Le livre de Jon
Pour aller de l’avant dans sa vie, il faut bien souvent sans doute, en passer par là… Par ce qui parfois, pourrait se comparer en quelques sortes à une quête à la recherche de la vérité familiale…
Ou à tout le moins, d’une vérité qui nous soit propre.
Mais une quête impossible peut-être, tant et aussi longtemps qu’on se refuse à aller vers nos parents, non pas comme ces personnes qui ont blessés les enfants que nous avons été…
Mais plutôt pour découvrir les individus qu’eux ont été avant nous…
C’est pourquoi, je n’ai pu résister à l’envie de me jeter sur ce livre qui se veut justement l’une de ces quêtes, celle de l’auteure, Eleni Sikelianos qui est partie à la découverte de son père, « celui qui a inscrit le manque et l’absence au cœur de son existence », comme elle le dit elle-même.
« En écrivant sur son père, Jon, héroïnomane impénitent, prématurément mort d’overdose une nuit dans un motel d’Albuquerque, Eleni Sikelianos s’attache à reconstituer le portrait, nécessairement lacunaire, de celui qui, «trou noir» dans la galaxie familiale, inscrivit l’absence et le manque au cœur de son existence. Mais aussi l’émerveillement, la différence, le désir d’art. Et l’ailleurs. Qui tous enseignent qu’il faut maintes versions de l’histoire d’une vie avant de prétendre la connaître, que l’intermittence est une manière d’être au monde et qu’il faut essayer de très nombreux mots avant d’être en mesure de les proférer et d’assumer celui d’amour. » (Acte Sud)
Bien que le style puisse de prime abord surprendre (l’auteure est d’abord poétesse, et ici dans ce livre, cela se sent!), j’ai trouvé très touchant ce livre dont, vous le savez, je partage la quête et j’en saisis pleinement toute la portée alors que moi-même, je suis à écrire sur mon père… Comme on construit des ponts, avec l’inconscience peut-être de celui ou de celle qui ne sait pas dans quelle galère il ou elle s’est embarqué… Mais avec la constance de celui qui sait qu’il s’y trouvera…
Pour un extrait du livre d’Eleni Sikelianos, c’est par ici.
«Le livre de Jon», par Eleni Sikelianos
Acte Sud, 2012
4 commentaires
Anonymous
Comme cette auteure doit avoir vécu des souffrances en refaisant le chemin qui l'a conduite vers son père.
On peut guérir de son enfance douloureuse, mais il reste parfois des séquelles : certaines plus grandes que d'autres.
Ça prend du courage pour revivre tout ça, mais c'est aussi libérateur ; ça allège le poids qui se maintenait sur nos épaules.
Bonne fin de semaine Marie,
Marjo
MARIE
Je pense pour ma part que c'est plutôt libérateur dans la mesure ou cela permet de mettre des mots sur des choses dont nous pouvions avoir honte à la limite… Bien sur, je ne peux que parler pour moi car je suis tout à fait consciente qu'en ce domaine, il n'y a pas de recette et qu'il appartient à chacun de voir ce qui lui apporte un tant soit peu une certaine forme de paix. J'aime bien lire ce genre de témoignage qui fait réaliser que notre histoire est tout juste l'une parmi tant d'autres et que nous ne sommes pas seuls à vivre des choses. C'est réconfortant d'une certaine façon, non ?
Marie
Étoile
Ça prend beaucoup de force et de détermination pour aller fouiller ainsi dans son passé. En nommant et écrivant les sentiments qui nous ont habités au moment où on les a vécus,on les revis à nouveau. Il y a des blessures qui ne guérissent jamais mais on peu parvenir à « accepter » ce qu'on ne peux changer. On a beau mettre un plasteur sur un bobo si il tombe le bobo est encore là quand même. On ne peu tourner simplement le dos au passé,il y a malheureusement au cours de notre vie des évènements qui nous rapellent les souffrances vécues,comme une photo,un film,une parole,un lieu, une odeur,etc…ça peux arriver au moment où on s'y attend le moins.L'acceptation et le pardon est à refaire tout au long de notre vie. Au moins le fait d'en parler aide à soulager la douleur mais on n'en guéri pas selon moi.Ceci dit avec respect pour anonyme.Ce n'est que ma petite opinion à moi. On fait simplement avec.Je te sens bien préparée à un retour en arrière, je t'encourage dans ta démarche d'écriture chère Marie. Bonne fin de semaine ensoleillée!
MARIE
Malheureusement, je crois qu'il n'y a pas de recette toute faite ! Comme je le disais un peu plus haut, il faut juste tenter de voir ce qui à soi, apporte un certain sentiment de paix. Se concentrer sur les belles choses qui sont dans nos vies. Mais ce genre de témoignage peut aider, je pense !
Une bonne journée à toi Étoile ! (et un bon weekend ensoleillé !)
Marie