L’appel de l’aventure…
Bien qu’il m’apparaisse difficile de cerner ce qui a bien pu réunir un jour mes grand-parents, il reste néanmoins que l’histoire familiale de mon grand-père fut tout aussi « romanesque » que celle de Jeanne, ma grand-mère.
Ainsi, mon arrière-arrière grand-mère, Julie, (la grand-mère de mon grand-père, vous l’aurez compris !) naquit-elle près de Plessisville en 1866. Instruite (elle avait pu aller à l’école jusqu’à 14 ans !), elle refuse cependant un emploi d’institutrice pour, comme beaucoup d’autres jeunes de l’époque, aller tenter sa chance aux États-Unis. Hébergée chez une tante à Lowell, elle y trouve un emploi dans une manufacture de coton, ou elle fera d’ailleurs la connaissance de celui qui allait devenir son mari, mon arrière-arrière grand-père Alfred.
ulie était employée au métier sur lequel elle fabriquait draps et matériel pour vêtements. Le travail, bien que difficile, pouvait néanmoins sembler attirant à l’époque en raison du salaire, qui pour une large part, était beaucoup plus alléchant qu’ici. En effet, 3.00$ à 3.50$ par jour étaient payés aux États-Unis alors qu’ici au Canada, le salaire quotidien espéré ne dépassait pas les 0.75$ … Julie avait alors environ quatorze ans et demi…
En 1882, alors âgée de 17 ans, elle épouse Alfred, lui-même âgé de 20 ans. On raconte que les parents de Julie auraient hésité à accorder la main de leur fille à mon arrière-arrière grand-père car, dynamique, conteur d’histoire et habile au violon, il n’hésitait pas à mettre de l’entrain dans une soirée. Ce qui avouons-le, pouvait paraître suspect pour les parents de la belle !!! Mais, comme il était un bon catholique et que sa famille était respectable, ils s’inclinèrent ! Julie épousa donc Alfred.
Après un premier hiver à Lowell, mes arrière-arrière grand-parents décident de s’établir à Ste-Thècle, répondant ainsi à la campagne du gouvernement pour le défrichement de nouvelles terres agricoles, et ou ils prendront définitivement possession de leur lot en 1896. Entre l’année de leur mariage et la prise officielle de possession de ce lot, le couple se partage pendant quelques temps entre Ste-Thècle et Lowell; leur lot n’assurant pas leur subsistance, ils doivent en effet aller passer quelques mois par année à travailler le coton.
Pris dans ces déplacements saisonniers, Julie aura plusieurs enfants, en perdra quelques autres…ce qui amène le couple à mettre définitivement fin aux déplacements vers les États-Unis.
Alfred travaillera à la construction du chemin de fer, avant de finalement ouvrir une scierie qui fera du coup travailler leurs nombreux fils. Julie, de son côté, deviendra institutrice, enseignant dans sa cuisine aux quelques enfants des alentours…pour 1.00 $ par enfant, par mois…
Ensemble, Julie et Alfred auront 19 enfants. De quoi occuper n’importe qu’elle institutrice de l’époque !!! Et a titre d’anecdote permettant de saisir la personnalité de mon arrière-arrière grand-mère Julie, on dit que bien que de petite taille par rapport à son mari, ce fait ne l’empêchait nullement de manifester ses humeurs lorsque nécessaire: Madame montait alors sur une chaise et assenait un coup de « savate » à son mari. Ce dernier comprit sans doute assez vite qu’il n’avait qu’à bien se tenir puisqu’ils semblèrent néanmoins former un couple heureux !
2 commentaires
funnysnow
Comme le monde est petit! Mes arrières grands-parents sont une famille de Ste-Thècle. Mon grand-père est né à Ste-Thècle, pour ensuite partir en jeune âge, avec le reste de la famille, vers les rives du Lac Témiscamingue. On les appelait les Sauceux de Ste-Thècle (a cause de l'habitude familiale qu'ils avaient de partager une grande assiette déposée au milieu de la table!) Est-ce que Alfred était le swingneux de Ste-Thècle???
Marie-Quatre-Poches
Il semblerait bien 🙂 Et comme les filles à marier n'étaient pas légion dans le temps, peut-être pourrions nous pousser jusqu'à nous prétendre cousines germaines !!!