il faudra bien un jour désapprendre cette peur du Covid-19 que la Santé publique nous a si bien inculquée…
Parce qu’un jour, c’est inévitable, il faudra bien sortir de notre grotte. Malgré le temps gris.
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Et ici, un deuxième article, plus choquant qui laisse voir les impacts dramatiques de tout ce que je raconte plus haut… Une crise qui laisse entrevoir à quel point la guerre, on n’en a aucune idée bien à l’abri de nos maisons…