L’art d’aimer, Ovide
Je me souviendrai toujours d’une session particulière à l’époque où j’étudiais en littérature, alors que j’avais le début vingtaine. L’assemblage de mon choix de cours avait fait en sorte que j’avais du lire en trois mois quelque chose comme une trentaine de livres. Non pas des petits romans actuels. Mais plutôt quelques uns de ces livres qui font partie de l’histoire de la littérature universelle.
«La princesse de Clèves» de Madame de La Fayette, «L’Odyssée» de Virgile, ou encore, «Le décaméron» de Bocace. Vous voyez le genre! On est loin, vraiment, de la littérature de dernière fraîcheur, qu’on se le dise !
Si je parle de cette époque (celle où je lisais ces vieux livres) c’est qu’en ce jour 17 de mon calendrier de l’Avent, c’est justement de l’un de ces très vieux bouquin que j’ai envie de vous parler. Parce que je pense qu’on sous-estime grandement d’une part les petits bijoux qu’on peut trouver dans ces vieilles pages de l’antiquité. Mais surtout, parce que d’une façon un peu surréelle, on découvre parfois dans ces vieux textes qu’humains d’hier comme d’aujourd’hui, avons eu ou avons encore et toujours finalement un peu les mêmes éternels questionnements.
Comment aimer ou être aimé? Comment séduire l’élu(e) de son coeur? Comment gagner une guerre? Comment vivre sa vie?
Bref! Rien de nouveau sous le soleil lorsqu’il est question d’humanité!
Alors quel est-il ce livre que j’ai voulu vous présenter aujourd’hui ?
Rien de moins que l’art d’aimer, à la façon d’Ovide.
Écrit en l’An 1, on aurait semble t’il même retrouvé certains des vers de cet art de l’amour en graffitis sur les murs de Pompéi. C’est dire comme en son temps, ce texte, volontairement écrit de façon humoristique, a pu avoir de résonnance en son temps.
«Romains, si quelqu’un parmi vous ignore ce qu’est l’art de l’amour, qu’il lise mon poème pour s’y instruire et apprendre à aimer. Faire avancer les vaisseaux rapides, à la voile comme à la rame, demande un certain art, faire avancer les chars légers aussi; il en est de même pour diriger l’amour.»
(Introduction, P.29)
L’évidence c’est qu’on trouve dans ces vieilles pages des perles de sagesse qui encore aujourd’hui, pourraient en inspirer plus d’un.
«Tant qu’il t’est possible et permis d’aller à l’aventure, la bride sur le cou, choisis une femme à qui tu as envie de dire: «C’est toi seule qui me plais!» Mais elle ne viendra pas à toi en glissant dans l’air léger: Il te faudra chercher des yeux celle qui pourra te plaire. Un chasseur sait bien où tendre ses filets pour prendre les cerfs, il sait aussi dans quelle vallée s’attarde le sanglier qui grince des dents; ceux qui chassent les oiseaux ont l’expérience des bosquets; le pêcheur connâit les eaux poissonneuses. Toi aussi qui cherches un objet que tu puisses aimer longtemps, apprend tout d’abord en quels lieux trouver abondance de jeunes femmes.»
(page 31)
En bref! Une lecture instructive bien que légère, en ces temps de pandémie. Deux millénaires plus tard!