C'est n'importe quoi,  réflexion

La vie n’est pas une série télé

Pixabay

Hier matin, en passant chercher mon café avant de me rendre au boulot, je me suis retrouvée dans une conversation un peu improbables sur les séries télé.

Vous savez ce que c’est! Ce genre de moment ou on se retrouve à discuter avec de purs étrangers en attendant son café dans une conversation momentanément commune…

Un peu à l’image de ces séries, justement, qu’on écoute en les commentant sur Twitter avec de purs inconnus lorsque l’occasion s’y prête. Tous comme soudainement unis dans une grande conversation commune dans ce salon virtuel qu’est le grand nuage…

La teneur de ce bref échange improvisé ?

Les séries qu’on écoute en cachette. Un peu comme un plaisir coupable, que, à l’image d’un bouton sur le nez, on préfère garder pour soi. Presque honteusement.

Et parenthèse ici. Pour qui me lit depuis un moment, c’est un secret de Polichinelle que de la télé, j’en écoute beaucoup. Trop sans doute! Mais à ma décharge, c’est mon boulot de sorte que c’est pour la bonne cause.

Alors qu’on me demandait ce que je visionnais ces temps-ci, je me suis mise à raconter, presque en chuchotant, que c’était bien tranquille ces jours-ci alors que j’étais à visionner des épisodes de la série policière française Candice Renoir. Vous voyez le genre ? De petites enquêtes menées par une policière qui – à l’image de notre époque – peine à mener de front carrière et vie de famille. Et qui bien sur, dans le cadre de son boulot sera emmenée à côtoyer un beau collègue sexy et accessible.

Bref ! Rien de bien transcendant. Ni même de très stimulant intellectuellement. Car il faut bien se le dire ! Des séries policières, il en pleut treize à la douzaine et je me dis parfois que c’est probablement un genre surreprésenté. Mais, j’ai alors fait une confession. Soit que bien honnêtement et entre nous, j’étais forcée d’avouer que je les aimais bien ces séries sans façons qui sentent la recette à plein nez. Avec un meurtre commis presque pour la forme en début d’épisode. Suivi d’intrigues ayant bien plus à voir avec du Harlequin qu’avec du grand art télévisuel.

Et c’est alors que je me suis fait cette réflexion que c’était un peu comme Top Modèles (Bold and the Beautiful en version originale), ce genre de série qu’on écoute sans l’avouer. Un peu sur le pilote automatique et sans se questionner. Mais, d’une façon un peu consternante, avec un plaisir néanmoins sans cesse renouvelé.

Du coup, nous nous sommes souvenus (presque en coeur!) de ces années quatre-vingt au cours desquelles c’était des séries comme Dynastie qui tenaient le haut du pavé. Vous vous souvenez ? Sinon, c’est que vous êtes sans doute trop jeunes. Ou encore, que vous n’étiez tout simplement pas encore nés.

Quoi qu’il en soit et à titre de court résumé, il suffit de se souvenir d’un feuilleton qui racontait la vie d’une famille riche et puissante, les Carrington, qui à Denver au Colorado, passaient leur journée à casser du sucre sur le dos des autres (Vous aurez noté l’euphémisme ici!). Car ça, c’est lorsqu’ils ne se plantaient pas carrément des couteaux dans le dos.

Au coeur de cette série qui aurait très bien pu être plantée dans n’importe quel environnement, un trio (quoi d’autres n’est-ce pas ?) Blake et sa deuxième épouse, Krystle Carrington. Et entre eux deux surtout, la terrifiante Alexis jouée alors par l’actrice Joan Collins. Et, il faut bien le dire, c’est justement cette dernière qui est devenue au fil du temps le personnage le plus emblématique de la série.  Égoïste, cupide et prête à tout pour arriver à ses fins, ce n’est pas pour rien qu’elle fut par ailleurs nommée septième personnage sur une liste des soixante plus grands antagonistes de tous les temps dans les séries télé par TV Guide en 2013. Parce que «spéciale», elle l’était vraiment ! Tellement détestable en fait que la production de la série recevait à l’époque plus de 1700 lettres d’insultes par semaine, toutes destinées au personnage d’Alexis.

Ce dont je me souviens d’elle c’est d’une femme toujours maquillée outrageusement, portant invariablement des épaulettes surdimensionnées. Et qui, au sortir du lit le matin comme dans un cocktail, présentait toujours un brushing en formule extra-bouffante. En plus bien sur d’un rouge à lèvre qui ne dépassait jamais malgré son évidente épaisseur que l’on aurait certainement pu – j’en suis persuadée – mesurer à l’aide d’une règle.

Et, j’en suis venue à me faire cette réflexion que ce qui était surtout très fascinant de cette série, mais également des autres du même genre, c’était toutes ces histoires sans queue ni tête qui se produisaient dans la vie des personnages. Des péripéties tellement invraisemblables qu’on ne les verrait jamais se produire dans la vraie vie. Des morts qui ne sont finalement pas mort. Des gens exagérément riches…qu’on ne voit pourtant jamais en train de travailler. Un jumeau qui apparaît comme par magie. Des enfants qui se découvrent des pères et vice-et-versa. Un magna du pétrole qui épouse son ancienne secrétaire et qui doit faire face au retour dans le décor de sa première femme avec qui il a eu quatre enfants. Des relations si exagérément conflictuelles qu’en voyant ces personnages mener de façon si déficiente leurs relations humaines, on ne peut faire autrement que de se demander sérieusement comment ils peuvent bien gérer une multinationale!

Mais bon ! C’est l’idée derrière les soaps n’est-ce pas? Il ne faut surtout pas se poser de questions!

N’empêche ! Cette réflexion m’a amenée à penser à toutes ces petites choses qui n’arrivent que dans les séries télé. Et jamais dans la vraie vie !

Et dans certains cas, on a envie de dire «Merci mon Dieu!»

Par exemple?

1 – Une héroïne qui au lever du lit le matin est toujours superbement maquillée et coiffée. À la limite, je sortirais bien moi avec des cheveux «à peine» ébouriffés comme les siens. Je cherche encore le secret;

2 – L’héroïne peut avoir succombé à toutes les dépendances (drogue, alcoolisme, etc), avoir fait de la prison, eu un mari assassiné, un autre qui s’est suicidé et surmonté un procès pour meurtre (Bree Van de Kamp dans Desperates Housewives), elle tient le coup et se présente aux réunions de parents équipée de suffisamment de Cup Cake pour nourrir les rejetons de la ville entière;

3 – La journée de travail qui se termine invariablement dans un bar, et cela, tous les soirs (Ally McBeal par exemple). Et surtout, on y fait jamais la queue pour entrer;

4 – Celui qui fait le guet, bien assis dans sa voiture. Tout juste devant la porte de sa cible qui bien sur, n’émet jamais le moindre doute ni réserve quant à cet «intrus» tout juste stationné là;

5 – Le personnage qui s’avère soudainement, après des saisons de présence à l’écran, être transexuel (comme Maya dans The Bold and the Beautiful). Parce qu’en cette époque d’inclusion à tous prix, il n’y a plus seulement les squelettes que l’on sort du placard. Mais aussi des histoires sans queue ni tête.

6 – L’omniprésence des taxis. En regardant les séries télé, on a franchement l’impression qu’une voiture de taxi nous attend à chaque coin de rue. Je viens de terminer de revoir les six saisons de Sex and the City et je ne compte plus le nombre de fois ou Carrie appelle un taxi qui visiblement, attendait déjà devant sa porte. Là sans doute ou la magie de la télé prend tout son sens;

7 – L’orgasme toujours top synchro, à répétition et surtout, fidèle au rendez-vous. Parce que dans les séries télé, il n’y a jamais de mauvaises surprises ni même de moments malaisants. Et franchement, je doute que je sois la seule à qui ça fini par donner des complexes! – «Garçon, servez-moi la même chose qu’à elle» comme le disait la célèbre Sally (jouée par Meg Ryan) de «When Harry met Sally» !

8 – Le coup de la bouteille de verre sur la tête et qui se fracasse instantanément (la bouteille, pas la tête!). Je suis peut-être trop terre à terre mais je serais tentée de miser mes billes sur une belle bosse…plutôt que sur une bouteille qui éclate. Mais je dis ça, je dis rien n’est-ce pas?

9 – Parlant séries policières, l’inspecteur de police qui demande, avant de quitter la maison de son suspect, d’utiliser sa salle de toilette…. Le mot de code parmi tous qui annonce la fameuse scène de la fouille. Sérieusement ?

Et vous ? Qu’est-ce qui vous fait toujours rire dans les séries télé ? Histoire de prolonger et le plaisir, et ce palmarès!

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