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Le mur aux mille secrets

Crédit: Pexels

Dernièrement, alors que j’écoutais un talk-show à la télé, je suis tombée sous le charme de cette idée d’une animatrice qui racontait que chaque fois qu’elle rénovait une maison, elle profitait de l’ouverture d’un mur par exemple, pour y cacher un ou des objets.

Un livre, un CD, une lettre. N’importe quoi en fait qui soit  susceptible de marquer le temps. 

L’idée lui était venue lorsque, ayant fait l’acquisition d’un vieux divan chez un antiquaire de Toronto, elle avait entrepris de le défaire quelques semaines plus tard pour en changer les tissus. Pour, surprise, y découvrir, bien cachée à l’intérieur, une lettre. Celle-ci ayant été écrite, l’histoire ne dit pas quand, par une famille qui racontait à quel point ils avaient été heureux sur ce vieux divan.

Je l’avoue ! Moi la fille toujours super touchée par tout ce qui relève d’une certaine nostalgie, mais surtout, tout ce qui s’apparente à une forme certaine de transmission, j’ai craqué pour l’idée!

J’ai été rien de moins que littéralement conquise par la beauté du geste à un époque – la nôtre – marquée par ce sceau de l’obsolescence programmée. Une époque ou plus rien n’est en effet destiné à durer dans le temps. Mais surtout, qui illustre parfaitement  mon sentiment de toujours que nos maisons, elles révéleraient tellement de secrets si elles le pouvaient!

Quelle meilleure façon de marquer le temps n’est-ce pas? Celui qui passe et qui nous file entre les doigts.

Un peu à l’image de cette bouteille jetée à la mer. En faisant ce pari un peu fou qu’un jour, quelqu’un quelque part la trouvera.

L’anecdote a du coup ramené à ma mémoire un événement, survenu celui-là alors que dans la jeune vingtaine j’étais à l’université. J’y avais fait la rencontre d’un gars qui était rapidement devenu un ami. Celui-ci, connaissant ma «passion» pour les Simpsons m’avait un jour offert un mini Bart Simpsons en plastique… Un geste que et oui, j’avais trouvé sympathique !

Plusieurs mois plus tard, alors que je n’avais pas revu M. X depuis un bon moment – parce que oui, ça arrive ces choses là à l’Université, ces gens qui entrent et qui sortent de votre vie sans crier gare! – dans ce qui a probablement été un moment d’égarement, j’ai – horreur ! – réalisé que la tête du dit Bart Simpsons pouvait s’enlever…

À l’intérieur ? Un petit message, enroulé, sur lequel M. X avait inscrit «Et oui!  Je le savais bien que tu finirais par lui arracher la tête à celui-là !»

Hum! Je l’avoue ! Je me suis sentie démasquée !  Et puis? Un peu effrayée aussi de constater à quel point je pouvais être prévisible !

Mais surtout? Admirative, d’une certaine façon, de ce geste pensé pour moi par un gars que je n’ai jamais revu par la suite. Mais dont je me souviens encore, plus de vingts plus tard, pour un petit bonhomme de plastique dont il m’avait fait cadeau !

Un «cadeau» plus inoubliable que tous les bijoux du monde, il va sans dire !

Alors je réfléchis. Que vais-je laisser dans l’un des murs de ce vieux duplex de plus de cinquante ans acquis il y a trois ans et qui a rendu ma vie un peu chaotique depuis ?

Histoire de laisser derrière moi, lorsque nous le vendrons enfin, un peu plus de magie que ce que cette maison m’aura apporté à moi !

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