La vie comme dans un roman
Il est fascinant de constater à quel point les livres peuvent parfois être le reflet de nos vies, vous ne trouvez pas ?
Je lisais récemment un article de la journaliste Chantal Guy de La Presse qui parlait justement du plaisir coupable de découvrir le palmarès hebdomadaire des meilleures ventes de livres. Des palmarès qui selon elle, bien que pouvant représenter le cauchemar des libraires, n’en demeurent pas moins un fabuleux révélateur du lectorat actuel. Un portrait des tendances, de l’air du temps, de ce qu’on a envie de lire alors… Et cet article qui date tout de même de presque un mois, je l’avais conservé jusque là, m’étant promis de vous en reparler un de ces quatre en raison de la réflexion qu’il avait suscité en moi alors que j’ai repensé d’un coup à tous ces livres que j’ai pu lire dans ma vie… Et le moment auquel chacun d’eux est arrivé dans ma vie..
Ainsi, je me souviens que toute jeune déjà, je pouvais m’enfermer pendant des heures dans ma chambre pourvu qu’il s’y trouve des livres, ces fidèles amis toujours prêts à m’emporter ailleurs. Parmi les premiers livres a m’être tombés sous la main, les «hit» de cette époque alors que je devais avoir une dizaine d’années, je me souviens de la série des romans de Mademoiselle Sylvie. Vous vous souvenez ? Ces livres qui semblaient alors la suite logique des Martine… Ainsi, comme il y eut «Martine en bateau» ou «Martine à la mer» par exemple, il y eut « Sylvie amoureuse », « Sylvie Hôtesse de l’air », «Sylvie fait son cinéma», «Sylvie et les espagnols» et une pléthore d’autres titres…
Et puis, qui ne se souvient pas des « fabuleux » romans photos Italiens Lancio ou Charme Color, prédécesseurs des Harlequin ? Ces genres de bandes dessinées mettant en vedettes les Marina Santi, Ornella Pacelli, Simona Pellei, Susie Sudlow, Franco Gasparri ou Danilo Verde, et qui faisaient alors preque partie intégrante de l’éducation de toutes jeunes femmes et dans lesquelles il y avait toujours la blonde et la brune. Toutes deux amoureuses du même homme cela va de soi n’est-ce pas ? Décidément, on ne réinvente pas la roue ! N’en demeure pas moins qu’avec une mère d’à peine 19 ans de plus que moi et des tantes à peine sept ans plus âgées, ce sont des caisses de Lancio sur lesquelles je me suis jetée !
Plus tard, à l’adolescence, il y eut les «Angélique» d’Anne Golon et les «Marianne» de je-ne-sais-plus quel auteur. Puis à vints ans, cherchant plus consistant à me mettre sous la dent, je me suis jetée sur Simone de Beauvoir et son « Deuxième sexe» mais aussi, sur plusieurs livres de la politologue Hélène Carrère d’Encausse, chercheuse aguerrie de l’Histoire Russe et de son époque tsariste, découvrant ainsi Lénine, Staline, les Romanov avant eux…
Au hasard de mes lectures, tel mille chemins desquels il est toujours possible de choisir de suivre un sentier ou un autre, j’ai découvert en lisant Nancy Huston Romain Gary. J’ai tout lu – à un cheveu près – de ces deux auteurs, comme une boulimique ne sachant pas s’arrêter ! Eux devant la nourriture, moi devant un nouveau livre. Ou peut-être bien devant cet espoir que chacun d’eux suscitait en moi d’enfin découvrir une ou deux vérités sur la vie… Quelque chose que ces auteurs auraient découvert avant moi et qui aurait pu me faire dire «C’est ça alors !»
Mais le problème avec les livres c’est que ça ne répond pas toujours. Et qu’au contraire, ça suscite bien souvent d’autres questions ! Mais déterminée à découvrir quelques vérités, j’ai même été jusqu’à faire mon Collège en Lettres. Passant au travers «L’Odyssée» d’Homère, «L’Énéïde» de Virgile, «La Divine comédie» de Dante, «La princesse de Clèves» de Madame de Lafayette… Puis «Le rouge et le noir» de Standhal, «Le Décaméron» de Bocace.. De tous ces livres issus de l’antiquité, je n’ai retenu que peu de choses, je l’avoue… Mais je suis néanmoins contente de les avoir lus…
Des réponses ? J’en cherche toujours. Mais j’ai découvert en chemin plus important encore ! Le plaisir du voyage. Et de ne pas savoir ou je vais me retrouver ou dans quelles contrées on me fera naviguer.
Du bonheur finalement !
Et vous, quels livres vous ont marqué ?
3 commentaires
Charlotte
Marie!! C'est fou!! J'ai fait à peu près le même parcours littéraire!!!
J'ai commencé par les photos-romans de la soeur de mon grand-père, en vacances à la campagne. J'avais 8 ans. Ensuite plus tard, j'ai commencé les romans Arlequins de ma mère. Puis vers 13-14 ans, je me suis trouvé une job de gardienne et chaque semaine me voyait arriver avec mon p'tit porte-feuille, la gentille libraire chez Renaud-Bray! C'est là que j'ai découvert Kundera, Beaudelaire, Émile Zola. La mère d'une amie m'avait donné une boîte de livres; Tolkien, Hermann Hesse etc.. Mon dieu! Un paradis, cette vieille boîte poussiéreuse!! Avec le temps, d'autres se sont ajoutés. Gary, Huston aussi. Paul Auster. Il y a en a tant que j'oublie…
À l'heure où mes copines s'achetaient du linge à la mode, moi j'économisais pour m'acheter une édition géante de luxe de Émile Nelligan avec des reproductions de peintures dedans à 130$. Une fortune. Je l'ai toujours.. 😉
Notre amour des livres. Qui aime les livres connaît rarement la solitude! 🙂
MARIE
Je suis tellement d'accord avec toi !!!
Personnellement, je n'ai jamais lu Zola mais c'est un projet auquel je compte m'adonner cet été alors qu'une amie m'a prêté les 20 livres de sa saga sur les Rougon Macquart, s'évertuant à tenter de me convaincre que ma famille, c'est la version moderne des Rougon Macquart 🙂
Je ne peux donc résister à l'envie de découvrir cela 🙂
Marie
Filou
J’étais en train d’actualiser mes pages de liens sur les romans-photos, feu la revue «Lancio», notamment. Perso, j’étais plus Satanik. Mes premières lectures, hors les poches vert ou rose des prix de l’école publique, furent des ouvrages de train de ma mère. Formateur ? Pas de titre marquant, en tout cas, hors «Journal d’un femme de chambre». Depuis, je suis revenu au romans-photos, des «Livres à lire la nuit»