L’amour au temps de la monétisation
Parfois, je me dis que nous vivons dans un drôle de monde, vous ne trouvez pas?
Et malheureusement, je dois dire qu’alors qu’on a souvent l’impression d’avoir tout vu, il m’arrive de me dire qu’il suffit bien souvent de lire les journaux pour se convaincre que nous étions bien en deçà de la réalité.
C’est exactement ce que je me suis dit, hier en tombant sur cet article de Slate dans lequel on raconte qu’en Chine, le célibat est si mal vu aujourd’hui (et surtout, mal vécu!) que de plus en plus de chinois se résignent… à louer, purement et simplement, les services d’un partenaire pour le Nouvel An…
Inutile de dire que ce sont les gestionnaires d’une pléthore de sites internet dédié à ce «marché» qui gagnent ainsi littéralement leur croûte avec ce commerce de l'(in)humain. Ces sites proposant ainsi une liste, il va sans dire, assez impressionnante de «candidats prétendants» à louer.
Complètement fou, n’est-ce pas ?
Mais un peu étrangement, cette nouvelle dont je prends connaissance en ce moment précis ne peut faire autrement que de me troubler doublement au moment où, comme je le racontais il y a quelques jours, j’ai justement vu au cinéma le film portant sur la vie de l’écrivaine québécoise Nelly Arcan qui s’est suicidée en 2009. Et dont l’oeuvre entière a semblé devoir porter sur cette un peu pathétique réalité d’aujourd’hui. Celle qui veut que tout doive désormais être monnayable.
Le matériel comme l’humain, tous deux finissant par se confondre d’une façon un peu «malaisante» et troublante…