La vie est un roman, Guillaume Musso
Ces temps-ci, canicule estivale s’y prêtant, je tente de faire redescendre une autre courbe que celle du covid. Celle de la montagne de livres qui monte chez-moi avec plus de vigueur encore que le plus virulent des virus.
Ma dernière lecture ? Le plus récent livre de Guillaume Musso, «La vie est un roman» que j’avais très hâte de lire étant donné sa thématique particulière. Celle du romancier qui se joue de son personnage. Ou plutôt, est-ce le contraire? Car ici, c’est dans les faits un peu deux romans en un qui nous est offert. D’abord l’histoire du romancier qui écrit. Mais aussi, de son personnage qui refuse de se laisser mener par le bout de sa plume romanesque.
D’un côté donc, Flora Conway, auteure primée de nombreux romans, mère d’une petite fille, Carrie, trois ans. Lors d’une partie de cache-cache dans leur appartement new-yorkais, la fillette disparaît. Aucune explication logique à la chose mais l’enfant demeure introuvable de sorte que la mère sombre et ne parvient plus à écrire.
De l’autre côté, Romain Ozorsky, écrivain vivant pour sa part à Paris, en dépression en raison de la lutte qui l’oppose depuis trop longtemps à son ex-compagne, Almine, qui refuse de lui donner accès à leur fils. Et qui menace de s’exiler définitivement aux États-Unis.
Nous sommes ici de fait un peu comme dans un jeu de miroir, comme une mise en abysse si je peux dire. Tellement qu’on en vient à se demander qui est le personnage fictif et qui est le romancier du réel.
Et, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé cette construction un peu particulière dans laquelle je me suis sentie un peu déstabilisée au départ. Et, en filigrane surtout, le discours de l’auteur sur le métier d’écrivain.
Parce que, qu’on ne s’y trompe pas. Un peu comme dans son précédent roman que j’ai aussi lu il y a quelques semaines (La vie secrète des écrivains) on ne manque pas d’entendre dans celui-ci ce qui semble être voulu comme une réponse. Celle-ci en réaction aux frustrations de Musso qui en tant qu’écrivain, semble un peu tanné d’entendre toujours les mêmes reproches de la presse, des critiques et même de certains lecteurs qui l’accusent de faire une littérature dite «facile» et «légère». À la limite, des livres qui n’ont rien de littéraires. Ou même encore, négligeables parce que grand public. Une réaction surtout à ceux qui lui reprochent de créer un personnage de femme alors qu’en tant qu’homme, il ne devrait rien pouvoir y comprendre. Tout à fait, vous l’aurez compris, dans l’ère du temps qui veut qu’aujourd’hui, plus aucun artiste, écrivain ou autre créateur n’ait le droit, semble-t-il, de créer sur autre chose que ce qu’il vit et expérimente personnellement. Et à bas la fiction et le droit de créer si on peut le dire ainsi.
Bref! Même si à la base je ne suis pas particulièrement fan de Guillaume Musso, la vérité c’est que j’ai beaucoup aimé ses deux derniers romans (même si je parle plus précisément aujourd’hui de «La vie est un roman»). Justement pour ce discours qui en ce qui me concerne, est venu m’interpeller plus particulièrement.
Alors ? Vous l’avez lu ? Avez-vous aimé?
Si ce n’est pas le cas, je vous le recommande. Parce que bien sûr, la lecture vous révélera quelques surprises que j’ai préféré taire ici bien sûr. Histoire de ne pas brûler le plaisir.